Le coup est dur pour les 5,4 millions de Français détenteurs de titres-restaurant : à partir du 1er janvier 2025, fini les courses alimentaires avec son précieux sésame. Fini le - des pâtes, du riz, de l’huile et d’autres produits de base que l’on pouvait auparavant glisser dans son panier. La raison ? Un imbroglio politique qui laisse un goût amer aux consommateurs.
Cette restriction marque un retour brutal aux règles initiales après plusieurs années d’assouplissement. Le timing est d’autant plus mauvais qu’il intervient dans un contexte où l’inflation continue de peser sur le pouvoir d’achat des ménages. L’exonération exceptionnelle, mise en place en 2022 pour soulager les Français face à la flambée des prix, devait initialement être prolongée jusqu’à fin 2026. Mais pourquoi un tel revirement ?
Une censure qui chamboule tout
Le 20 novembre, l’Assemblée nationale a adopté en urgence l’extension du système. Mais c’était sans compter la motion de censure qui a renversé le gouvernement Barnier le 4 décembre, stoppant brutalement tout le travail législatif en cours. « Une conséquence directe de la censure pour près de 6 millions de Français», déplore le secrétaire d’État démissionnaire, qui confirme l’impossibilité d’utiliser les titres-restaurants pour les courses alimentaires non directement consommables à partir de janvier 2025.
Ne jetez pas pour autant vos tickets repas. Vous pourrez toujours les utiliser, mais uniquement pour leur finalité première : l’achat de produits prêts à consommer. Sandwichs, salades préparées, plats cuisinés resteront accessibles. Une petite consolation pour les télétravailleurs qui ont pris l’habitude d’optimiser leur budget courses grâce à ce système.
Guerre des lobbys
Cette situation cristallise les tensions entre les différents acteurs du secteur. D’un côté, les restaurateurs traditionnels, qui estiment avoir perdu près de 500 millions d’euros au profit des grandes surfaces depuis l’élargissement du système. « Le titre restaurant est devenu un bon de caddie »dénoncent-ils, tout en plaidant pour une refonte complète du système.
De l’autre côté, la grande distribution insiste pour un retour rapide à la situation actuelle. « Les habitudes des consommateurs ont changé »fait valoir Layla Rahhou, déléguée générale de la Fédération du commerce et de la distribution, auprès du parisien. « Entre télétravail et pause déjeuner raccourcie, les salariés ont besoin de cette flexibilité pour préparer leurs repas à moindre coût.
En coulisses, un autre débat fait rage : celui des commissions prélevées par les émetteurs de titres-restaurant. “Ils sont de l’ordre de 4%, contre 0,5% pour une carte bancaire classique”, » s’est insurgé un représentant des restaurateurs. « Et ils augmenteront encore l’année prochaine. Même la Banque de France est surprise.»
Un avenir incertain
Les acteurs du secteur tentent de se montrer rassurants. « Nous sommes convaincus que le prochain gouvernement et le Parlement trouveront une solution à très court terme »» déclare le directeur général d’Edenred France. Mais attention : certains experts mettent en garde contre un possible effet domino. La Commission nationale des titres-repas s’inquiète même d’une éventuelle remise en cause de l’ensemble du système s’il s’éloigne trop de sa vocation initiale. La fin des titres restaurant pour faire du shopping ne pourrait être qu’une première déception…
- A partir du 1er janvier 2025, il sera impossible d’utiliser les titres-restaurant pour acheter des produits alimentaires non préparés dans les grandes surfaces.
- La censure du gouvernement Barnier a empêché le vote sur l’extension du système élargi
- Seuls les produits prêts à consommer (sandwichs, salades, plats préparés) resteront accessibles avec des titres restaurant
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