(Agence Ecofin) – La BADEA est sur le point de finaliser une augmentation de sa participation dans le capital de la BOAD, après une série d’opérations de soutien en capital de l’institution dirigée par Serge Ekué. Sidi Ould Tah, président de la BADEA, a indiqué que la banque arabe envisage d’étendre ces mécanismes de financement à une dizaine d’autres entités, dont des banques de développement et des fonds de garantie.
La Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), notée Aa2 par Moody’s, finalise une nouvelle injection de 100 millions de dollars dans le capital de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), a annoncé Serge Ekué, président de la BOAD, lors du Rebranding Africa Forum, qui s’est tenu à Bruxelles du 17 au 19 octobre 2024.
« La BADEA finalise un apport de 100 millions de capital supplémentaire. Actuellement, elle détient 1% de notre capital, et celle-ci passera à 3% », a expliqué le spécialiste des marchés de capitaux. Cet apport s’ajoute à une série d’investissements successifs, portant les engagements en capital de la BADEA à plus de 600 millions d’euros dans l’institution ouest-africaine.
Cette nouvelle opération fait suite à une première phase de recapitalisation, achevée en décembre 2022, qui a permis à la banque basée à Lomé de lever 554,38 milliards FCFA (environ 843 millions d’euros). La Banque arabe a alors prêté 400 millions d’euros aux États membres de l’UEMOA pour financer leur part dans l’augmentation de capital de la BOAD.
En décembre 2023, la deuxième phase de recapitalisation, approuvée par le Conseil des Ministres de l’UEMOA, a permis à la BADEA d’acquérir le statut d’actionnaire de catégorie B, avec une participation de 30 millions de dollars (18,48 milliards FCFA), équivalent à 1,2% du capital souscrit. de la BOAD, ce qui lui confère une place au conseil d’administration. Parallèlement, la BADEA a également investi dans le premier instrument de capital hybride développé par la BOAD pour un montant de 100 millions de dollars.
« Avec cette nouvelle injection de 100 millions de dollars, la BADEA aura contribué à hauteur de 600 millions d’euros au renforcement de notre capital. Ce montant, grâce à l’effet de levier, permettra de mobiliser jusqu’à 2,4 milliards d’euros de capacité de financement », a souligné Serge Ekué.
Sidi Ould Tah, lors d’un point de presse distinct, a justifié cet engagement massif par l’importance de la BOAD pour la zone UEMOA. ” La BOAD est une institution clé, dotée d’une gouvernance solide et d’un plan stratégique bien établi. C’est pourquoi nous avons décidé d’accompagner sa recapitalisation par un mécanisme financier innovant, permettant de lever des fonds sur les marchés internationaux et régionaux. »
L’ancien ministre mauritanien de l’Economie et des Finances a révélé qu’outre la BOAD, une dizaine d’autres institutions sont sur le point de bénéficier de financements similaires, sous forme de prêts concessionnels aux Etats ou d’instruments hybrides destinés aux banques régionales de développement et aux fonds de garantie. ” Les fonds de garantie jouent un rôle important dans la suppression des obstacles rencontrés par les PME pour accéder au financement, notamment l’absence de garanties. », a expliqué Sidi Ould Tah.
En juin dernier, la BADEA a également annoncé son intention d’entrer au capital du Fonds de solidarité africaine (FSA), une institution multilatérale de garantie financière basée à Niamey – l’une des mieux notées du continent – avec une contribution de 286,8 millions de dollars.
Fiacre E. Kakpo, envoyé spécial à Bruxelles
