Lorsqu’elles étaient petites, Cynthya et Mélissa Beauchamp jouaient régulièrement dans l’entrepôt et effectuaient des livraisons avec leurs pères Denis et Michel. Aujourd’hui, ils ont pour mission d’assurer la pérennité de la troisième génération de l’entreprise familiale spécialisée dans les solutions d’éclairage industriel, immobilier et commercial.
« Ce sont de grandes chaussures à remplir et nous voulons que notre grand-père (André, le fondateur) soit fier de nous », explique Cynthia Beauchamp, présidente de Bralco. Nous voulons garder les mêmes valeurs.
La vice-présidente est sa cousine Mélissa. Elle n’aime pas trop parler de son titre, même si elle travaille pour l’entreprise depuis plus de 18 ans.
«Je me sens un peu imposteur parce que je fais le même métier depuis le début», dit-elle. Je réponds aux clients comme les autres employés.
Il n’y a aucun doute sur l’alchimie entre Cynthya et Mélissa. Ils connaissent leurs forces et leurs faiblesses.
« On se complète », mentionne Mélissa en regardant Cynthya avec le sourire. Nous avons une bonne communication. Nous ne discutons jamais car nous avons le même objectif en tête pour l’entreprise.
Depuis qu’ils ont pris les rênes, les Beauchamp ont réussi à doubler le chiffre d’affaires de Bralco, fondée en 1972. Mais ils sont loin de s’en vanter.
« À l’université, mon professeur me disait que la troisième génération d’une entreprise est la plus risquée », souligne Cynthya. Le premier s’est bien passé tandis que le second a surfé sur la vague.
« Le troisième doit faire des changements pour que l’entreprise ne tombe pas. Il faut prendre des décisions en fonction du marché.
Photo Agence QMI, Joël LEMAY
La famille avant tout
Si Cynthya et Mélissa ont besoin de conseils, elles savent qu’elles peuvent compter sur leur père. Cela fait partie de l’esprit familial qui est l’ADN de cette entreprise de l’est de Montréal comptant 11 employés.
« Nous traitons nos employés et nos clients comme s’ils étaient des membres de notre famille », explique Mélissa. Cela fait partie de nos valeurs.
De plus, si vous appelez Bralco, il y aura quelqu’un en ligne. Pas question d’avoir un système téléphonique comme on en voit partout dans les entreprises.
« Peu importe qui répond, ils sont capables de vous servir », affirme Mélissa. Il n’y a pas d’assistant administratif.
Retardé par la pandémie
Le processus de rachat des actions de leurs deux pères ne s’est pas déroulé sans heurts. Initialement, Cynthya et Mélissa avaient prévu de racheter leur père en mars 2020. Puis, la pandémie a contrecarré leurs projets.
«On allait chez le fiscaliste pour conclure le rachat et Québec a fermé», raconte Denis. Il n’était pas question de transmettre l’affaire aux filles dans de telles conditions.
Le quatuor a mis le projet sur la glace pendant un an avant de relancer le processus en 2021. Entre-temps, ils ont racheté les actions de Denis et de la sœur de Michel, Marie-Claude.
Puis, le projet de loi C-208 sur les gains en capital est entré en vigueur. D’un commun accord, le quatuor a décidé d’attendre encore un an pour un transfert de pouvoir en douceur, qui s’achèvera en 2022.
« Nous organisions un dîner par mois avec ma mère », raconte Cynthya. Nous voulions garder la famille unie et nous nous disions les choses que nous n’aimions pas dans certaines situations, puis nous buvions du vin !
Pour l’avenir de leur entreprise, les deux femmes ont plusieurs projets en tête, comme une croissance par acquisitions et un agrandissement de l’entrepôt, qui permettront à Bralco d’atteindre de nouveaux sommets.
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