Le numéro 1 mondial du tourisme TUI a assuré mercredi avoir «options» pour remédier aux retards de livraisons des avions Boeing depuis plusieurs années, lors de la présentation de résultats annuels records. Le tour-opérateur allemand, qui propose des vols en Europe et compte environ 150 avions, n’a reçu que 5 Boeing sur les 8 commandés en 2024, en raison d’une grève de trois mois chez le constructeur américain.
Pour 2025, TUI a annulé la commande de quatorze modèles 737 MAX et louera le même avion à la société de leasing BOC Aviation, pour “quelques centaines de millions d’euros”selon un communiqué de presse. « La livraison de Boeing a un impact sur nos chiffres, mais nous avons des options pour aller de l’avant »a tenu à rassurer le directeur financier de TUI, Mathias Kiep. Sur son exercice échelonné clos en septembre, la part du bénéfice net de TUI a augmenté de 65,8% pour atteindre 507,1 millions d’euros, dépassant les niveaux d’avant Covid.
« Des prix plus élevés »
Les experts de la plateforme Factset se montrent en revanche plus optimistes, tablant sur 550 millions d’euros. La barre des 20 millions de clients est franchie et les ventes augmentent de 11,3%, atteignant un niveau historique de 23 milliards d’euros. A la Bourse de Francfort, l’action TUI stagnait vers 11H30 GMT, après avoir chuté de 9% à l’ouverture. Car le voyagiste s’est montré plus prudent dans ses prévisions pour 2025 que lors de l’exercice écoulé. Elle table sur une croissance de 5 à 10 % du chiffre d’affaires et de 7 à 10 % du résultat opérationnel corrigé des variations de prix.
Le résultat opérationnel ajusté de l’entreprise s’établit à 1,3 milliard d’euros, en hausse de 35,4%, notamment grâce au dynamisme des offres de croisières. La croissance de ce segment résulte de« investissements dans de nouvelles constructions »avec l’augmentation de la flotte du groupe à 17 navires, précise un communiqué. Dans son activité aérienne en Europe, le groupe TUI améliore également ses résultats « dans un contexte de forte concurrence » et de « des prix plus élevés ».
Mais sa performance en Europe occidentale a fortement chuté, en raison d’un « baisse de fréquentation sur les vols long-courriers en provenance des Pays-Bas et de Belgique » et de « frais de traitement » le numérique au sein de l’entreprise. Pour l’avenir de son activité aérienne, le directeur général de TUI, Sebastian Ebel, espère notamment « réduire (la) dépendance régionale à l’égard de l’Europe » alors que « L’économie européenne connaît peu ou pas de croissance ». Lors de la pandémie en 2020, l’entreprise hanovrienne a été sauvée de la faillite grâce à une aide publique de 4,3 milliards d’euros, qu’elle a remboursée en 2023.