De plus en plus de Vaudois renoncent à la voiture mais les autorités ne semblent pas toutes vouloir s’adapter. Au Grand Conseil de mardi, le député Yannick Maury a rendu compte de ce qui se passe à Cossonay. Pour se rendre à la déchetterie, il faut avoir une voiture, ou choisir entre traverser à pied une route cantonale sans passage piéton, ou la parcourir là où il n’y a pas de trottoir. « Dans les deux cas, la situation est trop dangereuse », ont constaté les élus du Conseil municipal.
La Municipalité a répondu mi-avril à la demande de créer un passage à cet endroit : c’est impossible car une norme légale l’empêche. « Le nombre de citoyens se rendant au centre de tri à pied est marginal », a-t-elle constaté. Pour créer un passage à niveau, au moins 100 piétons doivent le traverser pendant les cinq heures les plus chargées de la journée. Yannick Maury constate « l’absurdité de la situation ». On justifie de ne pas construire de passage piéton parce qu’il y en a trop peu, mais ils renoncent à y aller justement parce qu’il n’y en a pas.
“Il n’est pas possible de déroger à ces normes”, a confirmé la conseillère d’Etat Nuria Gorrite. Il existe en revanche une marge d’appréciation pour ce critère de fréquentation si tous les autres, y compris la sécurité, sont respectés. Le Canton ne s’est jamais prononcé sur le cas Cossonay.
Seule solution : la collecte à domicile par la commune. Maintenant, pour ne pas faire appel à ses propres mains… cela coûte un bras. Cossonay facture le service et ce n’est pas donné (lire l’encadré). Par endroits, cela n’existe même pas du tout, comme à Blonay et à Saint-Légier. « Nous disposons d’une liste de petites entreprises locales capables d’effectuer ce type de transport contre paiement », explique Jean-Marc Nicolet, élu municipal, qui estime que « ce n’est pas le rôle des services municipaux de concurrencer les PME locales. D’autant que, bien souvent, les gens se débrouillent grâce à l’aide des parents, des amis ou des voisins.