Considérant que la mosaïque de l’Hôtel de ville de Québec est « choquante », le célèbre cinéaste Denys Arcand affirme qu’il est « ridicule » de la cacher temporairement ; il faudrait plutôt l’envoyer dans un musée, estime celui qui a critiqué ces dysfonctionnements sociaux dans son dernier film.
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« Effectivement, il y a des similitudes avec mon film, ce sont des dilemmes qui vont beaucoup se poser dans les années à venir », note Denys Arcand, en réponse aux questions du Journal.
Dans TestamentUne fresque historique dans un lieu public est recouverte de peinture blanche, sous la pression de manifestants choqués par la représentation des indigènes.
Historiquement faux
«Ce qui choque au Québec, c’est l’image du chef indien agenouillé devant Champlain», affirme M. Arcand. D’autant que c’est historiquement faux, Champlain, de tous les explorateurs français, est celui qui a toujours montré le plus de respect envers les autochtones. Il les considérait vraiment comme des égaux.
Deny Arcand critique la décision de cacher l’œuvre de façon sporadique. « Mettre un écran noir devant la murale à chaque visite d’une délégation des Premières Nations est ridicule. La seule solution est de retirer immédiatement cette fresque et de la placer dans un musée où le contexte de sa création pourra être expliqué.
-Artiste indigné
Raisonnement similaire de la part du peintre et mosaïste Giovanni Gerometta, de Beaupré, qui a travaillé aux côtés du créateur de la mosaïque, Walter Del Mistro. “C’était mon premier patron”, a-t-il déclaré dans une interview à Journal.
«Je pense que c’est ridicule d’avoir fait ça. [la cacher]», a exprimé M. Gerometta, utilisant le même qualificatif que Denys Arcand. “S’il fallait cacher toutes les œuvres qui ne conviennent pas à certaines personnes, il faudrait cacher de nombreuses œuvres dans les églises, dans les musées, au Vatican, partout !”
Concernant l’artiste Del Mistro, M. Gerometta explique : « On lui a demandé de faire quelque chose dans ce sens et il l’a fait. Je suis certain que ce n’est pas grâce à sa seule initiative.
M. Gerometta déplore la tendance à détruire les œuvres un peu partout. De son côté, il plaide pour la conservation de la mosaïque à la mairie et pour son contexte sur un panneau explicatif.
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