Par
Antoine Blanchet
Publié le
22 décembre 2024 à 6h12
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Une élaboration qui donne des frissons dans le dos. Ce jeudi 19 décembre 2024, le parquet de Paris a organisé une conférence de presse aux côtés de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). L’objectif : alerter sur les arnaques financières en ligne et par téléphone. Ces arnaques sont de plus en plus nombreuses et génèrent des dégâts gargantuesques.
Des sommes astronomiques volées
Les escroqueries financières ne sont pas nouvelles, mais sont en plein essor en France. En 2024, les dégâts estimés de ces escroqueries sont estimés au moins 500 millions d’euros. “C’est probablement sous-évalué, car il y a beaucoup de victimes qui ne portent pas plainte, ou des dossiers qui passent inaperçus”, indique Laure Beccuauprocureur de la République de Paris. En trois ans, le nombre de personnes victimes de ces arnaques triplé en Franceselon les chiffres de l’Autorité des marchés financiers (AMF).
Le profil type de la victime : un jeune homme confiant
A travers toutes ces affaires, les autorités ont pu dresser un profil des personnes les plus vulnérables aux escroqueries financières. C’est souvent d’un homme de moins de 35 ans. « Ce sont des jeunes hommes qui ont souvent le goût du risque et investissent déjà en bourse. Ils ont souvent le sentiment de s’y connaître en placements et se laisseront séduire par des offres trop attractives », explique Marie-Anne Barbat-Layanidirecteur de l’Autorité des marchés financiers (AMF).
Faux crédits et faux livrets
Il s’agit d’une vieille arnaque qui prend de l’ampleur. Les victimes sont soi-disant appelées par leur banque ou autre institution, et un crédit avantageux leur est proposé, ou ouvrir un livret bancaire. « Nous allons donner confiance à la personne, mais nous allons aussi la mettre sous pression. On lui explique que l’offre est limitée dans le - et qu’il doit agir vite. La victime ouvrira un prêt et apportera une contribution pour débloquer le prêt. L’auteur de l’arnaque disparaîtra alors avec l’argent”, explique Marie-Anne Barbat-Layani.
Les sommes d’argent volées par ce type d’arnaque sont stupéfiantes. En moyenne, une victime est soulagée de 19 000 euros pour faux crédit, et 69 000 euros pour un compte d’épargne.
Arnaque aux faux conseillers bancaires
Ceux-ci sont également très courants. Un faux conseiller appellera la victime pour lui dire que son compte bancaire a fait l’objet d’une fraude. Ici aussi, le sentiment d’urgence fait tomber la personne ciblée dans un mécanisme de contrôle. Le dernier fournira des données bancaires. Une autre variante consiste à appeler la victime et à lui expliquer que sa carte bancaire a un problème et qu’elle doit la changer. Le lendemain, quelqu’un est venu au domicile et a récupéré la carte bancaire. Les personnes âgées peuvent souvent être victimes de ce type d’arnaque.
Vol d’identité grâce à l’intelligence artificielle
Lors de la conférence, les autorités ont insisté sur le développement de l’usurpation d’identité, de plus en plus sophistiquée dans ce type d’arnaque. « On ne compte plus le nombre d’arnaques où les photos et les noms d’employés de l’Autorité des marchés financiers sont utilisés pour crédibiliser des offres frauduleuses », explique le président de l’institution.
Ces usurpations vont parfois plus loin. De interviews de pseudo célébrités sont mis en ligne, où ils indiquent qu’ils se sont enrichis via des méthodes de trading douteuses ou des investissements dans des crypto-monnaies. « Avec le développement de l’intelligence artificielle, des cas d’arnaques via des deepfakes, où sont utilisés la voix et le visage de chefs d’entreprise, ont déjà été observés à l’étranger », prévient Laure Beccuau.
Le fléau des influenceurs
Certaines sont au cœur de vastes arnaques, et des groupes se sont créés pour les dénoncer. Les influenceurs sont dans le viseur des autorités, car ils bénéficient d’une visibilité importante et parviennent à donner confiance aux victimes. «Ils créent ce phénomène communautaire, puis ils expliqueront qu’ils vivent dans le luxe grâce à des placements ou investissements illégaux. Parfois, il y a même une relation quasi sectaire», a déclaré Sarah Lacoche, cheffe de la Direction générale de la concurrence et de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Les escroqueries au carré
Il arrive aussi que les arnaques soient très raffinées et machiavéliques. C’est le cas de l’arnaque au carré. « C’est une double arnaque. La victime est dupe pour la première fois. Cela implique souvent d’investir dans des cryptomonnaies sur des sites frauduleux où l’argent n’est jamais récupéré. La victime sera alors contactée par un tiers qui déclarera qu’il va l’aider. pour récupérer son investissement volé, en échange d’argent. Il s’agit en fait d’une deuxième arnaque », explique Marie-Anne Barbat-Layani.
Quels réflexes combattre ?
Face à ce nombre croissant d’arnaques, comment s’en protéger ? Si du côté de la justice et des forces de l’ordre, les actions se multiplient contre les réseaux criminels, voici quelques astuces pour éviter le pire.
- Ne cédez pas à l’urgence s’il s’agit d’une offre d’investissement limitée dans le -.
- Lorsque vous parlez avec quelqu’un, vérifiez qu’il est bien celui qu’il prétend être en contactant l’organisation pour laquelle il travaille.
- Vérifiez que la société proposant des investissements est cotée sur la « liste blanche » de l’Autorité des marchés financiers.
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