Paris (awp/afp) – Les Bourses mondiales ont oscillé lundi entre l’optimisme généré par la publication de bons chiffres de l’emploi aux Etats-Unis et la prudence face à l’escalade militaire au Moyen-Orient. Le tout dans un contexte de hausse des prix du pétrole et des rendements obligataires.
Après avoir ouvert en hausse, les marchés européens évoluaient sans direction commune : vers 13h30, Paris gagnait 0,16%, Londres 0,42%, Milan 0,26%, tandis que Francfort reculait de 0,25%. Quant à l’indice phare SMI de la Bourse suisse, il progressait vers 14h00 de 0,17%.
A Wall Street, les contrats de pré-séance évoluent dans le rouge, le Nasdaq perdant 0,66%, le Dow Jones 0,41% et le S&P 500 0,49%. En Asie au contraire, Tokyo a gagné 1,68% en clôture et Hong Kong a gagné 1,60%. Les investisseurs sont confrontés à des impulsions contradictoires.
En revanche, ils ont « apprécié » le « bon rapport sur l’emploi de septembre qui a confirmé que l’économie américaine connaît une croissance solide », explique Jason Draho, gestionnaire d’actifs chez UBS Global Wealth Management. Le taux de chômage a légèrement baissé en septembre aux Etats-Unis, à 4,1% contre 4,2% le mois précédent, avec des créations d’emplois en forte hausse et bien supérieures aux attentes du marché, selon les données publiées vendredi par le ministère du Travail.
Ces données rassurent sur le fait que l’économie américaine reste suffisamment dynamique pour éviter une récession. En conséquence, les rendements du marché obligataire augmentent, les investisseurs anticipant que la Réserve fédérale américaine (Fed) aura moins besoin de réduire ses taux pour stimuler l’activité.
Vers 13h30, l’obligation américaine à dix ans franchissait le cap symbolique des 4,00%, contre 3,96% à la clôture vendredi. A deux ans, il s’établit également à 4,00%, après 3,92%.
En revanche, les investisseurs restent inquiets de l’escalade militaire actuelle au Moyen-Orient. Un an après l’attaque du Hamas contre Israël qui a déclenché la guerre en cours dans la bande de Gaza, le conflit s’est désormais étendu au Liban, où l’armée israélienne mène des frappes et des incursions contre le Hezbollah.
Les questions sur la réponse possible d’Israël après les frappes de Téhéran contre son territoire la semaine dernière préoccupent particulièrement les investisseurs, qui craignent la flambée des prix du pétrole qui en résulterait et ses effets potentiellement inflationnistes et récessionnistes.
“Alors que les marchés avaient supprimé quasiment toute prime géopolitique sur le prix du pétrole, le voilà de retour”, résume Xavier Chapard, stratège chez LBP AM. Le prix de l’or noir a déjà augmenté de plus de 9 % la semaine dernière.
Vers 13H30 GMT lundi cette dynamique se poursuit: le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, grimpe de 2,29% à 78,84 dollars. Celui du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, attendu en novembre, a augmenté de 2,67%, à 76,37 dollars.
Les compagnies pétrolières profitent de la hausse des prix
Cette hausse du prix de l’or noir fait le bonheur des groupes pétroliers en Bourse. Vers 11h20 GMT, ENI prenait 1,02%, BP 1,80% et Totalenergies 1,18%. Le géant pétrolier norvégien Equinor recule en revanche de 2,19% après avoir annoncé lundi avoir acquis une participation de 9,8% dans le spécialiste danois des énergies renouvelables Orsted (+2,59%).
Jenoptik recherché
Le fabricant allemand de systèmes optiques et lasers Jenoptik (+4,61% vers 11h20 GMT) est recherché après une note de Deutsche Bank qui relevait sa recommandation sur le titre à “acheter”.
STMicro abaissé
Le spécialiste des puces électroniques STMicroelectronics occupe la dernière place du CAC 40 (-1,13% vers 11H20 GMT), après qu’UBS a abaissé son objectif de cours de 44 à 38 euros, même si elle n’a pas modifié sa recommandation à “achat”. Ailleurs en Europe, les groupes du secteur sont également en baisse, à l’instar d’ASML (-2,53%) et Infineon (-0,79%).
Rachat d’actions chez Amundi
Le gestionnaire d’actifs français Amundi (+2,99% vers 11h20 GMT) a lancé lundi un programme de rachat d’actions qui devrait “s’élever à un maximum de 1 million” d’actions, pour “0,5% du capital social”, soit “80 millions d’euros”. », dans les dix-huit prochains mois, a-t-il annoncé lundi dans un communiqué. Ces actions ne seront toutefois pas “détruites” mais “redistribuées” à certains dirigeants dans le cadre d’un programme de performance, a indiqué à l’AFP un porte-parole du groupe.
AFP/VJ