Deux associés parisiens – rencontrés… boulevard Voltaire – sont à l’origine de la création de l’entreprise : Gabriel Ecalle et Grégoire Lieurade. Lorsque leurs chemins se croisent, le premier est « multi-entrepreneur » – avec déjà deux entreprises à son actif – et le second travaille chez Porsche. En 2019, ils ont donc décidé d’emprunter un chemin commun. « Après 5 ans chez Porsche, j’avais envie d’avoir un petit impact sur ce que je voulais faire, à la fois en créant une entreprise et aussi pour des raisons écologiques »dit Grégoire Lieurade. La mobilité douce et le vélo électrique deviennent vite une évidence. « Il y avait un marché en plein essor qui cochait toutes les cases que nous aimions. »
guillementPour nous, un beau vélo est un vieux vélo. Nous nous sommes donc inspirés de nombreux modèles datant des années 50 et 60. »
Inspiration? Les années 50 et 60
Après deux années de recherche et développement, le premier vélo (modèle Bellecour) est commercialisé. Un vélo plutôt urbain, au design soigné et très « rétro chic ». « Nous avons fait plusieurs constats en arrivant sur ce marché : il y avait des acteurs traditionnels avec des vélos mécaniques classiques auxquels nous avions ‘rajouté’ de l’électrique, donc des vélos où la batterie était soit sur le porte-bagages, soit posée un peu grossièrement sur le cadre. il y a eu de nouveaux entrants sur le marché, comme Cowboy en Belgique ou VanMoof aux Pays-Bas, avec des vélos très « tech », très « objet connecté ». créer autre chose, un vélo électrique… qui ne ressemble pas à un vélo électrique, avec une ergonomie intelligente, une répartition des masses bien pensée et une belle intégration de la batterie – dans la tige de selle – et tout le design du faire du vélo autour. “ Un design dont l’inspiration remonte aux années 50 et 60. « Pour nous, un beau vélo, c’est un vieux vélo, explains Grégoire Lieurade. Nous nous sommes donc inspirés de nombreux modèles de vélos anciens.
Le vélo, un moyen de transport désormais réservé aux plus riches et aux plus « instruits » ?
« Bons pères »
Le résultat ? Voltaire propose désormais trois modèles (Bellecour, Legendre et Rivoli) de vélos au design intemporel et à la finition soignée : « Les couleurs, par exemple, ne sont pas sorties d’un chapeau. Ici aussi, nous avons cherché l’inspiration dans le passé : le vert anglais, par exemple, est la couleur de la Jaguar type E des années 60. Et la couleur crème vient de la Mercedes 300 SL Ivory ». Et le prix de ces vélos reste plutôt dans la case « raisonnable », entre 2 300 et 2 800 euros. “En effet, le pouvoir d’achat en France est inférieur à celui de la Belgique ou de l’Allemagne, said Grégoire Lieurade. Nous sommes donc perçus comme plutôt ‘premium’ en France mais plutôt bon marché en Belgique.» La plupart des composants des vélos proviennent d’Asie – y compris les batteries Samsung – et l’assemblage des vélos se fait actuellement au Portugal – Voltaire étudie cependant la possibilité de rapatrier l’assemblage en France.
Mais remontons le temps. En 2019, Voltaire commence à vendre ses vélos sur Internet, avant de les distribuer via des revendeurs traditionnels, principalement en Ile-de-France. Puis, à partir de 2023, l’entreprise décide d’ouvrir ses propres boutiques parisiennes, dans des quartiers plutôt huppés (rue de Rivoli et Saint-Germain-des-Prés). Et en octobre 2024, elle déménage à Bruxelles – avant des villes comme Lyon ou Lille, qui sont en préparation : « Nous avons eu un coup de cœur pour le quartier Dansaert et le marché belge est plutôt prometteur : selon nos études, il représente près de la moitié du marché français pour une population 6 à 7 fois plus petite, points out Grégoire Lieurade. Bruxelles est une ville qui se transforme bien selon la mobilité douce. Cela n’a pas été aussi rapide qu’à Paris, où il y a eu une véritable rupture et où rouler en voiture était un enfer. Mais les choses avancent bien à Bruxelles.»
Bataille en cours pour réduire drastiquement le nombre de scooters à Bruxelles
Reste que le marché du vélo électrique est « compliqué », après le boom des années Covid. « Il y a eu alors en effet un essor pour le vélo électrique, avec des croissances à deux chiffres des ventes dans le secteur. Cette croissance exponentielle s’est calmée : nous sommes donc, en 2023 et 2024, en train de traverser des années un peu plus difficiles.»
En 2024, la croissance des ventes (1 600 unités en 2023) s’annonce modeste, précise le cofondateur de Voltaire. Qui rapporte toutefois que son groupe connaîtra son premier semestre rentable entre juillet et décembre 2024 et son premier exercice pleinement rentable en 2025. « Nous avançons à notre rythme, en bons pères de famille. Nous ne voulons pas devoir lever des dizaines de millions d’euros de capitaux et emprunter une trajectoire de collision, ce n’est pas l’idée.»