La Société de transport de Montréal (STM) est à la recherche d’une solution logicielle pour mieux gérer la circulation de ses autobus lorsqu’ils sont en maintenance. Cette avenue avait été évoquée dans des audits de performance commandés par Québec pour générer des économies.
Dans un appel d’offres déposé ces dernières semaines, le transporteur montréalais fait le constat suivant : la gestion quotidienne des autobus, depuis leur arrivée au centre de transport jusqu’à leur départ en exploitation, «comprend plusieurs activités manuelles qui prennent beaucoup de temps et effort.”
Résultat : les systèmes en place créent « une utilisation kilométrique non optimale des bus qui augmente les coûts de maintenance préventive ainsi qu’une usure prématurée des bus », peut-on y lire.
Tout cela fait suite à la réalisation, en novembre dernier, des audits de performance des 10 grandes entreprises de transport du Québec, commandés par Geneviève Guilbault, la ministre des Transports. Selon ce rapport, les entreprises de transport québécoises pourraient réduire leurs dépenses de près de 350 millions de dollars.
Une des pistes évoquées dans ces audits était de réduire ou revoir la gestion du nombre de véhicules en maintenance préventive ou en réserve, pour maximiser le nombre d’autobus en circulation.
Québec visait alors à réduire de 20 % le taux de véhicules en réserve, pour libérer quelque 47 millions de dollars.
Une « solution de gestion de dépôt d’autobus », comme l’appelle la STM, assurerait « une gestion efficace et prévisible du stationnement des autobus dans les centres de transport lorsqu’ils sont affectés à des travaux d’entretien et déterminent leur affectation à leur retour sur la route ».
Complexe, électrification
Ces dernières années, l’arrivée de l’électrification de la flotte de bus a « ajouté de la complexité aux scénarios de stationnement des bus entre leur heure de service et leur maintenance », explique un porte-parole du transporteur. , Laurence Houde-Roy.
La multiplication de véhicules de ce type – la STM poursuit toujours l’objectif d’un réseau 100 % électrique en 2040 – impose « une série de critères opérationnels supplémentaires, notamment une recharge plus longue que le ravitaillement des autobus conventionnels et un ravitaillement plus long et un recours fréquent au chauffage d’appoint ». , continue M.moi Houde-Roy.
Un système DMS informatiserait essentiellement l’attribution des voies de stationnement appropriées aux conducteurs en fonction des besoins de ravitaillement en carburant, d’entretien et de gestion du kilométrage.
Elle toucherait également les bus prêts à reprendre la route selon des critères précis, dont l’autonomie des bus.
« L’arrivée de la technologie contribuera certainement à notre performance en améliorant l’efficacité du processus d’affectation des bus et du travail des employés, et permettra ainsi l’efficacité budgétaire. Cependant, il n’est pas possible de prévoir un montant précis d’économies pour le moment », ajoute le porte-parole.
On ignore également combien coûterait le développement d’un tel système, l’entreprise ne souhaitant pas se manifester pour éviter d’influencer le marché lors de l’appel d’offres.
En mai, une étude de l’Association internationale des transports publics affirmait que l’électrification à grande échelle des bus « ne[était] Ce n’est pas réalisable sans de nouveaux systèmes informatiques. « De la planification de la charge à la gestion de la charge et à l’intégration avec l’infrastructure informatique existante, l’électrification implique de grands changements », a soutenu l’organisation.
Nouvelles réalités
Plus généralement, l’arrivée de l’électrification signifie de nouvelles réalités pour les employés d’entretien de la STM, souligne Pierre Barrieau, expert en planification des transports à l’Université de Montréal.
Au fil du temps, ce ne sont plus seulement les bus arrêtés pour réparation qu’il faudra gérer, ce sont aussi les bus arrêtés pour recharge électrique. Cela signifie toute une réorganisation des routines.
Pierre Barrieau, expert en planification des transports à l’Université de Montréal
Ses propos font écho à ceux tenus par les techniciens de maintenance en 2023, lorsque La presse avait visité l’atelier Crémazie, où des dizaines d’ouvriers maintiennent chaque jour les autobus en bonne santé.
« Pour nous, [l’électrification]cela va être un changement complet, tant en termes de nos opérations que de santé et de sécurité dans notre monde. Nous allons constituer l’une des plus grandes flottes électriques au Québec», a expliqué le technicien en génie de maintenance Stéphane Gauthier.
L’arrivée du logiciel DMS est donc « plus que nécessaire », estime M. Barrieau. « Cette solution serait capable de prévoir les réparations à effectuer, de commander des pièces et de prioriser les bus encore en bon état. La technologie est même capable d’estimer les délais de réparation. Cela peut prévenir les risques de pénurie ou de rupture de service », conclut-il.