Ils résistent encore et encore. Même si, année après année, de plus en plus de Suisses affirment que la situation du monde va empirer, ils sont également de plus en plus satisfaits de leur propre vie. C’est ce qui ressort des résultats du Baromètre de l’Espoir, une enquête réalisée par l’Université de Saint-Gall en partenariat avec « 20 minutes ». Il a été demandé aux personnes interrogées d’évaluer leur satisfaction à l’égard de leur vie privée. Et les résultats, en 2024, dépassent ceux de 2023. Un peu, certes, mais cela reste une évidence.
Car en même temps, quand on les interroge sur l’avenir du monde, c’est plutôt la morosité qui prend le dessus. «En ce qui concerne les attentes à long terme, une majorité de la population suisse anticipe une détérioration de la qualité de vie et une future crise mondiale», notent les auteurs de l’étude. En chiffres : 70 % des francophones estiment que la qualité de vie dans 20 ans sera moins bonne qu’aujourd’hui. Il faut toutefois noter que contrairement aux germanophones et aux Tessinois, les francophones sont un peu moins pessimistes en 2024 qu’en 2023. La confiance dans l’économie et dans le monde politique diminue.
Être satisfait de sa vie et craindre pour l’avenir ne sont pas deux choses paradoxales. Quand on va bien, on a peur de perdre ce qu’on a acquis ou on a du mal à imaginer que les choses pourraient aller encore mieux. Alors que lorsque l’on est dans une situation difficile, on ne peut qu’espérer que les choses s’améliorent (lire encadré). « Des attentes mitigées pour l’avenir, combinées à la conviction que le progrès technologique et économique ne suffira pas à lui seul à créer un avenir désirable, reflètent un sentiment de perplexité et de manque de perspective, particulièrement marqué dans les pays européens les plus riches », lit-on dans le étude.