le CISSS n’a pas abandonné

Face à un déficit de 34 millions de dollars à éliminer d’ici le 31 mars, le Centre intégré de santé et de services sociaux du Bas-Saint-Laurent (CISSS) fermera plus tôt le service d’urgence du Centre hospitalier La Mitis durant les fins de semaine à compter de ce dimanche janvier. 12.

Ce secteur de l’établissement de Mont-Joli cessera ses activités à 16 heures au lieu de 20 heures, « pour réduire le recours à la main-d’œuvre autonome ».

La population de La Mitis devra utiliser l’urgence de l’Hôpital régional de Rimouski en dehors des heures d’ouverture ou appeler une ambulance si la situation l’exige.

Dans une note envoyée à l’ensemble du personnel et des gestionnaires en novembre, le CISSS du Bas-Saint-Laurent doit récupérer 34 millions de dollars d’ici la fin de son exercice financier le 31 mars, un montant quatre fois plus élevé que prévu.

Initialement, le CISSS n’avait à assumer qu’un manque à gagner de 8 millions de dollars puisque le ministère de la Santé devait assumer des coûts de main-d’œuvre indépendante s’élevant à 30 millions de dollars.

Prétextant la réduction du recours à la main-d’œuvre autonome, ce secteur de l’établissement de Mont-Joli cessera ses activités, les samedis et dimanches, à 16 h au lieu de 20 h.

« Nous avons eu cette information puis un retrait de cette mesure fin novembre. Nous espérions que le service serait maintenu. Il est très choquant de voir que le service à la population sera compromis. C’est une urgence chargée, on ne chôme pas à Mont-Joli», indique le président du Syndicat du personnel de bureau, techniciens et professionnels administratifs du CISSS du Bas-Saint-Laurent, Louis Bernier.

Austérité pure et simple

Les réactions n’ont pas tardé à suivre après l’annonce de la réduction des heures d’accessibilité à l’urgence du Centre hospitalier de La Mitis en décembre dernier, dont celle du Syndicat du personnel de bureau, techniciens et professionnels de l’administration du CISSS du Bas-Saint- Laurent

« À l’été 2023, les urgences ont fermé à partir de 16 heures les samedis et dimanches pendant tout l’été faute de personnel médical, a-t-on précisé. Actuellement, ce n’est pas le cas, c’est de l’austérité pure et simple», estime son président, Louis Bernier.

Pour la présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CSN), Pauline Bélanger, le premier ministre François Legault et le ministre de la Santé, Christian Dubé, se cachent derrière la mise en place de Santé Québec, cette nouvelle entreprise d’État chargée de coordonner les opérations du réseau de la santé québécois.

« Le CISSS met en place les mesures d’austérité de la CAQ. Il a pris le chemin de l’improvisation et nous annonce les coupes au compte-goutte. Il reste encore trois mois avant que l’austérité frappe la région. Nous ne laisserons rien passer pour donner le vrai portrait des effets de la réforme Dubé et des mesures d’austérité du gouvernement Legault», fulmine Mme Bélanger.

Marginaliser l’urgence

Lors d’une manifestation devant le Centre hospitalier de La Mitis le 19 décembre, les élus de la MRC de La Mitis ont également dénoncé de manière unanime la décision de réduire les heures d’accessibilité de l’urgence de Mont-Joli.

Accompagné de plusieurs maires de municipalités environnantes, le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, le préfet de la MRC de La Mitis, Bruno Paradis et le maire de Mont-Joli, Martin Soucy, ont demandé au CISSS du Bas-St-Laurent de annuler cette décision, sans succès.

Pascal Bérubé, entouré d’élus, devant le Centre hospitalier La Mitis. (Photo de courtoisie)

« Nous ne marginaliserons pas notre urgence. C’est important pour notre population. Il n’est pas nécessaire de s’habituer à se rendre à Rimouski, d’autant plus qu’il n’y a pas de date de retour pour les services habituels à l’urgence de Mont-Joli. C’est faux que les coupes n’affectent pas les patients car couper en urgence c’est tout un service rendu à la population, ça ne peut pas être plus concret que ça. La période d’austérité commence avant le temps des Fêtes», a indiqué M. Bérubé.

Dans ce contexte, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent compte 35 % de cadres supplémentaires depuis avril 2020, soit 88 répartis dans toute la région.

 
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