Les voitures entièrement électriques ont représenté 17,3% des ventes de véhicules neufs le mois dernier, contre 14,8% un an plus tôt. Bénéficiant d’un fort engouement, les voitures hybrides dépassent pour la première fois les voitures essence, avec une part de marché de 32,8 %.
Forte baisse des ventes de voitures essence et diesel, redémarrage de celles des voitures 100% électriques, toujours atones, mais surtout boom des voitures hybrides (avec un moteur thermique couplé à un petit moteur électrique) qui représentent désormais un tiers des ventes, plus que les modèles essence : la révolution automobile en Europe se poursuit mais n’est pas encore la plus favorable à l’environnement, au vu des derniers chiffres du lobby des constructeurs, l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), de septembre.
Dans le détail, après plusieurs mois de baisse due notamment à la fin des primes à l’achat un peu partout en Europe, les ventes de voitures 100% électriques sont reparties à la hausse le mois dernier : elles représentaient 17,3% des ventes. les ventes de voitures neuves en Europe contre 14,8% un an plus tôt, avec un bond notamment en Allemagne, en Belgique, en Italie et en Espagne. Mais, avec une part de 14 % depuis le début de l’année, ces ventes de véhicules zéro émission restent inférieures de 0,9 point à celles des neuf premiers mois de 2023. En France en revanche, la part des véhicules électriques neufs se poursuit. progresser : à 17,1% depuis le début de l’année, contre 15,9% sur la même période en 2023.
Marché européen très faible
Comment atteindre l’objectif européen d’interdire la vente de voitures thermiques et hybrides en 2035 ? « Nous sommes encore loin du marché florissant de l’électricité dont l’Europe a besoin, a commenté Sigrid de Vries, directrice générale de l’ACEA, dans un communiqué. Nous devrions assister à une croissance mensuelle constante et substantielle, surtout à cette période cruciale du développement de cette technologie. Au lieu de cela, la part de marché des voitures électriques depuis le début de l’année est inférieure de près de 1 % à celle de l’année dernière, tandis que les volumes sont toujours inférieurs de près de 6 %.
Question de prix, sans doute. De nombreux constructeurs avaient prévenu en septembre que leurs résultats annuels seraient inférieurs aux attentes en raison d’un marché européen très faible, dans un contexte économique compliqué et avec des acheteurs hésitants à se tourner vers les modèles électriques, encore trop chers. Cela pourrait entraîner des sanctions pour les constructeurs : ils risquent des amendes européennes de plusieurs milliards d’euros s’ils ne réduisent pas leur taux moyen d’émissions de CO2 par voiture d’ici 2025, un objectif qu’ils ne pourront atteindre qu’en vendant davantage de modèles électriques. Et en France, le marché risque de souffrir d’une baisse des primes à l’achat dans le budget 2025.
Effondrement des ventes de véhicules diesel
Autre tendance, un engouement pour les voitures hybrides, dont les ventes atteignent 32,8% du marché (5,4 points de plus sur un an), dépassant pour la première fois les voitures essence (29,8% du marché, contre 34% en septembre 2023). Ces modèles, dont les avantages par rapport aux moteurs 100 % thermiques sont plus que limités, restent bien moins chers que les électriques et ont notamment explosé en Espagne et en France. Au plus grand bénéfice du groupe Toyota, pionnier de la technologie hybride, mais allant à l’encontre de l’interdiction européenne pour 2035, qui prévoit également d’interdire les hybrides. Quant au diesel, leurs ventes ont continué de s’effondrer (-23,5%), l’ancienne reine de l’énergie ne représentant désormais plus que 10,4% du marché.
Toutes énergies confondues, le marché européen reste faible, en baisse de 6,1% sur un an, notamment à cause des marchés allemand, français et italien. Le leader Volkswagen est resté stable en septembre (+0,3%) tandis que le groupe Stellantis a publié un net repli de ses ventes (-27,1%, -5,9% depuis début 2024). Depuis le début de l’année, les immatriculations restent stables par rapport à 2023 (+0,6%), à un niveau très bas par rapport aux années d’avant Covid 19, à près de 8 millions de véhicules.