Le futur hôte de la Maison Blanche est une nouvelle fois soupçonné de vouloir ériger des barrières pour ralentir les ventes de voitures premium et de luxe fabriquées en Europe. “Je ne veux plus voir de Mercedes sur la 5e Avenue à New York. »aurait-il déclaré au président français Emmanuel Macron en juin 2018, selon les indiscrétions des diplomates. Il y est même revenu quelques mois plus tard, affirmant que ces voitures allemandes étaient un «menace pour la sécurité nationale des États-Unis.
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Il n’était pas près d’un dérapage verbal, d’autant que les constructeurs allemands étaient très présents aux Etats-Unis. La plupart de leurs usines se trouvent dans le sud-est des États-Unis. Tous les États où sont implantées des usines allemandes, Caroline du Nord, Caroline du Sud, Géorgie, Tennessee, Alabama et Michigan, avaient également voté pour le champion de « l’Amérique d’abord » lors de l’élection présidentielle de novembre 2016.
Près d’une voiture allemande sur deux vendue aux États-Unis était « fabriquée aux États-Unis d’Amérique ». “Si ces voitures constituent soudainement une menace pour la sécurité nationale des Etats-Unis, alors ce sera un choc pour nous”, La chancelière allemande Angela Merkel a alors réagi. UN “choc”, rester diplomatiquement correct. Les constructeurs allemands avaient échappé à une surtaxe de 35 % grâce à leur engagement à réaliser de nouveaux investissements ou à augmenter la production locale.
Hélas, quand Donald Trump a une idée fixe, il s’y attarde sans fin. Les marques allemandes sont donc restées dans sa ligne de mire. D’ailleurs, lors d’une visite électorale à Détroit, berceau de l’industrie automobile américaine, il n’a pas manqué de revenir à la charge, avec toute la démesure qui est sa marque de fabrique.
“J.Je veux que les constructeurs automobiles allemands deviennent des constructeurs automobiles américains. » a-t-il déclaré en septembre dernier devant l’Economic Club de Detroit. « Ils nous envoient leurs voitures comme si nous étions une bande d’idiots. BMW, Mercedes, Volkswagen, par millions et millions et millions. On ne va plus se faire avoir, d’accord ? Maintenant, ils vont devoir respecter nos règles. . Cela montre que la menace d’un retour de bâton est toujours très présente de la part du 47e président des États-Unis.
Des gagnants, enfin ?
Même si le groupe Stellantis est à première vue le plus exposé avec 47% de ses ventes globales réalisées aux Etats-Unis, selon Morningstar, ce n’est pas parce qu’il inonde le marché américain avec Citroën, Peugeot ou encore Opel. La raison est simplement que Stellantis sont aussi des marques très américaines : Chrysler, Dodge, Jeep et RAM. Stellantis joue donc sur le velours. D’où la bonne tenue de l’action à la Bourse de Paris (+1,82%), d’autant que les barrières tarifaires pourraient soutenir les ventes de ses véhicules américains.
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C’est une autre histoire pour les constructeurs allemands : les ventes aux Etats-Unis représentent 24 % du total pour BMW, 23 % pour Mercedes et 21 % pour Volkswagen. “Toutes les voitures vendues par les constructeurs automobiles européens ne sont pas fabriquées en Europe, et de nombreuses entreprises qui produisent également des véhicules aux États-Unis seraient probablement exonérées de droits de douane. Cela limite quelque peu l’impact des droits de douane sur le secteur automobile en général.estime Morningstar dans une note post-électorale.
Lors de la présentation des résultats du troisième trimestre – marqué notamment par un bénéfice divisé par six – le PDG de BMW s’est même montré relativement optimiste. Pour Oliver Zipse, la marque bavaroise BMW pourrait même avoir «plus d’avantages » quels inconvénients si Donald Trump appliquait de nouveaux tarifs douaniers”parce que nous avons une très, très grande présence aux États-Unis.
200% d’impôts ?
Cela inclut l’usine de Spartanburg, la plus grande usine BMW au monde. Elle a produit 410.793 véhicules l’an dernier, dont plus de la moitié ont été exportés notamment vers l’Europe, ce qui donne à BMW une marge de manœuvre suffisante pour vendre davantage localement si des droits de douane étaient imposés sur les importations en provenance d’Europe.
Mais là où cela pourrait faire très mal, c’est la menace d’imposer des droits de douane de 200 % sur les véhicules exportés du Mexique vers les États-Unis par des constructeurs étrangers, qui ont bien sûr choisi ce pays pour baisser le coût de la main d’œuvre.
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Toutefois, VW, BMW et Audi possèdent également des usines dans le voisin immédiat des États-Unis, avec une bonne partie de la production destinée au marché américain. Audi (groupe VW) va investir un milliard d’euros au Mexique, dans l’État de Puebla, dans une usine d’assemblage de véhicules électriques. C’est également au Mexique que sera construite dans le futur la voiture promise à l’usine Forest.