Depuis le 11 octobre, la Chine impose aux importateurs de brandys européens de déposer une caution auprès des douanes chinoises, en réponse aux surtaxes européennes sur les voitures électriques chinoises.
(AFP/CHRISTOPHE ARCHAMBAULT)
Les professionnels du cognac se sont réjouis mardi 12 novembre d’un « signal positif » au lendemain de la mise en place de nouvelles « mesures antidumping temporaires » par la Chine sur les eaux-de-vie importées de l’Union européenne (UE), qui seront « peut-être plus faciles à gérer ». .
Depuis le 11 octobre, la Chine impose une obligation aux importateurs de brandies européens (spiritueux à base de vin), dont
le cognac représente 95% du total
de déposer une caution auprès des douanes chinoises, dans le cadre d’une enquête antidumping. Cette dernière mesure est largement considérée comme une mesure de représailles après le ferme soutien de la France à l’imposition par l’UE de surtaxes douanières sur les voitures électriques importées de Chine.
Lundi, le ministère chinois du Commerce a indiqué dans un communiqué, présenté comme une « annonce supplémentaire », que
les « mesures antidumping temporaires » prendraient « la forme d’une caution ou d’une lettre de garantie »
.
« Un geste d’ouverture »
« Les droits jusqu’alors perçus sous forme de caution restent dus par les importateurs de Cognac, analyse l’Office national interprofessionnel du cognac (BNIC) dans un communiqué transmis au
AFP
. Plus
ils peuvent désormais également faire l’objet d’une garantie bancaire, peut-être plus facile à gérer »
.
« Nous réfléchissons actuellement à la manière dont cela sera appliqué concrètement. Nous considérons néanmoins cette évolution comme un signal positif », ajoute l’interprofession.
Le directeur du BNIC Raphaël Delpech le mentionne même dans le journal
Sud Ouest
“un message éminemment politique que nous percevons comme un geste d’ouverture.” « Cela montre que
les arguments du gouvernement français ont été compris par les autorités chinoises
», ajoute-t-il. La semaine dernière, la ministre française du Commerce extérieur, Sophie Primas, a déclaré que les négociations restaient « clairement ouvertes » avec Pékin sur ce sujet, sans exclure l’option d’une réponse de Paris.
L’imposition de ces surtaxes douanières est un coup dur pour le cognac, qui est
ultra-dépendante des exportations (98% de ses ventes)
d’autant que la Chine est son deuxième marché (25%).
Le secteur pourrait aussi voir l’accès à son plus grand marché, les Etats-Unis (38%), devenir plus compliqué, depuis que le président élu Donald Trump a menacé durant sa campagne d’augmenter les droits de douane dans tous les sens.
Outre les eaux-de-vie, la Chine mène également des enquêtes antidumping ciblant la viande de porc et les produits laitiers importés de l’UE, ce qui constitue une menace pour ces secteurs.