Les arcades du quartier Belle-Terre seront bientôt pleines

Les arcades du quartier Belle-Terre seront bientôt pleines
Les arcades du quartier Belle-Terre seront bientôt pleines

La longue quête touche à sa fin : les galeries commerciales du quartier de Belle-Terre auront bientôt presque toutes trouvé preneur. Les premiers résidents du nouvel ensemble immobilier Thônex avaient emménagé il y a plus de deux ans, au printemps 2022. Mais si remplir les logements est un jeu d’enfant à Genève, remplir leurs rez-de-chaussée – apportant ainsi vie et commodités – peut se transformer en un mal de tête.

A ce jour, « 77 % des arcades ont été louées », précise Madjid Massih, directeur commercial du Comptoir Immobilier, la société de gestion qui gère l’ensemble du quartier. Un cabinet vétérinaire vient d’ouvrir ses portes. Un salon de thé boulangerie-pâtisserie est dans les starter blocs, ainsi qu’un restaurant de sushis chinois à emporter. « Après leur ouverture, il ne restera plus que huit arcades vacantes », sur les trente-cinq (3 600 m2 au total) qui composent Belle-Terre.

La relative lenteur de ces installations a surpris certains habitants – qui attendent aussi avec impatience un restaurant. Toutefois, cela s’explique facilement, compte tenu de la typologie des lieux. Belle-Terre n’est pas un quartier « destination » : on n’y vient pas sans raison particulière pour prendre un café – comme dans les autres zones périphériques du canton. Et la taille modeste des arcades (100 m2 en moyenne) n’attire pas les grandes enseignes, qui disposent de chefs de projet et planifient leur arrivée des années à l’avance.

A Belle-Terre, « comme par exemple à Saint-Mathieu (Bernex) ou à la Chapelle (Lancy-Plan-les-Ouates) », la conception des lieux est destinée aux indépendants, PME ou artisans, – « qui ont peu de moyens » – soit aux services de proximité et aux services à la personne. “Vous n’aurez jamais Zara ou Rolex, mais des petits entrepreneurs qui, en plus du loyer, doivent financer l’aménagement de l’arcade.”

Ces petites entreprises sont confrontées à un double écueil : pour l’instant, à Belle-Terre, la fréquentation reste faible en journée, en raison notamment d’une proportion relativement modeste de bureaux. Or, « un restaurant, par exemple, a besoin d’une masse critique pour pouvoir réaliser des plats du jour ». Et à ce jour, cette fameuse masse critique est difficile à atteindre, compte tenu du calendrier de construction de Belle-Terre : 670 logements en 2022, un millier de plus en 2030, puis encore un millier par la suite. Autrement dit, pour les PME intéressées, « le problème, c’est le phasage ». S’ils ouvrent maintenant, « ils doivent tenir ».

La dernière pièce du puzzle est donc l’attribution d’un immeuble commercial qui borde la rue centrale du quartier. Il abrite un Denner et une pharmacie au rez-de-chaussée. Or, pour le moment, les étages sont vides. Mais la donne est sur le point de changer : fin 2025, une clinique postopératoire y sera installée et occupera 70 % de l’espace. Cette arrivée doit être la clé de voûte du comblement de Belle-Terre (qui doit également accueillir une structure d’accompagnement scolaire étatique de 600 m2). L’établissement médical attirera environ 100 employés – et offrira des opportunités aux commerçants. Cerise sur le gâteau, un restaurant d’entreprise accessible à tous ouvrira sur le toit.

Plusieurs retards qui s’additionnent

La commercialisation des locaux commerciaux prend du temps, explique Madjid Massih : ceux de Belle-Terre étant « loués bruts », un aménagement au cas par cas s’impose. Cela nécessite l’obtention d’un permis de construire, dont la délivrance peut prendre quelques mois. Le chiffrage des travaux, quant à lui, peut durer jusqu’à six mois. Sans parler de la perte de temps si aucun accord n’est trouvé et que le commerçant initialement intéressé abandonne. « Par exemple, nous avons discuté pendant un an avec une autre clinique, et cela n’a pas abouti. » Il a fallu repartir de zéro avec le nouvel établissement médical. « Et là, de A à Z, le processus a duré vingt-cinq mois. D’où des locaux qui mettent plus de temps à être reloués.

 
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