Télétravail trois jours par semaine
La crise sanitaire est passée par là. Avec pour conséquence que certains ne veulent plus remettre les pieds au bureau tandis que d’autres, au contraire, veulent juste y retourner pour retrouver une émulation émoussée, voire perdue durant les années Covid.
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Les employeurs du secteur financier sont donc confrontés au défi majeur de mettre en place une organisation qui redonne cohésion et motivation à son personnel. Y arrivent-ils ? Dans leur réponse, tout laisse penser qu’ils font tout pour cela. Et leur mode opératoire est assez similaire. Dans la plupart des cas, ils imposent 2 jours par semaine, voire 50 % du temps de travail en présentiel, tout en laissant à chacun le choix de venir au bureau à temps plein.
mouetteIl existe une forte demande pour maintenir le télétravail. Les gens sont heureux.
Pour les employés des agences bancaires, les règles varient. Chez KBC par exemple, un collaborateur peut télétravailler jusqu’à 20 % de son temps de travail, soit un jour par semaine pour un emploi à temps plein.
« Nos salariés peuvent télétravailler au maximum 3 jours par semaine, ce qui ne les empêche pas de venir tous les jours s’ils le souhaitent. Cette règle, stable depuis 2022, fonctionne bien. Nous ne souhaitons pas le changer »explique Julien Balistreri, responsable des ressources humaines et membre du comité de direction d’Ethias. Qui ajoute qu’il n’y a aucun cas de personnes refusant de retourner au bureau. “On assiste plutôt au phénomène inverse.”
Même constat positif du côté des syndicats. « Il y a une forte demande pour maintenir le télétravail. Les gens sont heureux »souligne Philippe Samek, délégué du CNE.
Réunions d’équipe
Plus que de ramener les gens au bureau, il s’agit de créer une émulation qui semble être la priorité des employeurs. C’est pourquoi la plupart des institutions imposent des journées d’équipe, qui sont des journées où toute l’équipe est présente. AG Insurance exige donc qu’une des 2 journées minimum en présentiel soit une journée d’équipe. « L’objectif est de promouvoir l’esprit d’équipe, la connexion et la culture d’entreprise que nous appelons #WeAreAG »explique Laurence Gijs, porte-parole de la compagnie d’assurance.
Chez BNP Paribas Fortis, nous voulons éviter de donner l’impression que ces réunions d’équipe deviennent une contrainte. « Bien entendu, ce cadre se veut flexible. Chaque salarié organise sa semaine afin d’avoir cet équilibre vie privée-professionnelle. Un outil numérique de présence et de réservation des espaces de travail est ainsi mis à leur disposition »explique le service de presse.
mouettePeut-on encore retenir les jeunes sans proposer le télétravail ? Je ne pense pas.”
Les bureaux ont été repensés pour favoriser les rencontres entre collègues, en réduisant la proportion de places individuelles au profit d’espaces collaboratifs. Exemple chez Ethias où le ratio de 0,8 bureaux pour un ETP (Equivalent Temps Plein) est passé à 0,7 dans le nouveau bâtiment encore en construction. L’objectif est clair : quand les gens viennent au bureau, c’est pour se parler. Ce qui fait dire à Julien Balistreri que « dans un monde idéal, Teams n’existe pas entre collègues ».
Des surfaces en baisse
Le télétravail a également donné l’opportunité au secteur financier de réduire sa surface. De quoi faire des économies. Au moment de la crise énergétique, certaines institutions comme Ethias ont même décidé de fermer leurs bureaux un jour par semaine. Cela a également permis de réduire les émissions de CO2 (-7,1%). L’assureur reviendra à l’ouverture 5 jours par semaine lorsqu’il sera installé dans ses nouveaux bâtiments neutres en énergie. Qu’est-ce qui fera du lundi une journée chargée ? A voir… Car, revenir à un monde sans télétravail est inimaginable. « Peut-on encore retenir les jeunes sans proposer du télétravail ? Je ne pense pas”estime Julien Balistieri.