Moquée par certains lors de son lancement, la mascotte Phrygé s'est imposée comme la star incontestée des produits dérivés de Paris 2024, avec près de 3 millions de peluches fabriquées, mises sur le marché et largement vendues.
L'omniprésente peluche rouge en forme de bonnet phrygien aux grands yeux – avec ou sans prothèse – est offerte à chaque médaillé paralympique. Elle fait également sensation lors des épreuves, cartonne sur les réseaux sociaux et dans les allées des revendeurs agréés, et a même entièrement recouvert le taxi conduit par le paranageur Théo Curin lors de la cérémonie d'ouverture des Paralympiques.
“Nous n'avons pas encore les chiffres de ventes auprès des consommateurs, mais en tant que fabricant, nous avons vendu environ 1.430.000 mascottes à nos distributeurs”, a déclaré à l'AFP Alain Joly, président de Doudou et Compagnie, l'une des deux sociétés détentrices de la licence officielle.
« Nous fournissons en permanence les fabricants de jouets et les grands magasins… Les Galeries Lafayette à Paris en vendent plus d’un millier par jour ! Le Phryge est LE produit du jeu intergénérationnel. Quand on voit comment les réseaux sociaux ont récupéré l’image de ce produit, qui est devenu presque addictif… », souligne-t-il.
« Tout le monde l'adore, c'est vraiment le symbole des Jeux et de leur succès », ajoute Sandra Callahan, directrice générale de Gipsy Toys, l'autre fabricant officiel des Phryges, qui fournit les magasins officiels et les grands détaillants.
« Nous nous étions engagés à Paris 2024 à produire un million de pièces, aujourd'hui nous avons largement dépassé ce chiffre puisque nous sommes à un peu plus de 1,5 million de pièces lancées en production », précise Mme Callahan.
Les deux fournisseurs signalent même des ruptures de stock sur des porte-clés et certains modèles de mascottes paralympiques.
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– Boom des T-shirts et des chaussettes –
Un succès qui sonne pour Alain Joly comme une « revanche » pour la mascotte dont l’esthétique avait été moquée lors de sa présentation, notamment sur les réseaux sociaux et par certains médias. « Il y a une différence entre ce que les médias peuvent parfois véhiculer et ce que pensent réellement les Français : moqué par quelques-uns, le Phrygé a immédiatement remporté l’adhésion des Français », estime Sandra Callahan.
La polémique concernait aussi la fabrication en Chine d'une grande partie de ces peluches : entre 20 et 25 % des mascottes fabriquées par Doudou et Compagnie l'ont été en France, rappelle Alain Joly. Vendues un peu plus chères, elles ont une fourrure plus « dense » et sont à mémoire de forme.
Les peluches Made in China sont vendues à partir de 14,90 euros pour la version porte-clés, et approchent les 800 euros pour les formats géants.
Le Comité d'organisation des Jeux (Cojo) devrait dévoiler la semaine prochaine des données sur les ventes de produits dérivés dans les boutiques officielles, et a indiqué à l'AFP n'avoir aucune information à communiquer à l'avance.
Avant même la fin des Jeux paralympiques dimanche, certains acteurs se félicitent déjà du succès des produits liés aux Jeux olympiques dans leurs rayons.
Chez Decathlon, « ce qui a marché, ce sont les tee-shirts, les tote bags et les chaussettes », précise Virginie Sainte-Rose, directrice du partenariat Decathlon-Paris 2024.
Le distributeur a ainsi bénéficié d'un « effet gaming » avec « un flux constant de sportifs et de touristes venus s'équiper pour vibrer au son des victoires », ce qui s'est traduit par « une augmentation de 40% des ventes de produits sous licence Decathlon X Paris 2024 ».
Même succès chez Le Coq Sportif – qui produit les tenues des équipes françaises – notamment pour ses maillots bleu, blanc et rouge et ses tee-shirts siglés France.
L'équipementier a déclaré avoir enregistré son pic de ventes au cours de la deuxième semaine des Jeux olympiques, où « 6,12 fois plus de ventes » ont été enregistrées par rapport à la semaine précédente. Au total, il a signalé une augmentation « de plus de 640 % du nombre de visiteurs » sur son site Web.
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