Réponse canadienne aux prix américains

Réponse canadienne aux prix américains
Réponse canadienne aux prix américains

L’année 2025 pourrait être marquée par une hausse du prix de la salade César, des poke bowls ou autres sautés de légumes sur les cartes des restaurants. La possible réponse du Canada aux tarifs douaniers américains risque de gonfler la note en salle si plusieurs produits alimentaires sont visés, craignent les restaurateurs et les associations qui les représentent.

« Honnêtement, j’ai beaucoup d’inquiétudes à ce sujet. Si les États-Unis imposent des tarifs douaniers au Canada, ce n’est pas bon pour l’économie. Cela affectera la circulation dans nos restaurants. Et d’un autre côté, d’éventuels droits de douane contre les Etats-Unis, sur les légumes, les oranges, le ketchup, qui vont affecter nos coûts”, explique Peter Mammas, président de Foodtastic, un groupe qui possède plusieurs marques comme La Belle & La Boeuf, Rôtisseries. Au Coq, Carlos & Pepe’s.

Retour en arrière. En novembre, Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane de 25 % sur toutes les marchandises entrant aux États-Unis en provenance du Canada et du Mexique lors de son entrée en fonction officielle à la Maison Blanche le 20 janvier.

À l’approche de cette date fatidique, Ottawa prépare une offensive visant à imposer des tarifs sur les produits américains entrant de ce côté de la frontière, ont révélé CBC et le Globe et MailJEUDI. Selon ces deux médias, le jus d’orange, les plastiques, les pièces en acier et en porcelaine, seraient notamment visés.

La liste exhaustive n’est pas encore connue, mais les restaurateurs croisent les doigts pour que les fruits et légumes, dont les tomates ainsi que la laitue, les produits d’entretien ménager et d’emballage et même les vins californiens n’y soient pas, a indiqué l’agence. La presse Maximilien Roy, vice-président de Restaurants Canada, qui ajoute que ces produits proviennent en grande partie des États-Unis.

Alors qu’il qualifiait l’année 2024 de véritable « traversée du désert » pour son industrie, notamment en raison du remboursement de l’aide d’urgence accordée par Ottawa pendant la pandémie aux restaurateurs, désormais les tarifs douaniers de part et d’autre de la frontière amènent leur part d’incertitudes. « S’il y a une guerre tarifaire, nous attendons une réponse du gouvernement du Canada. Nous sommes en discussions avec le ministre des Finances Dominic LeBlanc», mentionne M. Roy, dont l’association compte 35 000 membres.

“Nous essayons de nous préparer”

Cette préoccupation est également partagée par l’Association Restauration Québec (ARQ). « Si l’on entre dans un contexte de récession [en raison des tarifs douaniers américains]les gens ne viendront pas au restaurant. Notre crainte est que les tarifs douaniers entraînent le déclin de l’économie canadienne», affirme son vice-président aux affaires publiques et gouvernementales, Martin Vézina.

La réciprocité entraînera peut-être une augmentation des coûts alimentaires qu’il faudra gérer. Là où ça va faire mal, c’est avec les fruits et légumes qui viennent des Etats-Unis.

Martin Vézina, vice-président aux affaires publiques et gouvernementales de l’Association Restauration Québec

« Même nos petits pains sont fabriqués à partir de pommes de terre », illustre Peter Mammas. Et une quantité importante de pommes de terre utilisées dans les cuisines des restaurants d’ici proviennent de nos voisins du Sud, tout comme la laitue romaine.

Bien que le Québec produise de la laitue en serre, la quantité n’est pas suffisante pour approvisionner tous les restaurateurs à longueur d’année, confirme Anthony Fantin, président-directeur général de Vegpro International, une entreprise maraîchère de Sherrington qui possède des installations au Québec, en Colombie-Britannique et en Floride. Elle produit notamment plusieurs variétés de laitues sous la marque Attitude Fraîche.

«Nous sommes en production au Canada, au Québec et en Colombie-Britannique, environ 20 à 22 semaines par année», souligne M. Fantin. Les 32 autres semaines, nous sommes en production dans nos fermes en Floride. »

« Si le gouvernement canadien rend la pareille, il augmentera le prix pour le consommateur », ajoute-t-il. Nous essayons de nous préparer. Nous réalisons tous les scénarios possibles. Nous attendrons et verrons ce qui se passe. »

En 2018, un scénario similaire s’est produit. Le président Trump avait imposé des droits de douane de 10 % sur l’acier et l’aluminium. Le Canada a alors réagi en taxant davantage certains produits en provenance des États-Unis comme les fruits et légumes, la pizza, la moutarde, la mayonnaise et le chocolat.

 
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