Cela explique 20% de l’incidence de la dengue

Cela explique 20% de l’incidence de la dengue
Cela explique 20% de l’incidence de la dengue

La maladie est en augmentation : les pays des Amériques ont enregistré à eux seuls près de 12 millions de cas en 2024 contre 4,6 millions en 2023, et des infections contractées localement ont été signalées en Californie et en Floride. L’étude met également en garde contre des augmentations encore plus fortes à venir.

Alors que certaines infections par la dengue ne produisent que des symptômes légers, d’autres provoquent d’atroces douleurs articulaires et les cas les plus graves peuvent entraîner des complications hémorragiques et un choc septique. Il n’existe aucun médicament pour traiter la maladie et, bien que deux vaccins aient été approuvés contre la dengue, certains experts alertent sur les limites de leur accès à grande échelle.

Le réchauffement climatique est en effet responsable de près d’un cas de dengue sur cinq, et il pourrait engendrer une augmentation supplémentaire de 40 à 60 % d’ici 2050, voire jusqu’à 150 à 200 % dans certaines régions du monde.

Le climat, facteur majeur de la résurgence des maladies à transmission vectorielle

La première étude menée par des équipes des universités de Stanford et Harvard apporte la preuve la plus fiable à ce jour de l’impact du changement climatique et de la nécessité de le considérer, dans la recherche, comme un facteur majeur de la résurgence mondiale de la dengue, et plus largement d’une transmission vectorielle. maladies.

L’auteur principal, le Dr Erin Mordecai, expert en maladies infectieuses au Woods Institute for the Environment de Stanford, résume : « Notre examen des données sur l’incidence de la dengue et la variation climatique dans 21 pays d’Asie et d’Amérique révèle :

  • une relation claire et directe entre la hausse des températures et la hausse des infections.
  • L’analyse révèle que, face à la menace croissante de la dengue, modérer le réchauffement climatique en réduisant les émissions permettrait également de modérer l’incidence de la dengue :
  • une forte réduction des émissions permettrait de réduire à 40% l’augmentation des zones menacées par une augmentation de l’incidence estimé à 60 % d’ici 2050 ;
  • mais alors que tous les modèles climatiques mondiaux prédisent que les températures continueront d’augmenter même avec de vastes interventions, 17 des 21 pays étudiés connaîtront toujours une augmentation de la dengue liée au climat, même dans les scénarios les plus optimistes ;
  • les moustiques porteurs de la dengue produisent de plus en plus de virus

  • lorsque les températures augmentent dans une plage donnée, de 20°C à environ 28 ou 29°C ;
  • Les zones d’endémie de la dengue qui entrent tout juste dans la zone de 20-29°C propice à la transmission du virus sont les régions confrontées aux niveaux de risque les plus élevés, avec une incidence augmentant de 150 à 200 % au cours des prochaines décennies ;
  • en revanche, les zones déjà situées à l’extrémité supérieure de la fourchette de température subiront peu d’impacts climatiques supplémentaires et bénéficieront peut-être même d’une légère réduction ;
  • Cependant, au moins 257 millions de personnes vivent actuellement dans des endroits où le réchauffement climatique pourrait doubler l’incidence de la dengue au cours des 25 prochaines années.

Enfin, ces modèles sous-estiment probablement la menace de la dengue liée au climat. En effet, les chercheurs n’ont pas été en mesure d’évaluer cet impact climatique pour les zones d’endémie de la dengue qui n’ont pas systématiquement suivi les données sur les infections, notamment l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud. L’estimation n’est pas non plus très précise pour les zones « à peine » menacées par la dengue, comme le sud des États-Unis et l’Europe.

Face à cette menace croissante, il est nécessaire de mettre en œuvre toutes les interventions de prévention possibles.

Une deuxième étude apporte de l’espoir avec la libération de moustiques porteurs d’une bactérie commune appelée Wolbachia. Cette solution innovante pourrait en effet constituer un outil puissant pour conjurer l’intensité des épidémies. L’étude réalisée par des chercheurs du World Mosquito Program révèle qu’en 2024, alors que le Brésil luttait contre sa plus grande épidémie de dengue jamais enregistrée,

  • une ville, Niterói, d’un demi-million d’habitants près de Rio de Janeiro, n’a connu qu’une légère augmentation de l’épidémie : les trois quarts de Niterói ont été aspergés de moustiques infectés par Wolbachia, une bactérie naturelle capable d’inhiber la capacité du moustique à transmettre la dengue et d’autres virus.
  • l’incidence de la dengue est tombée à une moyenne de 84 cas pour 100 000 personnes par an contre un taux moyen de 913 cas pour 100 000 personnes par an au cours des 10 années précédant cette utilisation de Wolbachia ;
  • aujourd’hui, l’incidence de la dengue à Niterói reste encore inférieure de 90 % à ce qu’elle était avant le déploiement ;
  • Wolbachia persiste chez les moustiques et semble donc être une arme durable, sur plusieurs années, contre la dengue ;
  • Les moustiques infectés par Wolbachia transmettent la bactérie à leur progéniture, ce qui suggère que son effet protecteur pourrait persister dans la population locale de moustiques pendant de nombreuses années ;
  • Wolbachia est enfin sans danger pour les humains, les animaux et l’environnement.

« Au Brésil, nous sommes en train de passer avec Wolbachia des tests expérimentaux à une utilisation généralisée dans la lutte contre la dengue »explique le Dr Luciano Moreira, chef de projet du Programme mondial contre les moustiques au Brésil.

Belgique

 
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