Le Bitcoin a dépassé pour la première fois mercredi la barre des 75 000 dollars, dopé par la perspective d’un assouplissement réglementaire favorable aux monnaies numériques qui pourrait être mis en œuvre par Donald Trump, dès son retour à la Maison Blanche.
Première monnaie numérique par capitalisation, le bitcoin gagnait près de 9% vers 06H20 GMT pour atteindre un nouveau record absolu à 75.371,67 dollars, balayant son pic de mars (73.797,98 dollars). Vers 13h50 GMT, il s’élevait à 73.932,50 dollars.
Le prix s’est envolé à l’unisson du dollar alors que se dessinait la victoire du républicain à l’élection présidentielle américaine, avant que Donald Trump ne remporte une seconde fois les clés de la Maison Blanche mercredi matin.
“La communauté crypto célèbre sa victoire comme un signal positif pour les actifs numériques”, a noté Naeem Aslam, analyste chez Zaye Capital.
Donald Trump s’est en effet engagé lors de sa campagne électorale à faire des Etats-Unis « la capitale mondiale du bitcoin et des cryptomonnaies ».
L’Ether, une autre monnaie numérique majeure, s’échangeait mercredi à 13h50 GMT à 2 621,54 dollars, en hausse de 8,53 %.
Les Memecoins, monnaies numériques parodiques très volatiles, connaissent également un essor, à l’image du dogecoin promu par le milliardaire Elon Musk, fervent partisan de Donald Trump.
« Réserves stratégiques nationales »
En se faisant passer pour le champion des cryptomonnaies, Donald Trump a pris le contre-pied du gouvernement Biden, considéré comme partisan d’une régulation stricte d’un secteur controversé, qui échappe largement au contrôle des institutions, même si la candidate démocrate Kamala Harris avait tenté de donner s’engage à rassurer les détenteurs de cryptomonnaies.
“De retour au pouvoir”, l’homme d’affaires républicain devrait mettre “l’accent sur la déréglementation, les incitations fiscales et les politiques économiques favorables aux investissements alternatifs”, estime Nigel Green, analyste chez deVere.
Cet expert note également que le précédent mandat du républicain « a été marqué par d’importantes réductions de l’impôt sur les sociétés, qui ont injecté des liquidités supplémentaires sur les marchés, favorisant ainsi l’investissement dans des actifs à forte croissance ».
“Son administration pourrait revenir sur certaines mesures de durcissement réglementaire de l’ère Biden et créer des initiatives telles qu’un +stock national stratégique de bitcoins+”, une promesse de Donald Trump, a souligné John Plassard, analyste chez Mirabaud, autant de mesures qui favorisent l’investissement dans le secteur.
Donald Trump a ainsi juré de licencier Gary Gensler, patron d’un des gendarmes des marchés financiers, la SEC, et partisan d’une régulation ferme des cryptomonnaies.
Elle a également lancé en septembre sa propre plateforme dédiée aux monnaies numériques, baptisée World Liberty Financial, qui propose des services basés sur la finance dite décentralisée, un mécanisme qui n’utilise plus d’intermédiaire tel qu’une banque pour ses transactions.
Sa victoire électorale signifie pour les investisseurs « une augmentation de la demande de monnaie numérique », notait avant l’élection Russ Mould, analyste chez AJ Bell.
Couverture contre l’inflation
Depuis le début de l’année, le prix du bitcoin a explosé d’environ 75%, porté notamment par l’anticipation du « halving », un événement technique qui réduit l’offre de nouveaux bitcoins environ tous les quatre ans, en divisant par deux la récompense bitcoin. donné aux utilisateurs (ou « mineurs ») pour exploiter cette monnaie numérique.
L’actif numérique doit également son essor au lancement d’un nouveau produit d’investissement sur le marché américain, un fonds indiciel (ETF) indexé sur le bitcoin, qui permet aux investisseurs de bénéficier des fluctuations du prix de cette cryptomonnaie sans la posséder. directement.
Depuis leur lancement le 11 janvier aux États-Unis, les douze ETF adossés au bitcoin ont accumulé l’équivalent d’environ 69,28 milliards de dollars, soit environ 5 % des bitcoins en circulation, selon le site SoSoValue.
Le Bitcoin se positionne également comme un actif de « couverture contre l’inflation », note Naeem Aslam, alors que le programme de Donald Trump comprend des politiques inflationnistes de baisses d’impôts, d’augmentation des tarifs douaniers, ou encore de renforcement du contrôle de l’immigration.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats/awp/afp