Quand le temps des choix est venu

Carole Baillargeon, 65 ans, a son école de yoga depuis 30 ans. Enseignante de renommée mondiale, elle aime toujours enseigner. « Mais je suis très fatiguée de diriger mon école : en fait, je suis à bout de souffle », raconte celle qui nous a accordé une interview depuis Bali, où elle avait été invitée à enseigner le yoga pendant quelques semaines.


Publié à 1h28

Mis à jour à 8h00

Elle aimerait vendre son école et continuer à y enseigner, en plus d’accepter des contrats internationaux. Mais ce n’est pas facile parce que son école n’est pas vraiment rentable et que ses professeurs ont d’autres emplois ou sont également proches de la retraite, donc ils ne veulent pas l’acheter.

Carole n’aura pas une grande pension du gouvernement et n’a pas d’économies, mais elle a un condo payant et deux petits immeubles où elle a installé son école qui sera payée dans deux ans. « Mon fonds de pension est dans l’immobilier », a-t-elle déclaré. Mais je ne veux pas vendre mes bâtiments scolaires ou les louer à qui que ce soit et voir mon entreprise disparaître. Je suis attaché à l’école et à sa communauté. »

Elle a pensé à demander à ses professeurs de louer l’espace. « Je devrais calculer le prix de la location et leur en parler, mais je suis débordée au quotidien », explique-t-elle.

Vendre l’un des deux immeubles est également possible. « Mais est-ce que cela suffira pour ma retraite ? Je ne sais pas quand je vais mourir ! Et je suis célibataire sans enfants, donc je n’ai personne pour quitter ce que je dois. Je ne sais pas ce que je dois faire ni par où commencer. »

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PHOTO FOURNIE PAR CAROLE BAILLARGEON

Carole Baillargeon à Bali, où elle enseignait le yoga à la mi-octobre.

Dressez un portrait de votre situation

Aux yeux de Stéphanie Castonguay, conseillère principale, équipe Stratégies-conseils et planificatrice financière à la Banque Nationale, il n’est jamais trop tard pour commencer à prendre soin de sa retraite. La première étape pour Carole est de dresser un portrait de sa situation.

Pour décider où aller, il faut commencer par savoir d’où l’on part, avec des chiffres.

Stéphanie Castonguay, conseillère principale, équipe Stratégies-conseils et planificatrice financière à la Banque Nationale

Carole gagnerait à faire évaluer ses immeubles, son condo et son commerce. Ensuite, vous devrez calculer son revenu annuel actuel, son coût de la vie annuel et voir si elle a des dettes.

« Ce faisant, elle aura aussi tout avantage à discuter de succession avec son équipe à l’école de yoga », affirme Stéphanie Castonguay. Il peut également être intéressant de s’intéresser à la concurrence qui pourrait souhaiter racheter votre entreprise. »

Carole doit également évaluer ses besoins à la retraite, et donc ses dépenses de base. « Parfois, il y a des choses auxquelles on ne pense pas tout de suite, explique Stéphanie Castonguay, comme des rénovations à faire à votre propriété ou une voiture qu’il faudra acheter dans quelques années. C’est bien de discuter de ses besoins avec un professionnel qui a une vision 360. »

Carole devra ensuite nommer ses projets et ses rêves, puis évaluer ses revenus de retraite dans sa situation actuelle. Pour ce faire, elle devra vérifier auprès du Régime de rentes du Québec combien elle recevra si elle demande sa rente maintenant et évaluer ce qu’elle gagnera en tant que professeur de yoga.

Faire une projection de retraite

Vient ensuite le moment de vérité : la projection de la retraite. Pour Simon Préfontaine, planificateur financier chez Lafond Services Financiers, il s’agit d’une étape vraiment importante. « Carole a plusieurs scénarios en tête, mais elle doit d’abord savoir ce qui se passera si elle maintient le statu quo. »

Ensuite, elle peut modifier différentes variables, comme vendre un immeuble maintenant ou dans deux ans. «Les résultats des différents scénarios l’aideront à prendre ses décisions», affirme Simon Préfontaine. Pour le moment, c’est anxiogène car elle réfléchit à différentes possibilités non quantifiées, donc sans savoir si elles sont viables. »

Il attire également l’attention sur le souhait de Carole de ne pas fermer son école. “Je comprends qu’elle y soit attachée, mais si elle ne peut pas le vendre et que ses professeurs ne veulent pas louer l’espace, la situation deviendra intenable”, dit-il. Leur santé mentale et physique doit primer. »

Trouver de l’argent

Une fois l’avenir de l’école résolu, Carole pourra examiner les différentes options pour disposer de suffisamment de liquidités à sa retraite.

« Il faudra faire une analyse personnalisée pour voir si, avec les revenus de son enseignement, Carole pourra reporter la demande de ses rentes gouvernementales afin que celles-ci soient bonifiées », indique Stéphanie Castonguay. Nous pourrons également voir si elle sera admissible au Supplément de revenu garanti. Il s’agit d’une étape importante, car les pensions gouvernementales seront son seul revenu garanti à vie. »

De plus, Carole pourra examiner des concepts de prêt hypothécaire inversé pour accéder à la valeur nette de ses propriétés de son vivant, sans vendre. Ou encore, elle pourrait réhypothéquer un immeuble.

Si vous n’avez personne à qui léguer vos immeubles, il est intéressant de rechercher des solutions qui vous permettent de bénéficier de leur valeur de votre vivant.

Simon Préfontaine, financial planner at Lafond Services Financiers

Mais une chose est sûre, Carole doit commencer par prendre le temps d’examiner ses différents scénarios numériques et de prendre une décision concernant son école. « Elle pourra alors, affirme Simon Préfontaine, peaufiner son projet de retraite. »

 
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