Tesla vend désormais un peu moins de deux millions de voitures neuves dans le monde chaque année. Même si le millésime 2024 a été légèrement moins bon que celui de 2023 et qu’il faudra désormais trouver de nouveaux leviers pour poursuivre sa phase de croissance, les progrès de ce jeune constructeur automobile créé en 2003 force le respect puisqu’il se retrouve désormais au niveau de Marques allemandes premium en termes de volumes de ventes.
La vraie vie de Tesla n’ayant commencé qu’avec l’arrivée de la Model S en 2012, son premier véhicule « grand public » après le très exclusif Roadster basé sur un châssis Lotus Elise, on peut dire que le constructeur américain a mis sept ans avant de dépasser 300 000 voitures vendues annuellement dans le monde (83 922 véhicules vendus en 2016, 101 027 en 2017, 254 530 en 2018 et 365 194 en 2019). Tant d’années où Tesla flirtait avec la faillite, avant de finalement réaliser des bénéfices. Exactement le genre de bascule dont rêvent toutes les jeunes start-up mondiales de voitures électriques, de VinFast à Nio, en passant par de nombreuses autres marques chinoises ou les américaines Lucid et Rivian, pour qui le succès de Tesla représente le modèle absolu.
Xiaomi veut tout casser
C’est pourquoi le calendrier maintenu par Xiaomi force actuellement le respect. En 2024, seulement trois ans et demi après avoir lancé le développement de sa première voiture électrique, la marque chinoise que l’on connaissait auparavant pour ses produits d’électroménager a vendu pas moins de 135 000 exemplaires de sa berline SU7. Impressionnant, sachant qu’il visait initialement « seulement » 100 000 unités.
Et ce n’est pas tout : Xiaomi espère accélérer le rythme en 2025. Cette année, le nouveau constructeur automobile chinois vise les 300 000 unités vendues au total…juste avec la berline SU7 ! Et dès l’été prochain, cette berline sera rejointe par le SUV YU7, dont le potentiel de vente semble encore meilleur.
À ce rythme, Xiaomi pourrait bientôt devenir un véritable géant mondial de l’automobile électrique. A condition bien sûr que ses clients ne se lassent pas de ses véhicules dans un contexte de concurrence bien plus rude qu’à l’époque où Tesla commençait à percer. La marque ne vend pour l’instant ses voitures qu’en Chine, le plus grand marché mondial pour ce type de voiture, où les véhicules électriques locaux sont vendus à des prix extrêmement bas grâce à d’énormes subventions publiques.
Le Xiaomi SU7, que nous n’avons pas encore pu essayer, ne présente pas d’innovation particulière sur le papier et s’inspire des références du marché avec une technologie soignée et surtout, une industrialisation déjà parfaitement maîtrisée au vu des chiffres de production revendiqués (un point qui avait donné des sueurs froides à Tesla au cours de la décennie précédente). Xiaomi travaille logiquement à la vente de ses voitures électriques hors de Chine mais pour le moment, on ne sait pas quand la marque parviendra à organiser leur commercialisation en Europe et sur les autres grands marchés de la planète.
Les progrès de Xiaomi dans l’industrie automobile seront-ils aussi rapides et spectaculaires que dans la téléphonie ? Nous sommes en bonne voie pour y parvenir, mais pour l’instant sur un seul marché au monde.
