Plafond sur l’industrie pétrolière

Plafond sur l’industrie pétrolière
Plafond sur l’industrie pétrolière

(Ottawa) L’industrie pétrolière et gazière ne sera pas tenue de réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) avant 2030 selon le projet de règlement proposé par le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault. Il devra les réduire de 35 % par rapport aux niveaux de 2019, mais l’objectif du gouvernement est de plafonner ces émissions tout en maintenant la croissance de la production pour répondre à la demande mondiale.


Publié à 7h47

Mis à jour à 16h12

«Je ne peux pas garantir que la réglementation forcera des réductions de production», a expliqué le ministre Guilbeault en conférence de presse. Si nous faisions cela, nous perdrions devant les tribunaux et cela ne servirait les intérêts de personne. »

La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, n’a pas tardé à dénoncer un nouvel empiétement d’Ottawa dans l’un de ses domaines de compétence.

“Ne vous y trompez pas, ce plafond viole la constitution canadienne”, a-t-elle réagi, soulevant des menaces de poursuites. Elle a fait valoir que ce plafond équivaudrait à une réduction de la production d’un million de barils par jour d’ici 2030. « Nous ne resterons pas les bras croisés pendant que le gouvernement fédéral sacrifie notre prospérité, notre constitution et notre qualité de vie pour son programme extrême. »

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PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES DE LA PRESSE CANADIENNE

Steven Guilbeault

Au contraire, le gouvernement prévoit que la production pétrolière et gazière augmentera de 16 % entre 2019 et 2032, soit 1 % de moins que la croissance prévue sans plafonnement des émissions.

L’industrie pétrolière et gazière est responsable d’un tiers des émissions de GES du pays. C’est le plus polluant.

En vertu du nouveau règlement, il serait soumis à un système de plafonnement et d’échange qui récompenserait les entreprises capables de limiter leurs émissions polluantes et d’encourager les autres à investir leurs bénéfices pour produire du pétrole et du gaz plus écologiques. Ce système ne sera pas lié à celui du Québec et de la Californie.

« Investir dans la décarbonation » grâce aux profits

Le plafond serait fixé à 35 % en dessous des niveaux de 2019, ce qui réduirait les émissions de GES à l’échelle nationale de 13,4 mégatonnes. Une fois le règlement adopté, ils devront s’inscrire avant le 1est Janvier 2026. Les grands producteurs devront déclarer leurs émissions en 2026 et les petits producteurs en 2028. La première période de conformité s’étendra de 2030 à 2032.

Le ministre Guilbeault estime toutefois que les entreprises auront intérêt à commencer par réduire leurs GES en premier. « Le règlement entrera en vigueur le 1est Janvier 2026 et si vous êtes une entreprise, vous ne pouvez pas attendre 2030 pour commencer à réduire vos émissions et avoir des obligations réglementaires à respecter, a-t-il déclaré. Ce serait littéralement impossible de faire cela. »

Il a souligné que les bénéfices de cette industrie ont été multipliés par dix depuis la pandémie, passant de 6,6 milliards à 66 milliards. Elle peut donc se permettre « d’investir dans la décarbonation ».

Le nouveau système de plafonnement et d’échange comprend cependant deux « mesures de flexibilité » via l’achat de crédits de compensation pour couvrir jusqu’à 20 % des émissions et via un paiement en espèces dans un fonds de décarbonation qui pourrait couvrir jusqu’à 10 % des émissions et financerait d’autres réductions de GES dans l’industrie.

Le ministre Guilbeault a indiqué que le Canada est le seul pays producteur de pétrole à imposer un tel plafond. Son projet a suscité des critiques de la part de l’industrie et des partis d’opposition. Son entrée en vigueur est prévue pour 2025 après la tenue d’une consultation publique. Il est donc possible que cela ne soit officiel qu’après les prochaines élections fédérales.

Le Canada est le quatrième producteur de pétrole au monde et le cinquième producteur de gaz.

 
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