Il devrait être interdit d’obliger les consommateurs à choisir s’ils veulent ou non laisser un pourboire dans des entreprises où les travailleurs n’en reçoivent pas habituellement, selon Option consommateurs.
• Lisez également : Pourboires, prix des courses, règles de crédit : voici ce que va changer la nouvelle facture
• Lisez également : Près de 4 Canadiens sur 5 s’opposent au pourboire dans les restaurants fast-food
• Lisez également : «C’est déroutant»: les Québécois exaspérés par les prix mal affichés et les pourboires gonflés
C’est ce qu’avance l’association de défense des droits des consommateurs dans son mémoire sur le projet de loi 72 visant à protéger les consommateurs contre les pratiques commerciales abusives et à offrir une meilleure transparence en matière de prix et de crédit.
Bien qu’elle salue le texte législatif du ministre de la Justice Simon Jolin-Barrette, l’organisation estime que le gouvernement devrait aller plus loin en matière d’encadrement des pourboires.
«Nous croyons qu’il est nécessaire d’encadrer davantage l’affichage des options de pourboire prédéterminées pour éviter, par leur contrôle sur les interfaces de paiement, que les commerçants cherchent unilatéralement à transformer des pratiques de pourboire bien établies au Québec», peut-on dire. lire dans le document d’une dizaine de pages.
Concrètement, Option consommateurs propose d’interdire que l’option adjacente prédéterminée dépasse un pourcentage de 15 % du prix, ainsi que les messages, émojis ou adjectifs accompagnant les options affichées. L’organisation estime également que les terminaux devraient indiquer à qui le pourboire est donné.
De plus, il devrait être « interdit d’imposer aux consommateurs le choix de laisser ou non un pourboire » en dehors des établissements où les travailleurs les reçoivent habituellement (restaurants, cafés avec service, taxis, salons de coiffure).
“Par défaut, le consommateur devrait être en mesure de finaliser la transaction sans avoir à prendre de mesures supplémentaires pour accepter ou refuser un pourboire au terminal de paiement”, indique le mémoire.
Rappelons que le projet de loi prévoit d’obliger les commerçants à calculer le prix du pourboire sur le montant d’une transaction avant taxes, et non après comme c’est souvent le cas actuellement.
Fraude
Par ailleurs, Option consommateurs déplore l’absence de mesures fortes pour protéger les clients dans le projet de loi 72, qui prévoit limiter la conséquence à 50 $ en cas de fraude sur leur carte bancaire.
Selon l’organisation, cela ne suffit pas, car la loi permettrait aux banques de continuer à considérer que les clients ont autorisé une transaction en fournissant leurs informations bancaires, par exemple en raison d’une fraude.
Option consommateurs recommande donc que le projet de loi soit modifié pour protéger les consommateurs contre la fraude, même dans les cas où ils ont donné leurs renseignements personnels à un fraudeur.
Le Centre antifraude du Canada estime que 42 000 personnes partout au pays ont été victimes de fraudeurs, perdant 569 millions de dollars l’année dernière seulement. Rappelons que dans la majorité des cas, les escrocs ciblent les personnes âgées vulnérables.