Londres (awp/afp) – Première journée de cotation compliquée pour Canal+ à la Bourse de Londres : le titre a chuté de près de 22% lundi, une entrée jugée décevante, mais qui était en partie attendue par les analystes et l’entreprise.
Introduite à 290 pence à l’ouverture, l’action du groupe a perdu 21,93%, à 226 pence, lors de sa première séance.
Ce repli se traduit lundi soir par une valorisation de quelque 2,2 milliards de livres (2,7 milliards d’euros), bien loin des estimations les plus optimistes qui évoquent une valeur potentielle de plus de 6 milliards d’euros.
“On s’y attendait, ce n’est pas une surprise”, a assuré à l’AFP, après la clôture de la Bourse de Londres lundi, la directrice financière de Canal+ Amandine Ferré, pour qui l’entreprise “vise vraiment sur un horizon de 2-3 ans de voir le succès de (sa) cotation.
Certains détenteurs d’actions Vivendi sont actionnaires car le groupe « fait partie du CAC 40 », d’autres « souhaitent conserver les actions en euros, donc on savait que dans les premières semaines on aurait pas mal de chiffre d’affaires dans notre portefeuille. “des actionnaires”, ajoute Mme Ferré.
Canal+ « n’a pas pris un bon départ », dit doucement Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown. « Or, les introductions en bourse sont souvent marquées par la volatilité durant les premières heures, les premiers jours, voire les premières semaines de cotation », note-t-elle.
“La volatilité était attendue”, ajoute Russ Mould, directeur des investissements chez AJ Bell. Il note que « certains fonds d’investissement qui détenaient Vivendi pourraient être restreints aux actions cotées en France et seraient donc contraints de céder les titres Canal+ ».
« Il est courant que les actions dérivées connaissent des fluctuations au cours des premiers jours lorsqu’une société indépendante entre en bourse, lorsque les investisseurs qui ont hérité des actions décident de rester ou de partir », ajoute-t-il. il.
L’entrée de Canal+ à Londres fait suite à la décision de sa maison mère, Vivendi, de scinder ses activités, afin de « créer de la valeur pour tous les actionnaires », selon Yannick Bolloré, président du conseil de surveillance du géant. Société française de médias et d’édition Vivendi.
La baisse par rapport au prix de lancement est d’autant plus difficile pour Canal+ que les autres entités issues de cette scission ont mieux réussi leurs débuts : Havas reste stable à Amsterdam et Louis Hachette Groupe grimpe de 27% à Paris.
L’arrivée à Londres de Canal+, qui constitue “un véritable coup dur” pour le marché britannique, selon Susannah Streeter, est censée apporter un vent de fraîcheur à cette bourse en perte d’attractivité ces dernières années.
En effet, « nous avons été extrêmement bien accueillis », affirme Amandine Ferré, pour qui le choix de l’implantation britannique est également dicté par la stratégie de croissance de l’entreprise « de plus en plus sur les territoires anglo-saxons ».
Les deux tiers des abonnés sont déjà hors de France et cette proportion est appelée à augmenter avec l’offre publique d’achat lancée sur le géant sud-africain de la télévision MultiChoice, qui pourrait précéder une cotation secondaire de Canal+ en Bourse. Johannesbourg.
afp/rp