“J’ai besoin d’aide car j’ai de grandes ambitions”

“J’ai besoin d’aide car j’ai de grandes ambitions”
“J’ai besoin d’aide car j’ai de grandes ambitions”

Depuis une dizaine d’années, un habitant de Victoriaville mène une démarche de recyclage de sièges d’auto pour enfants « à bout de bras ». Elle peine maintenant à s’implanter partout au Québec.

“J’ai besoin de beaucoup d’aide, car j’ai de grandes ambitions”, explique François Fillion, qui collecte lui-même depuis près de 10 ans des sièges auto pour enfants pour les démonter à la main et recycler les matériaux.

Sans qu’aucune loi ne l’exige, la majorité des sièges d’auto pour enfants vendus au Canada ont une date de péremption déterminée par le fabricant. Un siège ne doit pas non plus être réutilisé s’il se trouvait à l’intérieur d’un véhicule endommagé, même s’il semble encore en bon état.

C’est notamment pourquoi l’organisme à but non lucratif de M. Fillion estime que 180 000 sièges finissent à la poubelle par année au Québec.

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L’association de François Fillion estime le recyclage d’environ 7 500 sièges auto pour enfants par an.

Photo fournie par l’asbl CREATE

Cet écologiste dans l’âme et son équipe de bénévoles ont récupéré près de 7 500 sièges l’an dernier. La première année, 250 sièges ont été recyclés.

«L’augmentation [du volume] Cela s’est toujours fait graduellement, de 10 à 15 % par année », explique le nouveau retraité qui voit désormais grand pour son organisme à but non lucratif basé à Victoriaville. Un partenariat avec CAA-Québec a permis l’ouverture de points de dépôt partout au Québec.

Cependant, les défis s’accumulent pour organiser une collecte efficace de ces produits.

Les sièges d’auto sont en réalité constitués de plastique, de métal, de tissu et de sangles, tous des matériaux qui doivent être démontés et recyclés séparément.

Si M. Fillion et son équipe démontent à la main chacun des sièges reçus, la tâche peut vite devenir lourde pour les écocentres partout au Québec, d’autant plus que la récupération de ces sièges n’est pas financée par une écofrais comme les appareils électroniques.

« On a souvent des portes fermées, faute d’argent ou de personnel », observe François Fillion, qui demande aux parents de démonter ces composants avant de les remettre au recyclage.

À L’Islet, en Chaudière-Appalaches, l’écocentre accepte ces places depuis plusieurs années. La Municipalité a accepté de financer cette collecte, explique le gérant Rémy Guillemette, « parce que c’est bon pour l’environnement ».

Intérêt pour le Québec

Les grandes villes du Québec sont également pour la plupart sans véritable programme ou partenariat pour le recyclage de ces sièges.

La Ville de Gatineau a organisé une première collecte annuelle en décembre dernier, souligne toutefois François Fillion. «Tous les écocentres et toutes les communes pourraient organiser une récolte annuelle», précise-t-il.

De son côté, la Ville de Québec dit «évaluer la faisabilité d’intégrer le recyclage des sièges d’auto pour enfants».

Un porte-parole confirme que l’organisation de M. Fillion sera rencontrée et qu’une analyse sera alors faite pour considérer les implications d’un tel partenariat.

L’éventuelle implication des grandes villes dans son projet n’effraie pas François Fillion, qui se dit prêt à faire face à l’augmentation du volume de sièges à recycler. Cela l’aidera même à recruter davantage de bénévoles.

« Même avec 5 000 personnes de plus, je n’aurais pas de problème », affirme-t-il avec assurance. « Il faut [quasiment] que je ne suis plus en mesure d’assurer pour que le projet puisse avancer.

RECYC-QUÉBEC a déjà sensibilisé le Québec

  • RECYC-QUÉBEC confirme avoir déjà sensibilisé le ministère de l’Environnement à la « problématique » du recyclage des sièges d’auto pour enfants.
  • La réglementation imposant une écotaxe est généralement utilisée pour les produits « dangereux pour l’environnement », comme les huiles, les peintures ou les batteries.
  • RECYC-QUÉBEC affirme toutefois collaborer avec François Fillion, notamment pour trouver des transformateurs pour certaines matières à recycler.

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