« Une fois, dans un bureau, je suis arrivé et il n’y avait que la secrétaire. Elle m’a vu et m’a dit : « Ah, un homme, c’est sympa ». Mathieu Giordanengo serait presque amusé d’arriver avec tout son attirail de ménage, les pieds dans le plat, un peu inattendu. Ce Franco-Brésilien de 27 ans est un « homme de ménage », une appellation qu’il valide, même si on parlera plus officiellement d’agent de nettoyage multi-usages.
“Je ne suis pas le seul homme dans ce milieu, et d’ailleurs, ce n’est pas un métier de femme ou d’homme”, répond le frontalier, qui vit en France, et vient chaque jour embellir notre déco au Luxembourg. «C’est chaque jour différent, c’est ce que j’aime», raconte celui qui est en CDI depuis quelques mois dans la société Propper. Au quotidien, il se rend dans les bureaux, mais aussi dans les supermarchés où la mission peut durer six heures : « Il y a le ménage intérieur, le stationnement, le rangement des chariots, des poubelles… ».
Toutes les deux semaines, et c’est un petit plaisir non dissimulé, il nettoie également les ateliers de prestigieuses marques de voitures de sport. Une tâche ardue et exigeante, « sur deux étages », mais qui reflète l’exhaustivité souvent méconnue de son métier, qui s’exerce tôt le matin ou tard le soir, à l’abri des regards.
Un métier qu’il a choisi par hasard. Alors étudiant dans le secteur agricole dans les Vosges, en France, il est venu entre 2018 et 2020 effectuer des travaux de ménage supplémentaires au Luxembourg, en répondant à une petite annonce. Mais par la suite, Mathieu a été tour à tour employé dans la restauration rapide, cuisiniste-vendeur, directeur adjoint d’une boulangerie et même employé dans une concession de motos.
« Je suis revenu au ménage, c’est un domaine que j’adore. Il y a de la pression, tout est chronométré et mon objectif est d’évoluer. Mathieu enrichit sa formation en interne : produits, machines, pinceaux, gérer les bons dosages, éviter les réactions chimiques… rien ne s’improvise pour le faire briller.
Mais comment son entourage perçoit-il son choix ? Bienveillant, assure-t-il, concédant juste que certains clients « peuvent parfois faire comprendre qu’ils ont peur que je nettoie moins bien parce que je suis un homme. Mais je leur prouve le contraire.
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