Transporteurs low-cost | Les options s’amenuisent à Montréal-Trudeau

C’est un retour à la case départ pour les voyageurs québécois. À compter d’avril prochain, ils n’auront plus accès à un transporteur low-cost canadien à Montréal-Trudeau. Le dernier acteur sur ce créneau, Flair Airlines, se recentre sur l’Ontario et l’Ouest canadien.

Évidemment, le volume de passagers à l’aéroport de Montréal semble insuffisant pour la compagnie aérienne basée à Edmonton, qui dit vouloir se concentrer sur ses liaisons « plus demandées ».

Résultat : Montréal-Trudeau n’apparaît plus dans les plans de Flair pour la saison estivale 2025, alors que des augmentations de fréquence sont prévues sur des liaisons comme Vancouver-Toronto (71%), Edmonton-Kelowna (58%) et Vancouver-Londres (44%), en particulier.

La compagnie aérienne albertaine affirme qu’il s’agit d’une « suspension temporaire de certains services », sans offrir plus de détails.

«Bienvenue sur le marché canadien, où les volumes de passagers sont plus dispersés qu’ailleurs», résume l’expert en aviation et maître de conférences à l’Université McGill John Gradek. On assiste, selon moi, à une décision stratégique de Flair, qui se recentre sur l’Ouest canadien plutôt que de s’étendre à l’ensemble du pays. »

C’est cependant une option de moins pour les voyageurs québécois, qui ont vu l’autre transporteur low-cost canadien qui desservait Montréal-Trudeau, Lynx Air, cesser brusquement ses activités en raison de son effondrement financier. L’incursion de Flair sur le marché québécois remonte à l’été 2021.

Le dernier vol de Flair vers la métropole est prévu le 23 avril, a annoncé mardi la compagnie. D’ici là, en plus des liaisons intérieures, la compagnie low-cost doit commencer à proposer des vols vers Fort Lauderdale (Floride) et Cancún (Mexique) à partir du 27 octobre.

Au cours de la dernière saison estivale, qui s’est étendue de mai à septembre, Flair a décollé de Montréal-Trudeau 306 fois vers les aéroports de Calgary, d’Edmonton et d’Halifax, selon la société de données aériennes Cirium.

Partie reportée ?

Malgré les turbulences financières depuis son vol inaugural en 2017, Flair est au milieu d’efforts financiers pour attirer de nouveaux investisseurs dans l’espoir de redresser son bilan et d’augmenter sa flotte, qui compte actuellement 20 Boeing 737.

Si l’entreprise atteint ses objectifs, il ne faudrait pas être surpris de la voir débarquer de nouveau au Québec, estime Robert Kokonis, président de la société de conseil AirTrav.

“Quand tu n’as que 20 avions [comme Flair]il y a des limites à ce que vous pouvez faire pour servir un vaste marché, explique-t-il. Montréal est l’une des principales régions métropolitaines du pays, je crois que Flair finira par revenir. »

À court terme, il y aura cependant une option de moins qui s’offrira aux voyageurs québécois, notamment sur les routes intérieures et vers la Floride, convient M. Kokonis.

Le modèle des compagnies aériennes à très bas prix s’appuie généralement sur l’utilisation d’aéroports secondaires, car leurs coûts sont moindres et la diminution du trafic réduit les risques de retards. Cela n’a pas empêché Flair de tenter sa chance dans des aéroports comme Montréal-Trudeau, Pearson (Toronto) et Vancouver, où les frais aéroportuaires sont parmi les plus élevés au pays.

Reste à voir si l’aéroport de Saint-Hubert – MET-Aéroport métropolitain de Montréal – pourrait finir par devenir une option alternative pour Flair. L’inauguration du terminal actuellement construit par Porter Airlines est prévue vers l’été 2025.

Malgré tout, il y a des contraintes sur la Rive-Sud. Les compagnies aériennes doivent se contenter, pour le moment, de proposer des vols intérieurs. En vertu de son bail avec Transports Canada, Aéroports de Montréal (ADM) – l’exploitant de Montréal-Trudeau et Mirabel – bénéficie toujours d’une clause d’exclusivité pour les vols internationaux.