vers une révolution de la reconnaissance faciale, mais à quel prix ? – .

CONTRELearview AI, une société de reconnaissance faciale, a acquis une notoriété grâce à sa capacité à identifier des individus à partir de photos en ligne. Avec une base de données de plus de trois milliards de photos collectées sur Internet, Clearview AI a révolutionné l’utilisation de la reconnaissance faciale par les forces de l’ordre. Fondée en 2017, Clearview AI est rapidement devenue un acteur incontournable dans le domaine de la reconnaissance faciale. En février 2020, plus de 600 services de police en Amérique du Nord utilisaient déjà leur logiciel. La technologie de Clearview permet de comparer une photo avec sa vaste base de données afin d’identifier des individus aux fins d’enquêtes et de surveillance policières. Selon un récent rapport de Yahoo Finance, le marché de la reconnaissance faciale connaît une croissance exponentielle, avec une projection de 26,83 milliards de dollars d’ici 2032. Cette expansion est alimentée par une adoption accrue, en particulier dans des secteurs comme la sécurité et la vente au détail. Cependant, les préoccupations persistantes concernant la confidentialité et les coûts élevés entravent son expansion. L’utilisation de la reconnaissance faciale par Clearview AI n’a pas été sans controverse. En 2021, l’entreprise a été accusée d’avoir collecté illégalement des photos sur les réseaux sociaux sans le consentement des utilisateurs. Cette pratique a donné lieu à de nombreux procès et restrictions dans plusieurs pays. Un incident notable s’est produit le 25 novembre 2022, lorsqu’un homme de 28 ans a été arrêté dans l’État américain de Louisiane à la suite d’une identification erronée par le logiciel de Clearview AI. Bien que son poids et sa taille différaient grandement de ceux du suspect recherché, il a été détenu pendant plusieurs jours avant d’être libéré le 1er décembre 2022. Ce cas faussement positif a révélé les risques associés à la technologie, notamment les préjugés raciaux, l’homme ayant été identifié à tort en raison de la couleur de sa peau. Clearview AI, fondée par Hoan Ton-That, un entrepreneur de 33 ans d’origine australienne et vietnamienne, affirme ouvertement que son objectif est d’aider les forces de l’ordre. Pour lui, « j’ai créé cette technologie de reconnaissance faciale indirecte de renommée mondiale pour contribuer à rendre les communautés plus sûres et permettre aux forces de l’ordre de résoudre des crimes odieux contre les enfants, les personnes âgées et d’autres victimes d’actes sans scrupules. La reconnaissance faciale est devenue un marché lucratif qui a attiré de nombreuses entreprises technologiques ces dernières années. Facebook et Amazon ont également investi dans ce domaine, même si ces entreprises ont pris des mesures pour réglementer l’utilisation de leur technologie. En juin 2020, Amazon a annoncé une suspension d’un an de l’utilisation de son logiciel « Rekognition » par la police, en réponse aux manifestations contre les violences policières et le racisme aux États-Unis. IBM et Microsoft ont également adopté des positions similaires. Ils ont gelé la vente de leur logiciel de reconnaissance faciale jusqu’à ce qu’une réglementation fédérale stricte soit en place. Au Maroc, l’étroite collaboration entre la Commission nationale de contrôle de la protection des données personnelles (CNDP) et la Direction générale de la sécurité des systèmes d’information (DGSSI) illustre un engagement commun en faveur de la sécurisation des données sensibles. En août 2019, le CNDP a mis en place un moratoire de sept mois pour élaborer des réglementations strictes sur l’utilisation de la reconnaissance faciale, en consultation avec des acteurs publics et privés et des experts. Clearview AI illustre les avancées et les défis de la reconnaissance faciale. Même si la technologie offre des outils puissants aux forces de l’ordre, elle soulève des questions fondamentales en matière de vie privée. Il est essentiel que des réglementations strictes soient mises en place pour encadrer son utilisation et protéger les droits des individus. Les débats et évolutions à venir dans ce domaine détermineront la manière dont cette technologie sera intégrée dans nos sociétés, dans le respect des libertés individuelles.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Les cinq premiers nanosatellites de la start-up française Kinéis sont en orbite
NEXT Broccolini compte les fleurons – Le Temps – .