La reprise du marché du travail est stable partout dans le monde, selon l’Organisation internationale du travail (OIT). Le taux de chômage devrait être maintenu cette année à 5%, comme l’année dernière, a-t-elle affirmé jeudi à Genève.
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16 janvier 2025 – 11h30
(Keystone-ATS) Il “est le plus bas depuis le début des années 1990”, a déclaré devant la presse le directeur général Gilbert Houngbo. Au total, 187,5 millions de demandeurs d’emploi devraient être inscrits cette année, soit 1,5 million de plus que l’année dernière. En 2016, ce chiffre devrait atteindre 188 millions.
L’économie mondiale ralentit, mais la croissance de la population active a contribué à une légère croissance du marché du travail l’année dernière, selon le rapport sur l’emploi et les questions sociales. Toutefois, le taux de chômage des jeunes reste élevé, à plus de 12 %.
Le travail informel et la pauvreté au travail sont revenus aux niveaux d’avant la pandémie, ajoute l’OIT. Les pays les plus pauvres ont du mal à offrir des emplois décents.
Les tensions politiques, les effets du changement climatique ou la dette affectent également le marché du travail. D’autant que l’inflation n’a pas permis d’augmenter les salaires réels en dehors de certains pays riches.
Moins de femmes
Dans les États les plus pauvres, les taux d’activité n’ont pas augmenté. En revanche, celles-ci, notamment pour les travailleurs âgés et les femmes, ont progressé dans les pays les plus riches.
Il y a encore moins de femmes sur le marché du travail et la part des jeunes hommes a considérablement diminué. Au total, 1,8 million d’entre eux et 1 million de plus étaient sans emploi l’année dernière.
Le déficit mondial d’emplois, c’est-à-dire le nombre de personnes qui souhaitent travailler mais sont au chômage, dépasse les 400 millions. Parmi ceux-ci figurent 186 millions de chômeurs, 137 millions de chômeurs découragés et 79 millions de personnes qui aimeraient travailler mais ont des obligations.
Demande de davantage d’investissements
Au total, le nombre d’emplois informels a augmenté pour atteindre bien plus de deux milliards. Celui des travailleurs en situation d’extrême pauvreté est en revanche tombé à 240 millions.
L’OIT réaffirme le potentiel des emplois numériques, même si de nombreux pays manquent d’infrastructures et de technologies vertes. Ces dernières proposent déjà de l’activité à 16,2 millions de personnes. Mais la moitié de ces emplois se trouvent en Asie de l’Est. Et l’intelligence artificielle (IA) pourrait créer davantage d’emplois, à condition que les travailleurs soient soutenus. Selon les estimations, environ 200 millions d’emplois tournent déjà autour de cette technologie.
M. Houngbo appelle à davantage d’investissements pour des emplois décents. Tout retard pourrait encore aggraver la situation, a-t-il ajouté. Le rapport appelle à faire progresser la justice sociale, à stimuler la productivité et à utiliser efficacement les fonds privés.