L’investissement privé comme outil de valorisation

L’investissement privé comme outil de valorisation
L’investissement privé comme outil de valorisation

Chaque fois que j’entends Stéphan Crétier, le fondateur et PDG de GardaWorld, c’est pour apprendre que l’entrepreneur vient de refinancer son entreprise, d’augmenter sa participation dans son capital tout en augmentant la valorisation du groupe qui ne cesse de croître et compte aujourd’hui 132 000 titres. professionnels dans plus de 80 pays.


Publié à 1h25

Mis à jour à 6h30

La dernière semaine d’octobre n’a pas fait exception. Dans une quatrième transaction en 12 ans, qui valorisait GardaWorld à 13,5 milliards, Stéphan Crétier et certains membres de la haute direction de l’entreprise ont porté leur participation dans son capital à 70 %.

Ils l’ont fait en partenariat avec la société d’investissement privée HPS Investment Partners, qui a racheté la participation détenue par la société Rhône Group dans GardaWorld depuis 2019.

Il est nécessaire de faire ici un bref rappel historique pour bien comprendre comment GardaWorld a réussi au cours des 12 dernières années à générer de la croissance tout en produisant de la valorisation de manière assez exceptionnelle en dehors des marchés boursiers.

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PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE ARCHIVES

Le fondateur et PDG de GardaWorld, Stéphan Crétier

En 2012, M. Crétier décide de privatiser GardaWorld, cotée en Bourse depuis 1998. La valeur des actions stagne alors que les analystes financiers reprochent seulement à l’entreprise d’être trop endettée.

En s’associant au fonds d’investissement privé Apax Partners, Stéphan Crétier a lancé une offre publique d’achat sur la totalité des actions de GardaWorld qui valorisait l’entreprise à 1,1 milliard, ce qui représentait une prime de 45 % par rapport au cours moyen de l’action des trois mois précédents.

En 2012, le fondateur conserve 25 % du capital de sa société, la direction générale 5 %, tandis qu’Apax Partners acquiert 70 % des parts. Le groupe réalisait un chiffre d’affaires de 1,2 milliard et comptait 45 000 salariés dans le monde.

Cinq ans plus tard, en 2017, Apax cède 45 % de ses actions au fonds d’investissement Rhône Groupe dans le cadre d’une transaction qui valorise GardaWorld à 2,97 milliards. Le groupe a enregistré un chiffre d’affaires de 3 milliards et employait 62 000 personnes après avoir réalisé une percée dans le transport d’objets de valeur.

En 2019, la société d’investissement privée BC Partners a racheté les actions de Rhône Group dans le cadre d’une transaction évaluée à 5,2 milliards, tandis que la participation de Stéphan Crétier et de la haute direction est passée de 30 à 49 %. Le groupe comptait 92 000 salariés et réalisait un chiffre d’affaires de 4 milliards.

La dernière transaction révélée lundi valorise donc le groupe GardaWorld à 13,5 milliards, alors que Stéphan Crétier contrôle désormais 58 % des actions, et les membres de la haute direction, 12 %.

L’année dernière, l’entreprise a généré un chiffre d’affaires de 6 milliards de dollars et comptait 132 000 employés dans le monde.

Quatre piliers de croissance

Stéphan Crétier s’est dit particulièrement enthousiasmé par la dernière transaction qu’il vient de conclure, qui confirme, selon lui, la justesse de la stratégie adoptée par GardaWorld il y a maintenant 12 ans.

« Il s’agit de l’une des cinq plus importantes transactions de capital-investissement au monde cette année et du plus important rachat d’entreprise privée de l’histoire du Canada. Nous travaillons en partenariat avec des investisseurs qui croient en nous et en notre modèle entrepreneurial et qui en bénéficient. »

« Nous avons produit un taux de rendement interne de 30 % par an au cours des 10 dernières années. Ils gagnent de l’argent et nous prenons un peu sur chaque transaction, mais nous préférons rester au capital et augmenter la valorisation de l’entreprise”, m’a expliqué l’entrepreneur depuis son bureau de Dubaï où il supervise le développement international du groupe.

Il est tout de même surprenant qu’à chaque nouveau financement, le groupe d’actionnaires lié à l’entreprise ne se dilue pas, mais au contraire élargisse son empreinte.

Il y a cinq ans, GardaWorld avait un bénéfice net de 500 millions ; l’année dernière, le groupe a généré 1,2 milliard de dollars de bénéfices et l’entreprise s’appuie sur quatre piliers pour assurer sa croissance future.

« Nous développons encore nos services de sécurité dans le monde entier, nous disposons d’une plateforme de réponse aux crises et de conseil en sécurité, nous faisons de la surveillance virtuelle, un secteur que nous venons de renforcer avec une acquisition de 500 millions que nous venons de finaliser cette semaine et, enfin, nous accordons beaucoup d’importance à nos systèmes de gestion de trésorerie pour les entreprises », affirme Stéphan Crétier.

GardaWorld a développé le système Sesami qui permet aux commerces de détail, aux restaurants et même aux banques de gérer leur trésorerie au quotidien.

« C’est comme des mini distributeurs automatiques qui gèrent l’argent liquide. Nous en avons plus de 390 000 installés dans tous les Starbucks, Couche-Tard, Circle-K, 7-Eleven, Walmart… Cette division a généré plus de 2 milliards de revenus l’an dernier», explique M. Crétier. .

Il y a cinq ans, GardaWorld avait échoué dans sa tentative d’acquérir l’entreprise britannique G4S, le plus grand groupe de sécurité au monde avec plus de 500 000 employés, mais Stéphan Crétier n’est pas mécontent de cet échec.

« Nous avons la capacité d’être résilients. Nous voulions faire cette transaction, nous l’avons perdue, mais nous nous sommes relevés et maintenant nous aspirons à être une entreprise de niche dans notre domaine, la référence mondiale plutôt que la plus grande. Toute la direction de GardaWorld a cette fibre entrepreneuriale, ça fait partie de notre ADN», estime le fondateur du groupe.

 
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