Les infirmières des équipes volantes créées par Christian Dubé pour venir en aide à la Côte-Nord et à l’Abitibi-Témiscamingue rencontrent des conditions d’hébergement peu attractives.
Sur la Côte-Nord, le manque de logements oblige les bénévoles publics à vivre dans des logements partagés, notamment parce que plusieurs installations sont encore occupées par des employés d’agences privées.
« Il y a des logements partagés avec quatre, cinq, six personnes qui travaillent selon des horaires différents. C’est donc difficile de se reposer », affirme Élisabeth Gagnon-Tremblay, présidente du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine (CSN).
Après vérification, le CISSS de la Côte-Nord confirme que « certaines unités » de logement comptent effectivement quatre ou cinq chambres.
Le syndicat a donc exigé des cadenas pour barrer les portes des chambres.
La propreté de certains logements laissait également à désirer à l’arrivée des volontaires, souligne M.moi Gagnon-Tremblay.
Pas de télévision ni de wi-fi
Ses propos rappellent ceux d’une autre infirmière de l’équipe volante, qui a quitté Montréal pour donner un coup de main en Abitibi-Témiscamingue l’été dernier.
«[…] le logement où j’ai passé ma première nuit était vraiment non fonctionnel. Pas de micro-ondes, pas de grille-pain, pas de produits ménagers, rien pour faire la vaisselle, il n’y avait même pas de chaudron [pour] faire de la soupe. Pas de télévision, radio ou wi-fi. Les armoires étaient pleines de ordureune literie uniquement pour une chambre (nous étions deux et c’est une toute autre histoire)”, a écrit sur Facebook le jeune homme, qui a souhaité garder l’anonymat.
Il a finalement pu déménager le lendemain dans un appartement mieux meublé, mais toujours sans Internet.
Une autre personne déployée en Abitibi-Témiscamingue raconte avoir dû attendre plus de deux heures à l’extérieur de l’hébergement qui lui avait été attribué parce que personne n’était là pour lui remettre les clés, le tout après un trajet de cinq heures à travers la réserve faunique La Vérendrye.
Cette personne assure cependant que son logement est finalement tout à fait adéquat. Même son de cloche du côté des préposées aux bénéficiaires représentées par le Syndicat canadien de la fonction publique, malgré quelques embûches initiales.
Peu attrayant
Pour Élisabeth Gagnon-Tremblay, les conditions d’hébergement ne sont qu’une partie des irritants auxquels ses membres sont confrontés.
Photo Agence QMI, Joël LEMAY
Selon elle, les établissements de santé continuent d’offrir les meilleurs horaires au personnel des agences privées.
Les employeurs sont également réticents à permettre aux infirmières de maximiser leur temps en travaillant sur plusieurs quarts de travail. « Ce qui est attractif, quand on travaille en agence dans une région éloignée, c’est de partir un mois et de revenir un mois, de condenser deux mois de travail en un seul », explique le dirigeant syndical.
Pire encore, les infirmières doivent payer de leur poche ces jours de repos passés loin de chez eux. “Les membres de l’équipe de vol publique ne reçoivent pas d’indemnités journalières pour les repas lorsqu’ils sont en congé”, déclare M.moi Gagnon-Tremblay.
“Ce n’est pas un projet très attractif pour le grand public”, conclut M.moi Gagnon-Tremblay.
D’ailleurs, l’équipe de vol public n’a attiré jusqu’à présent que 152 employés, et certains ont pu partir depuis, comme le souligne Santé Québec. On est encore loin des 500 personnes que le ministre de la Santé, Christian Dubé, souhaitait voir déployées dès cet été.
152 embauches
- Préposés aux bénéficiaires : 61
- Auxiliaires de santé et de services sociaux : 13
- Infirmières auxiliaires : 39
- Infirmières : 35
- Éducateurs : 2
- Travailleur social : 1
- Technicien en travail social : 1
*Personnes embauchées depuis juin 2024. Certaines pourraient ne plus être en poste.
Source: Santé Québec
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