Le marché automobile catalan continue son parcours dans le rouge et risque d’y rester jusqu’à ce que les incertitudes politiques et économiques en France soient résolues. Résultat : entre janvier et août, les Pyrénées-Orientales ont enregistré une baisse des ventes de véhicules de 8,8% par rapport à la même période en 2023.
Qu’on se le dise, ça ne va pas mieux. Non, la situation du marché automobile dans les Pyrénées-Orientales ne s’est pas améliorée depuis début 2024. Déjà, en mai, L’Indépendant a rendu compte de la situation dans le département. Entre janvier et mars 2024, le marché automobile local a connu un trimestre difficile. Sur cette période, à peine 3.000 véhicules particuliers neufs ont été vendus au total dans les P.-O., soit des volumes en baisse d’environ 10% par rapport à la même période de 2023. Des chiffres en contraste avec le marché national qui, sur cette même période, a vu ses ventes augmenter de 5,71%.
Six mois plus tard, c’est moins grave mais ce n’est pas encore là. Désormais, entre janvier et août, les ventes de véhicules particuliers neufs sont en baisse de 8,8% par rapport à la même période en 2023. Et ce une nouvelle fois alors que la tendance est timidement à la baisse (- 0,5%) au niveau national et baisse de 2,5% en Occitanie. comme l’indique Mobilians, la chambre syndicale de l’automobile.
Pour rappel, en 2023, le marché automobile du département était en bonne forme : +13,4% de véhicules neufs vendus aux P.-O. par rapport à 2022. 2024 n’est donc pas une bonne année pour l’industrie automobile.
Baisse du bonus, forte augmentation du malus, instauration du score environnemental sur les véhicules électriques…
« Dans les Pyrénées-Orientales, l’été n’a pas été exceptionnel pour le marché automobile. Nous sommes sur des tendances baissières plus marquées qu’au niveau national ou que celui de l’Occitanie. Nous enregistrons une baisse encore plus marquée au mois d’août qui descend à – 30,9% dans les PO »indique Michel Anduze, responsable territorial chez Mobilians Occitanie.
Plusieurs éléments peuvent expliquer ce contexte compliqué. A commencer par l’incertitude politique qui régnait depuis plusieurs semaines en France. Une situation qui a provoqué « une posture d’attentisme » chez les particuliers ajoute Michel Anduze, sans oublier d’évoquer les coupes budgétaires intervenues en début d’année : “Réduction du bonus écologique, forte augmentation du malus, instauration du score environnemental sur les véhicules électriques… Toutes ces mesures contribuent à la dégradation du marché automobile français.”
L’hybride en plein essor
Sur les huit premiers mois de 2024, l’essence continue de baisser (-26,8%) mais reste néanmoins majoritaire (34,7% de part de marché). Comme au premier trimestre, l’hybride non rechargeable se porte à nouveau bien et gagne du terrain (+25,2%) et se rapproche de la position de leader, avec 30,7% de part de marché. Le marché des véhicules électriques, qui avait connu une croissance spectaculaire ces dernières années, est en croissance (+6,9 %) mais montre des signes de ralentissement (16,2 % de part de marché). « Ce marché semble atteindre un plateau et stagner » à 16,2% de part de marché »souligne le responsable territorial des Mobiliens.
Les ventes de véhicules diesel continuent de dégringoler (-18,8%) et celles de voitures hybrides rechargeables sont également en berne (-26,5%). Ces catégories représentent toutes deux 7,3 % de part de marché dans les Pyrénées-Orientales.
Les SUV dominent le marché
Sans surprise, les SUV dominent le marché des PO. avec 49,1% de part de marché, mais en légère progression (+0,5%). Les véhicules à hayon – voitures à hayon – suivent avec 42,9% de part de marché mais perdent – 17,3% par rapport à l’année 2023 sur la même période. Viennent ensuite les berlines (-5,5%), les breaks (-8,5%) et les crossovers (-27,8%), représentant une part de marché inférieure à 2%.
Et bien sûr, certaines marques fonctionnent mieux que d’autres. Côté modèles, la Peugeot 208 reste la préférée des Français, avec une part de marché de 5,4% en France, suivie par la Renault Clio à 5,1% et la Dacia Sandero à 4,6%.
“Nous attendons des directives claires du gouvernement”
Cette tendance à la baisse est bien plus marquée dans les Pyrénées-Orientales que dans le reste de l’Occitanie (-2,5%) et de la France (-0,5%). aux P.-O. se vérifie à Perpignan. Comme beaucoup de ses confrères, Jean-Michel Falcone, directeur de la marque Nissan et co-directeur du groupe Maurin, voit ses ventes reculer. En général, la concession Nissan vend environ 350 véhicules par an. Cette année, il envisage de vendre « 40 ou 50 de moins ». Une baisse de l’ordre de 15 à 20%.
« Même si nous faisons des offres intéressantes, il y a toujours moins d’achats. A noter également qu’en l’espace de 24 mois, les taux des crédits ont sensiblement augmenté. Jusqu’il n’y a pas si longtemps, nous étions sur des taux compris entre 4 et 6 %. Cet élément a également pesé dans la balance. Désormais, les constructeurs recommencent à proposer des prêts à taux zéro pour revitaliser le marché. l’un des plus faibles du pays. Notre territoire est particulièrement pauvre. C’est pourquoi nous sommes davantage touchés par les crises économiques. explique le professionnel, déçu d’avancer à l’aveuglette. « Nous sommes dans l’incertitude, nous ne savons pas. Aujourd’hui, on ne sait pas quoi conseiller au client : un électrique, un thermique, un hybride. Même nous, les professionnels du secteur, sommes un peu désillusionnés. Nous attendons des directives claires du gouvernement !