Ouragans en Floride | Les Canadiens se demandent s’ils peuvent conserver leurs biens

Les Canadiens vivant en Floride ne partagent pas tous la même perspective quant à leur avenir dans cet État américain balayé par deux puissants ouragans ces dernières semaines.

Ritika Dubey

La Presse Canadienne

Par exemple, Julie Riddell, qui possède une résidence à Fort Myers, dans le sud-ouest de la Floride, n’a pas été convaincue par les récentes catastrophes naturelles de vendre sa propriété. Elle dit que son quartier est comme « sa deuxième famille ».

« Je vois plus de monde en hiver en Floride que lorsque je suis à Toronto », dit-elle. Ici, je ne vois mon voisin que lorsqu’il sort ses poubelles. C’est tout. »

Elle et son mari ont dû dépenser beaucoup d’argent pour mieux protéger leur propriété contre les éléments, notamment en installant des abris contre les ouragans.

« Je vais devoir investir encore plus, c’est sûr. Nous avons des défenses en place contre une autre catastrophe. Nous allons imiter plusieurs Floridiens : nous allons tenir le coup. Nous ne partons pas. »

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PHOTO JULIE RIDDELL, FOURNIE PAR LA PRESSE CANADIENNE

Julie Riddell et son épouz Gerry

La saison des ouragans devient de plus en plus intense à mesure que les océans se réchauffent. Quand Hélène Après avoir frappé la Floride il y a deux semaines, c’était la septième tempête de catégorie 4 ou supérieure à atteindre le continent américain en huit ans. C’est plus du triple de la moyenne annuelle aux États-Unis depuis 1950, selon une analyse des données d’Associated Press.

Il y a deux ans, l’ouragan Ian avait causé des pertes assurées d’environ 60 milliards en Floride. De nombreuses petites communautés et entreprises locales tentent encore de se remettre de cette catastrophe.

Martin Kinal, de Mississauga, en Ontario, a vendu sa résidence secondaire à Venise plus tôt cette année. Même si ses terres étaient situées plus à l’intérieur des terres et moins susceptibles d’être inondées, l’ouragan Ian C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

« Ian fut la dernière, même si notre résidence et la ville souffraient peu des vents. Nous avions de l’eau jusqu’à notre porte d’entrée, raconte M. Kinal dans un courriel. Encore quelques mètres et nous aurions eu de l’eau dans la maison. »

Il mentionne qu’un de ses voisins de Floride a décidé de s’installer en Arizona l’année suivante lorsqu’il s’est rendu compte « que tôt ou tard un ouragan frapperait notre région ».

« Nous avons décidé de vendre en mai de cette année en raison des dépenses liées à l’entretien d’une résidence secondaire en Floride. Depuis la pandémie, tout semble avoir doublé. »

Assurances

En raison du nombre de tempêtes qui frappent la côte de Floride, certaines compagnies d’assurance ont augmenté leurs primes, limité le nombre de polices proposées ou se sont retirées de cette région.

Neuf assureurs ont été déclarés insolvables ou ont dû fusionner en Floride depuis 2021. Les primes d’assurance habitation ont grimpé de 42 % pour atteindre 6 000 $ l’année dernière, bien au-dessus de la moyenne nationale de 1 700 $, selon une analyse d’Associated Press.

Kris Rossignoli, planificateur financier au sein du cabinet Cardinal Point, affirme qu’il faut y réfléchir à deux fois avant de décider de conserver ou d’acheter une résidence secondaire en Floride.

“Aujourd’hui, il faut se demander si on peut se permettre le prix de la maison et toutes les assurances, notamment contre les inondations”, souligne-t-il.

De plus, le prix des matériaux de construction augmente, tout comme les coûts d’entretien, ajoute M. Rossignoli.

« Plusieurs Canadiens n’ont pas pu se rendre en Floride pour préparer leur maison à affronter cette tempête. Il faut avoir de très bons voisins pour engager une entreprise pour le faire. »

Cependant, avoir sa propre résidence demeure une option viable comparativement au prix de location d’une résidence, estime M. Rossignoli.

Ray Ferris, un Ontarien propriétaire d’une propriété sur Treasure Island, se demande ce qu’il découvrira en visitant le sud de la frontière l’hiver prochain. Cependant, il se dit prêt à revenir et à aider ses voisins à reconstruire.

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PHOTO GIORGIO VIERA, AGENCE FRANCE-PRESSE

Des débris visibles devant le Thunderbird Beach Resort après le passage de l’ouragan Milton à Treasure Island, Floride, le 11 octobre 2024.

Lui et sa femme vivent à deux ou trois dans un condo que le couple a acheté en 2021 pour échapper aux tempêtes hivernales. Ils le louent pour le reste de l’année, mais les dernières tempêtes pourraient changer les plans.

M. Ferris dit que louer le condo à d’autres personnes l’aide à payer les frais de condo, l’entretien et l’assurance. Il s’inquiète de pouvoir trouver de nouveaux locataires à l’avenir.

« On craint que personne ne vienne en vacances à Treasure Island si elle devient une ville fantôme. »

Même s’il avoue parfois regretter sa décision d’acheter un condo avec vue sur une plage du golfe du Mexique, il n’est pas encore convaincu que le moment de vendre soit venu.

« C’est la réalité que nous devons accepter si nous voulons vivre près de l’eau », dit-il.

 
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