(Répétition sans modification d’une dépêche envoyée vendredi)
Si la fin de l’année est presque en vue, la dernière ligne droite sera loin d’être calme pour les investisseurs.
La semaine précédant Noël s’annonce chargée : après la Banque centrale européenne (BCE), les banques centrales américaine, japonaise et britannique doivent annoncer dans les prochains jours leurs décisions sur les taux d’intérêt, tandis que le gouvernement allemand sera confronté à un vote de confiance qui devrait ouvrir la voie à des élections anticipées en février.
1/ UNE RÉDUCTION EN DÉCEMBRE, ET APRÈS ?
La Réserve fédérale américaine (Fed) devrait annoncer mercredi une nouvelle réduction de 25 points de base de ses taux d’intérêt, la troisième consécutive, alors que le dernier indice des prix à la consommation a augmenté conformément aux estimations et a laissé inchangées les perspectives des opérateurs pour la réunion de décembre.
Les investisseurs ont toutefois revu à la baisse leurs attentes quant à l’ampleur des réductions des coûts d’emprunt l’année prochaine. Les opérateurs s’attendent à ce que les taux tombent à environ 3,7 % d’ici fin 2025, contre 4,5 % à 4,75 % actuellement, soit environ 90 points de base de moins que prévu en septembre.
L’accent est donc mis sur les propres projections de la Fed et sur les commentaires de son président Jerome Powell concernant ses attentes en matière d’assouplissement futur. Le chef de la banque centrale américaine a déclaré que l’économie était plus forte que ce que la Fed avait prévu en septembre et semblait soutenir un rythme plus lent de réduction des taux à l’avenir.
2/ SUSPENS AU JAPON
Le pendule des anticipations de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ) a fortement oscillé au cours des deux dernières semaines, semant la confusion parmi les investisseurs, mais à mesure que la décision du 19 décembre approche, le signal devient plus clair. même si l’issue reste incertaine.
Une majorité d’économistes interrogés par Reuters estiment que la banque centrale maintiendra ses taux d’intérêt à 0,25 %.
La veille, Bloomberg avait rapporté que les décideurs de la BoJ voyaient « peu de coûts » à retarder un nouveau resserrement.
La volatilité des marchés pourrait sans aucun doute être élevée. L’un des risques est que la Fed surprenne en ne réduisant pas ses taux le 18 décembre, ce qui ferait grimper le dollar/yen.
Les analystes soulignent cependant qu’il est très rare que la Fed aille à l’encontre des attentes alors que la conviction du marché en faveur d’une baisse est si forte.
3/ LE DAX : LE DIABLE SE CACHE DANS LES DÉTAILS
Le DAX .GDAXI de la Bourse de Francfort a été l’indice européen le plus performant de l’année, battant un record après l’autre avec une hausse de 22 % en 2024.
Les valeurs de la défense, de la technologie et de la construction ont plus que compensé la mauvaise performance du secteur automobile, en plein marasme. Les entreprises allemandes semblent résister à la faiblesse de la croissance et à l’impasse politique.
Le vote de confiance à la chambre basse du Parlement allemand prévu lundi, au cours duquel le chancelier Olaf Scholz n’obtiendra probablement pas la majorité, ouvrira la voie à des élections anticipées en février, après l’éclatement du gouvernement de coalition.
Mais le diable se cache dans les détails. Selon Goldman Sachs, seulement 18% du chiffre d’affaires des groupes DAX provient d’Allemagne, contre 33% pour les sociétés MDAX.
.MDAXI, en baisse de 1,1% cette année. Les bénéfices des entreprises allemandes ont chuté de 5,4 % sur un an au troisième trimestre, contre une croissance de 8,2 % pour les sociétés STOXX, selon les données du LSEG.
Les marchés boursiers allemands pourraient donc bientôt commencer à s’aligner un peu plus sur les réalités économiques et politiques sous-jacentes.
4/ UNE ACCÉLÉRATION DE LA BOE ?
En matière de baisse des taux, la Banque d’Angleterre (BoE) prend son -.
Les traders s’attendent à ce que la BoE maintienne ses taux à 4,75% jeudi et ne procède pas à une troisième baisse de 25 points de base avant février.
L’augmentation des charges patronales dans le budget d’octobre présenté par le gouvernement travailliste de Keir Starmer a conduit les grandes entreprises à annoncer des hausses de prix, alimentant les craintes inflationnistes et contribuant à faire doubler la livre sterling. et demi contre euro GBPEUR= , tandis que la BCE assouplit sa politique plus rapidement que la BoE.
Mais les marchés obligataires remettent en question cette divergence et le rendement des gilts à deux ans GB10YT=RR, qui évolue selon les prévisions de taux, est tombé à environ 4,38%, contre plus de 4,5% il y a. un mois.
Dans le même -, la croissance de l’emploi au Royaume-Uni ralentit, car les hausses d’impôts découragent les projets d’embauche et la confiance des consommateurs est faible.
5/ LES SERVICES SONT À MANQUE D’ÉNERGIE
Les indices PMI de novembre montrent que le secteur des services, autrefois robuste, dans les principales économies, s’essouffle, mettant fin à une divergence avec une activité manufacturière atone.
Les chiffres de décembre, qui seront publiés la semaine prochaine, devraient montrer si le ralentissement s’aggrave.
L’indice PMI composite de la zone euro, considéré comme un bon indicateur de la santé économique globale, est tombé à 48,3 en novembre contre 50,0 en octobre. Au Royaume-Uni, l’indice PMI intersectoriel est tombé à son plus bas niveau de l’année, 50,9, juste au-dessus du seuil qui sépare la contraction de l’expansion. Même l’activité du secteur des services aux États-Unis a ralenti.
Les inquiétudes concernant les tarifs douaniers promis par le président élu américain Donald Trump et les troubles politiques en France et en Allemagne devraient également affecter davantage l’activité des entreprises.
Cependant, pour certains observateurs, les données PMI dressent un tableau trop pessimiste de l’activité sous-jacente, la baisse des taux d’intérêt contribuant à renforcer la confiance.
(Graphiques Prinz Magtulis, Pasit Kongkunakornkul, Vineet Sachdev ; compilé par Dhara Ranasinghe, Kirsten Donovan ; version française Diana Mandia, éditée par Blandine Hénault)