(Washington) La croissance du PIB des Etats-Unis au premier trimestre 2024 a ralenti plus qu’annoncé initialement, à 1,3% en rythme annualisé au lieu de 1,6%, selon la deuxième estimation publiée jeudi par le département du Commerce.
Publié hier à 8h42
“Cette mise à jour reflète principalement une révision à la baisse des dépenses de consommation”, notamment pour l’automobile, a indiqué le département du Commerce dans son communiqué.
Cette révision est toutefois un peu moins forte que prévu, puisque les analystes anticipaient une croissance de 1,2%, selon le consensus Market Watch.
L’estimation définitive sera publiée le 27 juin.
La croissance du PIB (produit intérieur brut) a été de 3,4 % en 4e trimestre 2023.
Les États-Unis publient leur croissance en taux annualisé, qui compare le PIB à celui du trimestre précédent et projettent ensuite l’évolution sur l’ensemble de l’année à ce taux.
Mais en la comparant simplement au trimestre précédent, comme le font d’autres économies avancées, la croissance est révisée à 0,3%, contre 0,4% dans la première estimation.
Ces données sont ajustées sans inflation, c’est-à-dire que le calcul exclut les effets des augmentations de prix.
« L’activité économique reste robuste, alimentée par la capacité et la volonté constantes des consommateurs de dépenser », a commenté Lydia Boussour, économiste pour EY Parthenon.
“Mais la dynamique ralentit progressivement”, a-t-elle ajouté, notant que “les consommateurs plus jeunes et à faible revenu sont plus prudents (en ce qui concerne leurs dépenses) et les entreprises réévaluent leurs besoins en main-d’œuvre car “elles sont confrontées à des coûts de financement plus élevés et à une demande plus faible”.
La croissance du PIB aux Etats-Unis a déçu au premier trimestre 2024, atteignant son plus bas niveau depuis près de deux ans, après une année 2023 qui avait dépassé toutes les attentes et contrecarré les prévisions de récession. Elle s’était même accélérée, à 2,5%, contre 1,9% en 2022.
La consommation reste le moteur de la croissance de la plus grande économie mondiale, représentant plus des deux tiers du PIB. Les ménages américains ont dépensé davantage d’argent en soins de santé, en services financiers et en assurances.
Le président de la Fed de New York, John Williams, a indiqué jeudi lors d’un discours qu’il anticipait une croissance du PIB comprise entre 2,00 et 2,50% pour 2024.
En 2020 et 2021, le PIB américain a fait le yo-yo, battant des records dans un sens puis dans l’autre.
Elle a d’abord enregistré sa plus forte baisse depuis 1946 (-3,5%) en raison de la COVID-19, avec même deux mois de récession, puis la plus forte croissance depuis 1984 (+5,9%).
