Cette route a été détruite au bout de moins de 10 ans, mais elle a coûté 5 millions d’euros

Cette route a été détruite au bout de moins de 10 ans, mais elle a coûté 5 millions d’euros
Cette route a été détruite au bout de moins de 10 ans, mais elle a coûté 5 millions d’euros

Cette route futuriste construite en France est un fiasco, même si elle coûtait cher.

5 millions d’euros pour un seul kilomètre de route construit, cette petite portion avait tout pour entrer dans le livre des records mais elle va bientôt disparaître définitivement… Cette route est située en France, en Normandie, dans une commune, Tourouvre-au-Perche, qui a reçu beaucoup d’attention il y a une dizaine d’années. En 2016, la départementale 5 qui la traversait a été choisie pour servir d’expérimentation à ciel ouvert à un tout nouveau type de route : la route solaire. C’est dans cette petite commune de l’Orne d’un peu plus de 3 000 habitants que 1 000 mètres de bitume ont été recouverts de panneaux photovoltaïques, faisant de cette route départementale la plus grande route solaire au monde.

L’objectif à l’époque était simple : convertir la lumière du soleil en énergie électrique et montrer qu’à terme ce nouveau modèle pourrait remplacer les centrales électriques. Après huit années d’expérimentation, l’expérimentation du projet, mené à l’époque par Ségolène Royal, alors ministre de l’Environnement, s’achèvera dans les prochaines semaines avec le démantèlement de la route solaire. Et les résultats ne sont pas bons, voire plutôt mauvais. Deux ans et demi seulement après l’ouverture de cette route futuriste, pavée de 2 800 m2 de panneaux solaires, une centaine de mètres trop endommagés pour être réparés avaient été amputés. En 2024, la photographie des lieux est sans équivoque : certains panneaux, bien que protégés par une résine protectrice particulièrement résistante, se détachent de la route et les joints s’effondrent.

La surface – qui ne s’étend aujourd’hui que sur quelques centaines de mètres – n’est certainement pas faite pour résister au passage quotidien de 2 000 véhicules, dont camions et tracteurs. Sans compter que cela génère beaucoup de bruit au point que la limitation de vitesse a été abaissée à 70km/h sur cette portion de la départementale 5 pour soulager les oreilles des riverains. Surtout, l’investissement pour la construction de cette route solaire n’est pas rentable. L’État avait dépensé 5 millions d’euros pour ce petit bout de route, ce qui n’est rien comparé à la somme dépensée par la société Wattway, à l’origine du projet.

La production électrique générée par la voie solaire était bien trop faible pour rentabiliser le coût de l’expérimentation. Cette route du futur n’a donc pas d’avenir et sera bientôt complètement détruite, tout comme l’a été récemment le mur de béton qui la bordait pour cacher les équipements électriques. En 2016, Ségolène Royal souhaitait que 1 000 kilomètres de routes solaires soient construites en France d’ici 2020. Quatre ans après l’échéance, il ne restera bientôt plus un mètre.

 
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