Michel Barnier renonce au vote d’un projet de loi de finances rectificative

Michel Barnier renonce au vote d’un projet de loi de finances rectificative
Michel Barnier renonce au vote d’un projet de loi de finances rectificative
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Michel Barnier lors de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale, le 1er octobre 2024. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »

La question a été tranchée ces derniers jours. Malgré les graves dérives des comptes publics et la pression de certains députés, le Premier ministre Michel Barnier a renoncé à faire adopter une loi de finances rectificative d’ici la fin de l’année. Trop compliqué politiquement, et pas absolument indispensable financièrement, selon l’exécutif. L’information, révélée par L’Avis, a été confirmé, samedi 5 octobre, à Monde.

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Sur le papier, l’adoption d’une loi de finances correctrice, aussi appelée « budget collectif », semblait une solution de bon sens face à l’escalade du déficit public. Les lois de ce type sont les seules qui permettent de modifier de manière significative au cours de l’année le budget de l’Etat voté en décembre.

En février, alors que les premiers signaux montraient que le budget 2024 serait très difficile à maintenir, Bruno Le Maire, alors ministre de l’Économie, avait fait campagne pour qu’une telle loi soit votée avant l’été. Le président de la République, Emmanuel Macron, a rejeté sa proposition, pour ne pas éclipser la campagne pour les élections européennes de juin avec de mauvaises nouvelles sur les comptes publics. Fidèle soldat, Bruno Le Maire ne démissionne pas pour autant et tente de redresser la situation par d’autres moyens. Après un décret annulant, en février, 10 milliards d’euros de crédits, d’autres dépenses de 16,5 milliards d’euros ont été provisoirement gelées en juillet.

Un déficit public qui se creuse

Lorsque Michel Barnier arrive à Matignon le 5 septembre, la question se pose avec encore plus d’acuité. Alors que le déficit public se creuse de jour en jour, et risque d’atteindre, sur l’ensemble de l’année, 6,1% du produit intérieur brut (PIB) au lieu de diminuer comme prévu, il semblait logique de préparer un budget collectif. Elle aurait permis de freiner fortement les dépenses, en annulant définitivement plusieurs milliards d’euros de crédits. Cela aurait été aussi l’occasion de relever, dès 2024, certains impôts, comme l’impôt sur les bénéfices des entreprises d’électricité, ou de taxer les rachats d’actions, sans attendre 2025. Enfin, une telle loi rectificative aurait offert à Michel Barnier le possibilité de traduire immédiatement dans la réalité sa volonté de réorienter la politique économique et budgétaire.

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Ces dernières semaines, de nombreux responsables ont poussé le nouveau Premier ministre à choisir cette option. Y compris encore Bruno Le Maire. « Nous ne pouvons pas attendre jusqu’en 2025 », a également plaidé l’un de ses partisans, le député macroniste du Bas-Rhin Charles Sitzenstuhl. Eric Coquerel (La France insoumise), président de la commission des finances à l’Assemblée nationale, a également exigé que les décisions budgétaires d’urgence passent par un débat au Parlement plutôt que par des décrets ou des arrêtés.

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