D’abord euphorique, le CAC 40 a déchanté après la victoire de Trump

D’abord euphorique, le CAC 40 a déchanté après la victoire de Trump
D’abord euphorique, le CAC 40 a déchanté après la victoire de Trump

(BFM Bourse) – L’indice parisien a terminé en baisse ce mercredi suite à la victoire du Républicain pour l’accession à la Maison Blanche. Initialement enthousiasmé par le programme pro-croissance de Trump, le CAC 40 a été dépassé par les craintes de tensions commerciales.

Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche a provoqué une volatilité impressionnante sur le CAC 40 ce mercredi. Si l’indice parisien gagnait 2,2% au plus fort de la séance, il s’est ensuite inversé dans l’après-midi, au réveil des investisseurs américains.

L’indice parisien a finalement fini en baisse, perdant 0,51% à 7.369,61 points. Notre marché national est loin d’être un cas isolé. A Francfort, le DAX 40 a perdu 1,1% et à Milan, le FTSE MIB a perdu 1,54%.

Cette réaction se limite en revanche à l’Europe et n’atteint pas Wall Street où les investisseurs continuent d’applaudir le retour de Donald Trump. Peu avant la clôture européenne, le Dow Jones Industrial grimpait de 3,2%, le S&P 500 de 2% et le Nasdaq Composite de 2,22%.

Dans un premier temps, les marchés européens ont été soutenus par la baisse de l’euro face au dollar, bénéfique aux industries exportatrices, ainsi que par les mesures pro-business souhaitées par Donald Trump. Notamment la baisse de l’impôt sur les sociétés à 15% (contre 21% actuellement). Cet allègement fiscal est de nature à soutenir les groupes européens fortement implantés aux Etats-Unis.

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Le risque qu’aucun marché ne monte sauf les Etats-Unis

Deuxièmement, les investisseurs semblent plus préoccupés par les risques commerciaux et l’incertitude internationale susceptibles d’apparaître avec l’élection de l’homme d’affaires.

“Les craintes d’une politique commerciale agressive et les tensions géopolitiques, notamment dues aux changements de politique de l’OTAN, pèsent sur les indices”, a relevé Saxo Banque.

Les investisseurs européens se rendent désormais compte que si le programme républicain « est mis en œuvre, il pourrait être dévastateur pour l’Europe, avec des risques sur la croissance et l’inflation », souligne Lionel Melka, gérant de Swann Capital interrogé par l’AFP.

« À notre avis, le résultat des élections américaines est de nature historique : il a la capacité de créer un changement de régime sur les marchés, par lequel les corrélations s’effondrent en raison de chocs très idiosyncrasiques et divergents entre les États-Unis et le reste du monde. C’est une autre façon de dire qu’il est Il est tout à fait possible qu’un marché monte (les États-Unis) et qu’un autre baisse (le reste du monde), même si cela ne s’est pas produit. Cela ne s’est jamais produit auparavant dans l’histoire », déclare George Saravelos, stratège à la Deutsche Bank.

Du côté des valeurs, plusieurs valeurs ont souffert du risque de droits de douane. C’est le cas des groupes de spiritueux Rémy Cointreau (-4,5%), très exposés à la hausse des droits de douane, et Pernod Ricard (-3,3%). Historiquement sensibles aux tensions commerciales, les équipementiers automobiles Forvia et Valeo perdent 3,6% et 3,1%.

Par ailleurs, Crédit Agricole SA perd 3,8%, souffrant de résultats décevants au troisième trimestre.

A la hausse, Vallourec (+6,9%) a été soutenu par la victoire de Trump, dont la volonté d’augmenter la production d’hydrocarbures aux Etats-Unis devrait se traduire par une demande accrue de tubes pour l’industrie pétrolière.

Les groupes de défense Thales (+2,9%) et Dassault Aviation (+4,3%) sont portés par les attentes d’augmentation des budgets militaires européens car les Etats-Unis pourraient détourner davantage leur attention militaire de l’Europe.

Publicis et Stellantis gagnent respectivement 1,7% et 1,8%. Ces groupes, très exposés aux Etats-Unis, sont en première ligne pour bénéficier des mesures fiscales de Trump.

Sur les autres marchés, l’euro s’est effondré face au dollar, avec une baisse de 1,9% à 1,0729 dollar. Le programme de Donald Trump est perçu comme inflationniste et provoque une hausse des taux souverains américains, ce qui catapulte le dollar. L’huile change peu. Le contrat de janvier sur le Brent de la mer du Nord a chuté de 0,3% à 75,33 dollars le baril tandis que le contrat de décembre sur le WTI coté à New York est resté stable à 72 dollars le baril.

Julien Marion – ©2024 BFM Bourse

 
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