“Selon les entreprises, selon les branches, cela peut se traduire sur une journée” voire s’étaler sur l’année, selon la commission sénatoriale des Affaires sociales.
De quoi rapporter « 2,5 milliards » d’euros à la Sécurité sociale. La commission sénatoriale des Affaires sociales propose que les travailleurs travaillent 7 heures supplémentaires par an sans salaire pour financer la Sécurité sociale, a-t-elle indiqué mercredi 13 novembre en présentant ses amendements au projet de budget de la Sécurité sociale pour 2025.
Selon le mécanisme proposé par le comité sénatorial,
comparable à la journée de solidarité déjà pratiquée
les travailleurs travailleraient 7 heures par an sans salaire, dans des conditions à définir par « ceux qui sont sur le terrain ».
“En échange du bénéfice de ces heures de travail non rémunérées”,
les employeurs verraient le taux de la contribution de solidarité actuelle pour l’autonomie « passer de 0,3 % à 0,6 % »
selon la commission des affaires sociales. Cet apport d’actifs rapporterait « 2,5 milliards d’euros » à la branche autonomie de la Sécurité sociale, a indiqué le président de la commission sénatoriale des Affaires sociales, Philippe Mouiller (LR, Deux-Sèvres), en conférence de presse.
“Selon les entreprises, selon les branches, cela peut se traduire sur une journée” voire étalée sur l’année, a précisé Philippe Mouiller. « L’idée est vraiment qu’il y a
un débat avec les partenaires sociaux sur l’application du principe
“, a-t-il précisé.
En revanche, la commission des Affaires sociales ne souhaite pas réduire autant que l’exécutif les baisses de charges sociales dont bénéficient les entreprises. Alors que le gouvernement souhaitait réduire ces réductions de 4 milliards, la commission des Affaires sociales propose de les réduire de 3 milliards seulement, choisissant notamment de maintenir les exonérations au niveau du Smic.
Limiter les dégâts en termes d’emplois
« La situation économique de notre pays est préoccupante et
nous ne voulons pas avoir trop de pertes en termes d’emplois
», a déclaré la rapporteuse générale du budget de la Sécurité sociale, Élisabeth Doineau, sénatrice de la Mayenne (Union centriste).
La commission des Affaires sociales avalise également le compromis scellé par le gouvernement et LR qui prévoit d’augmenter toutes les retraites au 1er janvier 2025, mais seulement de la moitié de l’inflation. Une nouvelle augmentation aura lieu le 1er juillet, uniquement pour les petites pensions inférieures à 1 SMIC net.
Concernant les taxes comportementales, la commission des Affaires sociales propose d’augmenter légèrement – de 3,5 à 4 % – celle sur le sucre, une proposition des députés lors de l’examen du budget de la Sécurité sociale à l’Assemblée. Il propose également
accélérer la hausse des prix du tabac
ce qui devrait porter le paquet de cigarettes à 13 euros, pour une recette supplémentaire de 150 millions d’euros.
Il propose en revanche d’exclure les paris hippiques de la hausse de la taxe sur les jeux, afin de ne pas pénaliser le secteur français. Au final, la commission des Affaires sociales laisse inchangé le déficit de la Sécurité sociale pour 2025, qui resterait à 16 milliards d’euros.