“Nous ne voyons pas pourquoi nous devrions être les variables d’ajustement de décisions budgétaires qui ne nous concernent pas”, a déclaré le président de la Mutualité française, Éric Chenut.
Éric Chenut à Paris, le 10 janvier 2022. (AFP/JOEL SAGET)
S’il y avait de l’argent à restituer, “ce serait aux adhérents, certainement pas à l’Etat”, a jugé mercredi 22 janvier la Mutualité française, qui dénonce le projet du gouvernement de taxer davantage la complémentaire santé pour compenser la hausse de leur cotisation 2025. cotisations.
La semaine dernière, la ministre de la Santé Catherine Vautrin estimait que l’augmentation des cotisations complémentaires de santé en 2025 – de 6 % en moyenne selon La Mutualité Française – avait été décidée par les organismes pour financer des mesures autrefois envisagées par l’exécutif : la réduction des taux de remboursement par l’Assurance maladie des consultations médicales et des médicaments, pour transférer un milliard d’euros de charges aux travailleurs complémentaires. Mais le nouveau Premier ministre, François Bayrou, a récemment annoncé l’abandon de ces mesures et
les complémentaires doivent « rendre » l’argent
estimated Catherine Vautrin.
Selon des informations de presse, le gouvernement envisagerait d’augmenter la taxe complémentaire de solidarité, versée par les complémentaires santé, pour financer la C2S (assurance maladie complémentaire solidaire).
La Mutualité ne dispose « d’aucune information ». Mais
« il n’y a pas d’argent à rendre », et « s’il y en avait, ce serait aux membres, certainement pas à l’État »
a réagi mercredi le président de la Mutualité, Éric Chenut, lors d’une conférence de presse, jugeant “très risqué” d’estimer si les cotisations 2025 seront “trop élevées ou pas au vu de la dynamique des dépenses de santé”.
De nouvelles dépenses à absorber
En 2025, les fonds complémentaires devront absorber de nouvelles dépenses dont « l’impact des
revalorisations des consultations médicales »
partiellement entré en vigueur fin décembre, et
« améliorations paramédicales ».
Par ailleurs, lorsque l’ancien gouvernement a évoqué des transferts de charges à l’automne, « la plupart des organismes complémentaires » avaient déjà calculé leurs tarifs 2025 « sans intégrer » ces mesures, a assuré Éric Chenut.
Demander une compensation « serait complètement surréaliste »
il a jugé. La France est « déjà à un niveau de fiscalité complémentaire santé inégalé en Europe », qui représente « deux mois de cotisations », a-t-il insisté. Et les compléments « sont là pour couvrir un aléa » lié à la santé, pas pour « augmenter les revenus de l’assurance maladie ».
Il a estimé que le déficit de l’Assurance maladie est principalement lié aux mesures décidées lors du Ségur de la Santé (réévaluation des soignants, investissements…), mais « non financées », et aux « 3 milliards d’exonérations de cotisations » des entreprises, « non financées ». n’est plus indemnisée » par l’État depuis 2020.
“Nous ne voyons pas pourquoi nous devrions être les variables d’ajustement
des décisions budgétaires qui ne nous concernent pas», a-t-il conclu.