Planète économique | Adieu voiture électrique bon marché ! – .

Ceux qui attendent que le prix des véhicules électriques baissent avant d’abandonner leur voiture à essence devront se montrer patients. ce n’est pas pour demain.

La hausse des tarifs américains sur les voitures chinoises qui devrait être officialisée dans les prochains jours par l’administration Biden repousse encore un peu plus la baisse des prix espérée et attendue. Les droits de 25 % imposés par le précédent président américain sur les importations de voitures chinoises viennent d’être portés à 100 %, ce qui doublera leur prix.

La décision américaine contrevient clairement aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), mais cela ne semble pas avoir eu beaucoup d’influence. Les États-Unis semblent prêts à tout pour protéger leur industrie automobile et surtout leur transition vers l’électrification, qui s’annonce difficile.

Il y a très peu de voitures fabriqué en Chine sur les routes américaines ou canadiennes, mais la montée en puissance des constructeurs chinois menace les constructeurs du monde entier.

En l’espace de quelques années, la Chine a dépassé l’Allemagne, le Japon et la Corée du Sud en tant que plus grands exportateurs de voitures. Le plus grand constructeur chinois, BYD, vend désormais plus de voitures que Tesla. La Chine est en tête en nombre d’unités. En valeur, le pays se classe sixième sur cette liste, mais c’est précisément son avantage : des prix encore imbattables par la concurrence. L’Union européenne a également ouvert une enquête sur les aides qu’elle juge illégales accordées par le gouvernement chinois à son industrie automobile pour assurer une position dominante sur le marché mondial.

Selon les chiffres des autorités chinoises, les exportations de véhicules ont augmenté de 57,9 % entre 2022 et 2023, une poussée alimentée par les véhicules électriques. L’augmentation est telle que la Chine manque de bateaux pour transporter ses véhicules jusqu’aux acheteurs.

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Une partie de cette hausse s’explique par une augmentation considérable des ventes en Russie, que la plupart des autres constructeurs automobiles ont désertée depuis l’invasion de l’Ukraine.

Les plus gros acheteurs de véhicules chinois se trouvent en Europe et en Asie, notamment en Belgique, en Espagne, au Royaume-Uni et en Thaïlande, selon les chiffres officiels.

Au total, la Chine a exporté quelque 5 millions de véhicules l’année dernière, pour la plupart à essence, mais les véhicules électriques connaissent la croissance la plus rapide. Ce sont aussi les plus susceptibles de couper l’herbe sous le pied des constructeurs de voitures électriques américains et européens, qui tentent de rattraper leur retard.

Pour le Canada, qui applique des droits de douane relativement bas sur les importations de voitures chinoises, cela pourrait être l’occasion idéale d’augmenter le nombre de véhicules électriques et d’atteindre son objectif selon lequel tous les nouveaux véhicules vendus d’ici 2035 soient électriques. Le prix élevé des voitures électriques et leur manque de disponibilité font planer de sérieux doutes quant à la réalisation de cet objectif. Accueillir davantage de voitures fabriquées en Chine à des prix raisonnables sur le marché canadien accélérerait certainement le virage électrique souhaité.

S’il décide de suivre les traces de son voisin américain en augmentant à son tour les tarifs douaniers sur les importations chinoises, le Canada se met en porte-à-faux avec l’OMC dont il reste un ardent défenseur.

C’est un choix qui n’en est pas vraiment un. Non pas à cause des règles de l’OMC, mais plutôt pour des raisons de politique interne. Le Canada fait tout son possible pour conserver sa part du secteur automobile, ce qui coûtera des milliards aux contribuables. L’accès au marché américain est vital pour les investisseurs qu’il souhaite attirer. La pression de l’industrie automobile canadienne et le poids politique des États-Unis seront forts pour que le Canada restreigne à son tour l’entrée des voitures électriques chinoises.

Il n’y a aucun pari là-dessus. L’électrification des transports peut toujours attendre.

 
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