Après la scission, les satellites de Vivendi orbitent autour des marchés – 16/12/2024 à 10:57

type="image/webp">>

La scission de Vivendi, le géant français des médias et de l’édition, devient effective lundi avec la cotation de trois nouvelles entités en bourse à Londres, Amsterdam et Paris, toujours sous le contrôle du milliardaire Vincent Bolloré (AFP/ERIC PIERMONT)

Début contrasté sur les marchés : la scission du géant français des médias et de l’édition Vivendi, effective depuis lundi, a donné lieu à la cotation de trois nouvelles entités à Londres, Amsterdam et Paris, dont Canal+ en déclin.

Introduit en fanfare à la Bourse de Londres, le groupe de télévision a chuté de plus de 15% en milieu de matinée.

Havas (communications) gagne 6% à Euronext Amsterdam, tandis que le groupe Louis Hachette (qui regroupe Hachette Livre, leader français du secteur, Relay dans la distribution, des médias comme Europe 1, JDD, Voici, Géo…) grimpe de 25% à Paris sur le marché Euronext Growth, réglementé mais non réglementé.

Pour ces entreprises, qui gardent le milliardaire Vincent Bolloré comme actionnaire de référence, cette première journée pourrait connaître une grande volatilité.

Maxime Saada, patron de Canal+, ne s’attend pas à ce que le cours de bourse qui le concerne « suive un chemin pavé de roses dans les premières semaines, les premiers mois ». “Nous mesurerons le succès de cette introduction en bourse dans deux à trois ans”, a-t-il déclaré au Figaro.

La holding Vivendi reste cotée à la Bourse de Paris et a elle aussi bondi lundi matin. Elle continuera de gérer diverses participations minoritaires ainsi que l’éditeur de jeux vidéo Gameloft, détenu à 100 %.

type="image/webp">
>

Le président de Vivendi Vincent Bolloré à l’Assemblée nationale, à Paris, le 13 mars 2024 (AFP / ALAIN JOCARD)

Pour une action Vivendi détenue avant la scission, une action Canal+, une action Havas et une action Groupe Louis Hachette ont été attribuées, et l’action Vivendi est conservée. A terme, Vivendi devrait sortir du CAC 40 en raison de la baisse mécanique de sa valorisation.

Une première étape a été franchie avec succès le 9 décembre, une semaine avant l’introduction en bourse : le projet de scission a été approuvé par les actionnaires, à plus de 97 %.

Selon le président du directoire, Arnaud de Puyfontaine, « un nouveau chapitre de son histoire » s’ouvre pour Vivendi, qui comptait quelque 73 000 salariés fin 2023.

– Réévaluation prudente –

Pourquoi cette opération, annoncée il y a un an ? Le prix du groupe “ne reflétait pas la vraie valeur de ses actifs”, a rappelé Yannick Bolloré, fils de Vincent Bolloré et président du conseil de surveillance de Vivendi, ce qui constituait “un handicap pour nos actionnaires et pour le développement de nos activités”.

Lundi matin, la valorisation totale de Canal+, Havas, du groupe Louis Hachette et de la holding atteignait près de 9 milliards d’euros – soit un peu plus que les 8,55 milliards de vendredi à la clôture. Il n’y a donc pas « d’explosion de valeur » à ce stade, constate un gestionnaire de portefeuille.

Le pari, pour le groupe, est que la somme des quatre valeurs indépendantes va augmenter.

type="image/webp">
>

Yannick Bolloré, fils de Vincent Bolloré et président du conseil de surveillance de Vivendi lors de l’assemblée générale du groupe à Paris, le 24 avril 2023 (AFP / Alain JOCARD)

Fin octobre, Yannick Bolloré avançait une valorisation de l’ensemble « autour de 16 milliards » d’euros, dont 6,8 milliards pour Canal+, 3,4 milliards pour Havas, 2,1 milliards pour le groupe Louis Hachette et 4,5 milliards pour Vivendi.

L’opération “n’apporte aucune certitude”, estimait en novembre la société de gestion Phitrust.

Devant les actionnaires, les dirigeants de Vivendi ont défendu leur choix, affirmant qu’il n’y avait pas d’alternative.

Ainsi, pour Canal+ à Londres, « la stratégie est clairement d’emmener le groupe à l’international » et de permettre « une visibilité accrue sur les marchés anglophones », a souligné Yannick Bolloré.

Les deux tiers des abonnés sont déjà hors de et cette proportion est amenée à augmenter avec l’offre publique d’achat lancée sur le géant sud-africain de la télévision MultiChoice.

– « OPA hostile » –

type="image/webp">Maxime Saada, le patron de Canal+, au Festival américain de Deauville, le 7 septembre 2024 (AFP / Loic VENANCE)
>

Maxime Saada, le patron de Canal+, au Festival américain de Deauville, le 7 septembre 2024 (AFP / Loic VENANCE)

Canal+ a atteint « une taille critique, avec 27 millions d’abonnés dans plus de 50 pays et nous visons 50 à 100 millions dans les années à venir », selon Maxime Saada.

Concernant Havas, le site d’Amsterdam a été retenu pour la possibilité d’y créer une fondation pour le mettre à l’abri d’une éventuelle OPA hostile et ainsi rassurer ses équipes.

Les sièges sociaux restent en France, sauf celui de Havas. Les sociétés seront toutes résidentes fiscales françaises.

La scission a fait bondir certains petits actionnaires : ils craignent de perdre et de voir Vincent Bolloré, qui prend la tête de Vivendi depuis 2014, renforcer son contrôle.

Le groupe Bolloré détenait jusqu’à lundi 29,9% de Vivendi, et atteindra environ 31% dans les nouvelles entités. Il pourrait facilement rejoindre Havas et le groupe Louis Hachette dans les prochains mois, selon les observateurs financiers.

Le fonds activiste CIAM (0,025% du capital de Vivendi) poursuit ses recours en justice pour obtenir l’annulation de la scission, qui selon ses dirigeants « contourne la loi sur les offres publiques obligatoires ».

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV La retraite de Michel Barnier sous le feu des critiques
NEXT Le Conseil d’Administration renouvelé de Mirabaud & Cie SA clôture son premier exercice