Scellé il y a sept mois (notre édition du 15 février), ce rapprochement a été célébré ce vendredi par une journée particulière, entre visites de fermes et d’usines, en présence d’une centaine de personnes, dont de nombreux laitiers, qui trouvent ainsi un nouveau débouché.
« Une solution après les embrouilles d’il y a 18 mois » souffle Romain Gavoille. Comme nous le disions à l’époque, fin 2021, le groupe Danone avait annoncé sa volonté de reconvertir son usine de transformation laitière de Villecomtal, dans le Gers, en site de production de boissons végétales. Le jus au lieu du lait a laissé plus de 200 exploitations agricoles sur le carreau, dont plusieurs en Béarn, membres d’Opsol.
« Notre lait d’ici, nous le transformons ici »
« Par la suite, nous avons rencontré différents clients potentiels pendant plusieurs semaines. Ce contrat de cinq ans est le meilleur compromis. Ce qui a du sens pour nous, c’est avant tout la proximité. Le lait d’ici, nous le transformons ici», nous a expliqué le président d’Opsol avant la cérémonie.
Ce sont ainsi environ 140 exploitations, du Sud Sud-Ouest (64, 65, 40 et 32) qui vont désormais prendre la direction du Jurançon pour livrer leur lait, environ 45 millions de litres par an, qui servira à fabriquer les 10 000 tonnes de ventes annuelles de fromage Saint-Albray (fabriqué avec 85 millions de litres de lait).
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« Pour notre groupe, cela sécurise notre approvisionnement en lait, dans une région en manque de producteurs. Et en 2024, la Fromagerie deviendra totalement autosuffisante avec ce lait local », souligne Olivier Delaméa, directeur général de Savencia Fromage & Dairy.
« Depuis quelques années déjà, il fallait faire venir du lait de Dordogne », reconnaît le directeur de la Fromagerie des Chaumes, Pierre Fouilhac. Grâce à cette « relocalisation », 237 tonnes de CO2 ne seront plus rejetées. «Cela pérennise l’activité localement», ajoute Yves Barbier, directeur général des Fromagers associés.
Perspectives de développement
Une belle opportunité donc pour l’industriel, « cela donne des perspectives de développement » note Pierre Fouilhac. Même si aucune embauche n’est prévue pour l’instant pour renforcer les 360 salariés du site du Jurançon qui a déjà fait l’objet de travaux d’agrandissement des surfaces d’affinage depuis une poignée d’années.
Cette volonté « d’être ancrée dans le territoire » répond aussi « au défi du renouvellement des générations » rappelle Olivier Delaméa. « Aujourd’hui, nous devons regarder vers l’avenir et accueillir cette nouvelle. Mais le secteur doit absolument être redynamisé. On attend donc de voir » reste prudent Michel Casabonne, président de la section lait de la FDSEA 64.
De leur côté, le maire du Jurançon Michel Bernos et le député David Habib se sont félicités de ce nouvel accord. « Pour cette locomotive emblématique, cela sécurise l’offre » a indiqué le premier, « ces fermes méritaient d’être particulièrement écoutées » a indiqué le second.
A noter qu’Opsol a toujours retenu Danone comme client, pour une partie de ses livraisons qui iront sur un chantier du Lot. Lait qui servira à faire du yaourt.
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