« Une combinaison d’éléments nous a conduit à cet accord avec Colruyt »

« Une combinaison d’éléments nous a conduit à cet accord avec Colruyt »
« Une combinaison d’éléments nous a conduit à cet accord avec Colruyt »

Le rachat par Colruyt – dont le montant n’a pas été dévoilé – est soumis au feu vert des autorités de la concurrence. Qu’est-ce qui va changer avec l’arrivée de ce nouvel actionnaire ? Alexandre Terlinden, patron de Delitraiteur, a levé un coin du voile pour « La Libre ».

Quand les négociations avec Colruyt ont-elles commencé ?

Il y a quelques mois, l’actionnaire actuel – Pierre Bouriez pour le groupe Louis Delhaize – et moi avons réfléchi au meilleur actionnaire de Delitraiteur pour les décennies à venir afin de garantir le développement de l’entreprise, sa pérennité, son concept et ses collaborateurs. Tout en sachant qu’il n’y avait ni urgence, ni volonté absolue de vendre l’entreprise. Cela a fait l’objet d’une discussion stratégique à long terme. Ensemble, nous sommes arrivés à la conclusion que Colruyt pourrait être un bon actionnaire pour poursuivre le développement de l’entreprise.

mouette

C’est une combinaison d’évolutions du marché et de réflexion stratégique visant à trouver celui qui nous semblait être le meilleur actionnaire pour les années à venir qui a conduit à l’accord avec Colruyt.»

Pour quelles raisons ?

La première est que Colruyt fait déjà du multimarque à travers les différentes marques que le groupe gère et qu’il a donc pu bien comprendre les spécificités de Delitraiteur, sachant que la volonté, une fois de plus, était de maintenir la marque, ses collaborateurs et ses franchisés. Le deuxième aspect était de réfléchir à trouver un acteur qui aurait une expertise en franchise puisque notre modèle de développement est de faire confiance aux indépendants et de ne pas changer ce modèle. Et de ce point de vue, Colruyt gère très bien son réseau avec Spar par exemple ainsi que le business to business. Enfin, la troisième raison était de trouver un acteur qui croie au concept Delitraiteur, qui ait envie d’investir dans la « commodité » et avec qui on puisse créer de la valeur des deux côtés. C’est donc une combinaison d’évolutions du marché et de réflexion stratégique pour trouver celui qui nous semblait être le meilleur actionnaire pour les années à venir qui a conduit au « deal » avec Colruyt.

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Y avait-il d’autres candidats pour l’acquisition de Delitraiteur ?

Je ne commente pas cela.

Avec Colruyt, l’objectif à long terme est-il toujours d’atteindre 100 points de vente en Belgique, notamment via une expansion en Flandre ?

A ce stade il n’y a pas de chiffre fixe sur ce point mais l’objectif de ce choix d’actionnaire est de profiter de la force et du poids de Colruyt en Flandre pour pouvoir y accélérer notre développement puisque le potentiel en Belgique aujourd’hui se situe principalement là-bas. Mais cela ne veut pas dire que nous n’ouvrirons pas de nouveaux points de vente à Bruxelles ou en Wallonie. Nous en ouvrirons d’ailleurs un à Bruxelles au premier trimestre 2025 ainsi qu’au Luxembourg. Mais il est clair que l’objectif est de pouvoir accélérer la croissance des magasins avec l’aide et le savoir-faire de notre nouvel actionnaire. On estime, à partir d’études, que le potentiel des magasins est d’environ une centaine de points de vente. Aujourd’hui, la situation économique est un peu changeante et nous en dépendons. Il est difficile d’élaborer des plans stratégiques sur cinq ans dans le contexte économique actuel. Cela fera l’objet de discussions et d’analyses approfondies. Et la mise en place d’un nouveau plan stratégique avec le nouvel actionnaire.

mouette

La livraison à domicile pourrait être un sujet.

Le fait d’avoir un actionnaire néerlandophone, même si Colruyt a une dimension nationale, par rapport à Louis Delhaize qui est un groupe francophone, change-t-il quelque chose ?

Pour ma part, cela ne change absolument rien. Les cultures d’entreprise sont un peu différentes mais les objectifs de l’entreprise restent les mêmes, à savoir le réseau, le développement des franchisés, notre développement dans les solutions « commodité » et repas, l’expansion de la flotte en Belgique et à l’étranger. Luxembourgeois.

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À quand le nouveau plan stratégique de Delitraiteur, conçu avec Colruyt ?

Cela dépendra des autorités de la concurrence. Jusqu’à ce que nous ayons le feu vert, la situation reste telle qu’elle est. Une fois que nous aurons les validations, les choses vont s’accélérer.

Avec Colruyt, qu’est-ce qui va concrètement changer pour les consommateurs dans les points de vente Delitraiteur ?

Notre stratégie d’investir beaucoup dans la solution repas va évidemment s’accélérer. Delitraiteur vient d’investir dans une nouvelle cuisine où nous produisons nos propres plats préparés. Avec Colruyt, nous disposerons de moyens supplémentaires : cela devrait renforcer l’offre de plats préparés en magasin, qui est notre cœur de métier. Et cela permettra aussi de réfléchir à une dynamique sur les outils numériques que nous n’avons pas pu réaliser jusqu’à présent en raison de questions de ressources humaines et de moyens. La livraison à domicile pourrait ainsi être un sujet. J’espère que dans un avenir pas trop lointain, nous pourrons nous développer dans ce domaine. Mais cela fera, encore une fois, partie des discussions au niveau du plan stratégique avec le nouvel actionnaire.

 
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