Visite des coulisses des Archives nationales de Québec où sont cachés des trésors du début de la Nouvelle-France

A l’occasion de la Journée internationale des archives, célébrée le 9 juin, Le journal a fait une incursion au Pavillon Louis-Jacques-Casault, sur le campus de l’Université Laval, pour visiter les Archives nationales, qui sont l’un des dix centres d’archives répartis à travers le Québec.

Intégré au réseau Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), ce lieu est en quelque sorte le gardien de notre mémoire collective. Au Québec seulement, on retrouve l’équivalent de près de 26 kilomètres de boîtes d’archives.

« Nous disposons également de millions de cartes, de plans, de photographies et de films. Le contenu est extrêmement varié», a déclaré Rénald Lessard, archiviste-coordonnateur à BAnQ.

Depuis cinq ans, une équipe de collaborateurs de BAnQ publie mensuellement des chroniques historiques dans Le Journal du Québec qui s’inspirent de différents thèmes. Aux archives gouvernementales s’ajoutent des archives privées qui rassemblent des documents historiques rares.

« C’est un travail d’équipe. Nous abordons une variété de sujets que nous mettons en valeur», a ajouté M. Lessard à propos de cette collaboration.

L’équipe de collaborateurs spéciaux de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), qui participent aux chroniques historiques publiées dans Le Journal de Québec : Première rangée, Camille G. Jobin, Catherine Lavoie et Isabelle Blanchet. Deuxième rangée, François Pleau, Marc-André Dénommée, Annie Labrecque et Rénald Lessard. Était absent : Joseph Gagné.

Photo Diane Tremblay

Au fil des années, 62 collaborations, abondamment illustrées, ont été réalisées. Ils sont toujours accessibles sur le site Internet du Journal.

De précieuses collections privées

Les archives gouvernementales représentent la moitié des archives conservées au Québec par BAnQ, qui comprennent également les archives judiciaires ; ces dernières forment environ un quart des collections, avec certains dossiers remontant jusqu’à 1633. C’est sans compter les archives privées qui proviennent de particuliers et qui sont importantes.

« Les archives gouvernementales ne décrivent pas toute la culture québécoise. Il faut donc chercher ailleurs ce qu’on peut pour avoir un portrait vraiment global de ce qu’est la société québécoise », a déclaré Marc-André Dénommée, archiviste à BAnQ.

Chaque année, les collections conservées au Québec s’enrichissent d’environ un kilomètre de boîtes.

Le centre d’archives du Pavillon Louis-Jacques-Casault est occupé à capacité maximale. Les surplus sont donc entreposés au Complexe scientifique, rue Einstein, à Québec.

«Nous essayons de conserver ici, au Pavillon Casault, les documents les plus consultés», a déclaré M. Lessard.

Selon M. Dénommée, si les chroniques historiques sont si intéressantes à lire, c’est parce qu’elles suscitent des émotions en raison des souvenirs qu’elles évoquent chez les lecteurs.

« Je travaille sur des acquisitions d’archives privées et je vais à la rencontre des gens, car on ne sait jamais quelle importance peuvent avoir nos documents. Les archives sont très émouvantes, car il y a un attachement de la part des familles, mais ce sentiment se transmet aux générations futures qui peuvent se remémorer des souvenirs. Nous créons ici des émotions depuis 1920 », a poursuivi M. Dénommée.

« Notre défi est de pousser nos archives pour les faire connaître. […] Nous avons de la chance au Québec. Nous possédons l’une des archives les mieux conservées. Je dirais même partout dans le monde car il y a eu peu de destructions par les guerres ou les incendies », a poursuivi l’archiviste-coordonnateur qui tient à souligner l’engagement des membres de son équipe dans ce projet.

À l’ère du numérique et de la correspondance par courrier électronique, plusieurs questions se profilent à l’horizon concernant l’héritage des générations futures. La réflexion a commencé, mais les réponses ne sont pas faciles à trouver.

6 coups de coeur de l’équipe des collaborateurs de BAnQ

1- L’école-maison, témoin d’un Québec en mutation

Publié : septembre 2023

Proposé par Camille G. Jobin, agente de bureau à BAnQ

Photo : Travaux d’aiguille réalisés par Marie-Anne Dubé à l’école Saint-Pascal de Kamouraska, vers 1913.

De formation en histoire, Camille G. Jobin s’intéresse particulièrement à la période du 20e siècle et la vie domestique au Québec, ce qui l’a inspiré à écrire une chronique sur les écoles d’entretien ménager.

Elle s’occupe notamment des sœurs de la Congrégation de Notre-Dame qui ont ouvert une école d’entretien ménager à Saint-Pascal de Kamouraska, en 1905, que fréquentait Marie-Anne Dubé, alors qu’elle avait 17 ans.

« Les cours sont variés. Cela va de la façon de traiter les brûlures à la façon de tricoter une chaussette, raconte M.moi Jobin. Cela brise un peu le stéréotype selon lequel les écoles d’économie domestique sont des endroits où l’on apprend uniquement les tâches ménagères.

Selon ses recherches, les programmes domestiques classiques étaient très axés sur ce que devrait être la femme d’un agriculteur et donc sur l’aide aux travaux agricoles. La prochaine contribution de Mmoi Jobin se concentrera sur les casse-croûtes au Québec.

Source : Archives nationales

Travail à l’aiguille réalisé par Marie-Anne Dubé à l’école Saint-Pascal de Kamouraska, vers 1913.

Source : Archives nationales

2- Dix bribes d’histoire sur Saint-Nicolas

Publié : mars 2022

Proposé par Annie Labrecque, technicienne en documentation à BAnQ

Photo : Pont de Québec, vers 1925

Cette photo illustre à quel point le tissu urbain de la Rive-Sud a changé en l’espace de 100 ans.

«C’était exclusivement agricole. Même du côté de Sainte-Foy. C’étaient deux territoires agricoles», souligne M.moi Labrecque.

La construction du pont de Québec a progressivement modifié le paysage de Saint-Nicolas. Les travaux de construction et d’entretien du pont ont donné du travail à certains résidents de la municipalité, selon les recherches de M.moi Labrecque. Deux d’entre eux sont morts dans des accidents liés à la construction du pont.

Source : Archives nationales


Pont de Québec, vers 1925. Cette vue aérienne illustre à quel point le tissu urbain a changé.

Source : Archives nationales

3 – Neuf façons de traverser le fleuve Saint-Laurent entre Québec et Lévis au fil des siècles

Publié : avril 2019

Proposé par Catherine Lavoie, technicienne en documentation à BAnQ

Photo : Quartier Cap-Blanc – Vue prise de Lévis – Pont de glace, 1892

Avant la construction du pont de Québec en 1917, le seul moyen de traverser le fleuve entre Québec et Lévis était le pont de glace construit sur le fleuve au début du mois de janvier. “Il était important de maintenir une économie locale”, a souligné M.moi Le chemin.

Les charretiers et les cochers faisaient la navette entre les deux rives pour transporter des marchandises et des voyageurs, a-t-elle expliqué.

« Lorsque la glace s’est formée, il y avait un inspecteur civil qui a donné le signal que la corvée pouvait commencer. Des bénévoles équipés de pioches et de pelles étaient occupés à niveler la glace », a partagé M.moi Le chemin.

Le dernier pont de glace date de 1898.

Source : Archives nationales


Intégré au réseau Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), le centre d'archives de Québec compte près de 26 kilomètres de boîtes de documents, photos, cartes, etc.

Quartier Cap-Blanc – Vue prise de Lévis – Pont de glace, 1892.

Source : Archives nationales

4 – Cinq choses à savoir sur l’évolution de notre relation avec le béluga

Publié : octobre 2023

Proposé par Joseph Gagné

Photo : Marsouin de 22 pieds de long. Détail de la pêche au marsouin dans les îles Kamouraska, 1728.

Il est surprenant d’apprendre que des squelettes de bélugas (marsouins) ont été découverts à différents endroits au Québec, à des kilomètres des rives du Saint-Laurent. Dans sa chronique, M. Gagné mentionne que ces spécimens sont très anciens. Ils témoignent de la présence du bassin de la mer Champlain disparu il y a environ 10 000 ans. « Cartier est le premier Français à décrire le béluga. » « Bien avant l’arrivée des Français, les Inuits et les Premières Nations chassaient le béluga depuis des temps immémoriaux, pour sa chair comme pour sa viande. moktok (épiderme).”

Source : Archives nationales


Intégré au réseau Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), le centre d'archives de Québec compte près de 26 kilomètres de boîtes de documents, photos, cartes, etc.

Marsouin de 22 pieds de long. Détail de la pêche au marsouin dans les îles Kamouraska, 1728.

Source : Archives nationales

5- L’évolution des rives du Saint-Laurent dans le Vieux-Québec à travers les âges

Publié : août 2022

Proposé par Isabelle Blanchet, technicienne en documentation à BAnQ

Photo : Plan de la ville de Québec, 1727, par Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry

Il y a déjà eu deux villes basses au Québec, peut-on apprendre dans cette chronique. « En 1684, Jean Talon fait installer son palais au bord de la rivière Saint-Charles dans ce qu’on appelle la deuxième ville basse. » D’après les recherches de Mmoi Blanchet, la vocation de ce lieu est plus administrative, tandis que la première est plus commerciale. A l’heure actuelle, les deux villes basses ne sont toujours pas reliées. « Pour passer de l’un à l’autre, les habitants doivent remonter le cap et passer par la ville haute ou attendre la marée basse et marcher sur la berge du fleuve », raconte-t-elle.

Source : Archives nationales


Intégré au réseau Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), le centre d'archives de Québec compte près de 26 kilomètres de boîtes de documents, photos, cartes, etc.

Carte des deux villes basses de Québec.

Source : Archives nationales

6 – L’histoire du Jardin zoologique de Québec en huit installations

Publié : décembre 2021

Proposé par François Pleau, technicien en documentation à BAnQ

Photo de : Marius’s Dive

À la suite d’une demande d’un chercheur albertain qui suivait une cohorte d’ours polaires, M. Pleau s’est intéressé au Jardin zoologique et à ses résidents, entre autres aux ours polaires qui comptaient parmi les animaux attirant le plus de visiteurs dans les années 1930 et 1940. Selon ses recherches, l’un des événements les plus populaires auprès des visiteurs à l’époque était l’heure du repas des ours polaires. Au moment de manger, les ours polaires exécutaient diverses astuces, notamment la plongée. Sur la photo, on voit Marius, l’ours polaire, en train de plonger.

Source : Archives nationales


Intégré au réseau Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), le centre d'archives de Québec compte près de 26 kilomètres de boîtes de documents, photos, cartes, etc.

Plongée de l’ours polaire Marius au Jardin zooologique du Québec qui était situé à Charlesbourg.

Source : Archives nationales

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