Les travailleurs âgés seront les premières victimes du retour à l’équilibre budgétaire. Québec relève à 65 ans l’âge minimum du crédit d’impôt pour prolongation de carrière, privant ainsi 200 000 personnes d’environ 1 000 $ annuellement.
Dans sa mise à jour économique, le ministre des Finances Éric Girard met fin à cet incitatif pour les travailleurs de 60 à 65 ans.
Créé en 2012, le crédit vise à maintenir les employés âgés au travail en leur permettant d’économiser jusqu’à 1 540 $ sur leur déclaration de revenus.
En moyenne, l’impact réel sera de 973 $ pour 194 683 contribuables.
À l’inverse, les travailleurs âgés de 65 ans et plus auront droit à une prime de 210 $.
Pour justifier le relèvement de l’âge d’admissibilité, le gouvernement avance que les Québécois prennent leur retraite de plus en plus tard. L’âge moyen était de 61,3 ans en 2011, il est aujourd’hui de 64,7 ans.
Attention cependant, le gouvernement change également le mode de calcul pour pénaliser les salariés les plus aisés. Désormais, tous les revenus seront inclus dans le calcul, pas seulement le salaire.
Auparavant, le crédit d’impôt diminuait progressivement, passant de 42 090 $ en revenu de travail.
Dorénavant, le crédit d’impôt commencera à diminuer si le revenu total (salaire, rentes de retraite, placements, etc.) dépasse 56 500 $.
Examen des dépenses
Cette modification est l’une des premières résultant de la révision de 277 dépenses fiscales. Québec prévoit récupérer 886 millions de dollars sur cinq ans.
En mars dernier, le gouvernement prévoyait dans son budget un déficit de 11 milliards de dollars pour l’année en cours, ce qui constitue un record en chiffres absolus.
Ce montant est maintenu avec la mise à jour, mais la ministre Girard a dû trouver de nouvelles sources de revenus afin d’y parvenir, notamment pour compenser certaines nouvelles dépenses.
Québec mise notamment sur l’harmonisation de la fiscalité des gains en capital avec Ottawa. Comme annoncé au printemps, le gouvernement Legault a augmenté le taux d’inclusion des gains en capital au-dessus de 250 000 $ pour les particuliers.
Selon les calculs du Québec, ce changement lui permettra de trouver 972 millions de dollars de plus dans les coffres de l’État pour cette année seulement.
Transport collectif
Le gouvernement Legault profite également de sa mise à jour économique pour régler un différend avec les municipalités, en prolongeant 879 millions de dollars sur quatre ans afin de mieux financer les entreprises de transport collectif. Avec les montants annoncés précédemment, l’aide totale s’élèverait à 1,1 milliard de dollars, avance-t-on.
Reste à savoir si ce nouvel élan satisfera les Villes, qui prévoient un déficit de 600 millions de dollars pour la seule année prochaine.
L’impact de l’ouragan Debby se fait également sentir fortement sur les finances publiques : Québec débloquera cette année 251 millions de dollars pour aider les sinistrés et reconstruire les infrastructures endommagées.
Cette enveloppe servira notamment à indemniser les propriétaires inondés en raison de refoulements d’égouts liés aux inondations, comme l’a promis le premier ministre François Legault.
Allez-vous perdre 1 400 $ ?
- Si vous avez entre 60 et 64 ans et que vous êtes toujours sur le marché du travail, vous n’aurez plus accès à un crédit pouvant aller jusqu’à 1 400 $ par année.
- Les travailleurs âgés de 65 ans et plus dont les revenus de retraite sont trop élevés n’y auront plus droit non plus. Ces personnes perdront jusqu’à 1 540 $ par année.
- Ainsi, si votre revenu total dépasse 56 500 $, le montant que vous recevrez commencera à diminuer.
- Cette mesure représente une réduction moyenne de l’aide fiscale de 973 $ pour près de 195 000 personnes au Québec.
- En contrepartie, l’aide maximale pour ceux qui seront encore admissibles augmente de 210 $, passant de 1 540 $ à 1 750 $.
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