Le Carnet de Karine : Rose-Line Brasset, globe-trotteuse à succès

Le Carnet de Karine : Rose-Line Brasset, globe-trotteuse à succès
Le Carnet de Karine : Rose-Line Brasset, globe-trotteuse à succès

Chaque semaine, la chroniqueuse et journaliste Karine Gagnon vous invite à une grande entrevue avec une personnalité marquante de la Capitale-Nationale.

Les enfants ont toujours été au cœur de la vie de Rose-Line Brasset. Il y avait les siens, ceux dont elle s’occupait comme éducatrice en garderie, puis, au cours des dix dernières années, tous ceux qu’elle a impliqués dans les aventures de Juliette, la série à succès dont elle tient le premier rôle. auteur, et qui voyage partout dans le monde.

Au moment de notre rencontre, Rose-Line Brasset venait de terminer le 23e volume de la série Juliettequi compte 800 000 exemplaires vendus en huit langues. C’est un énorme succès, encore plus si l’on considère le marché du livre au Québec.

L’auteure est née et a grandi à Alma, au Lac-Saint-Jean, d’où était originaire sa mère. Son père était originaire des Îles-de-la-Madeleine. “Mon père était barman à Alma, il était probablement l’un des seuls hommes à parler français, anglais et allemand.”

Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUÉBEC

M. Brasset a appris l’allemand pendant la Seconde Guerre mondiale, où il faisait partie du contingent qui a participé à la libération de l’Europe.

Lorsque Rose-Line avait 10 ans, la famille a déménagé au Québec, où elle vit encore aujourd’hui.

Un rêve en devenir

L’un des jours les plus heureux de sa vie, dit-elle, est survenu lorsqu’elle a commencé l’école. Elle apprend rapidement à lire et à écrire, créant même ses premières histoires. Son héroïne s’appelait Valérie et était hôtesse de l’air. Beaucoup de petites filles rêvaient de faire ce métier. Dans le cas de Rose-Line, cela représentait une belle façon de voyager, le rêve de son père.

“Quand j’étais petit, mon père, quand il me prenait sur ses genoux, me disait : quand tu iras à Amsterdam, un jour, tu vas voir cette chose, et une autre chose quand tu iras à Londres… (…) Il aimait tellement voyager [comme militaire] qu’il rêvait de repartir, mais n’y est jamais parvenu. Il n’a plus jamais pu remettre les pieds en Europe.

Sa fille a donc mis un point d’honneur à s’imaginer dans plusieurs pays, persuadée qu’un jour le monde s’ouvrirait à elle.

Suivant son instinct, elle a quitté tôt la maison pour devenir globe-trotteuse. En déplacement, elle se rend aux Îles-de-la-Madeleine, puis, vers l’âge de 17 ans, en Floride, en train. Elle a ensuite traversé l’Amérique du Sud avant d’atterrir en Europe.

«Je suis partie rejoindre ma sœur qui était infirmière en Suisse», raconte-t-elle, précisant qu’elle est restée quelques années de l’autre côté de l’Atlantique, faisant mille métiers pour gagner sa vie et s’y installer. -vers le bas. Elle sera notamment éducatrice en garderie.

« J’aime tellement les enfants, leur présence autour de moi, je suis une personne affectueuse, et j’ai vraiment apprécié ça, et je ne nie pas ce métier. C’est juste qu’un jour, ce n’était plus suffisant. Je voulais écrire.

Elle revient au Québec en 1989, l’année de la chute du mur de Berlin, avec la ferme intention de rencontrer l’homme de sa vie, de fonder une famille et de devenir écrivain.

« Les gens ont un peu ri et m’ont dit : ce n’est pas un métier, personne ne vit de l’écriture, et tu n’y arriveras pas. Mais j’avais l’impression d’avoir ce qu’il fallait.

Retour à l’école

L’idée de reprendre ses études lui trottait également dans la tête. Devenue mère de deux enfants, elle a complété son baccalauréat, deux certificats et une maîtrise. « C’était assez simple, disais-je à mes enfants : on forme une pizza avec trois quartiers. Nous étions si serrés.

Elle devient ensuite journaliste indépendante pour différents magazines et médias. Ce métier lui a permis, en quelque sorte, de concilier et de mettre en pratique tout ce qu’elle avait appris. Elle a également travaillé comme assistante réalisatrice à la radio de Radio-Canada.

Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUÉBEC

Avec ses enfants, elle partait régulièrement en voyage, six fois par an. “Ce n’était pas négociable”, se souvient-elle.

Avec l’avènement d’Internet, il y avait de moins en moins de travail pour les journalistes indépendants. « Je cherchais à me réinventer et ma fille m’a dit : « Asseyez-vous et écrivez sur nos aventures de voyage. »

Petit miracle

Ses écrits ont abouti à un roman qu’elle a imprimé et expédié aux maisons d’édition. Et le miracle s’est produit, dit-elle. C’est ainsi qu’est née Juliette, une adolescente qui parcourt le monde (enfin, eh bien…). C’est aussi le troisième prénom de sa fille à la naissance, et celui de la sœur aînée de son père.

« Je dis souvent que Juliette est la somme de toutes mes expériences passées. Je pense que tout me prédestinait à écrire Juliette (…) Je n’invente rien, je me base toujours sur des faits réels», souligne celle qui s’intéresse beaucoup aux relations humaines, et notamment celles entre parents et enfants.

La série s’adresse à tous les âges et chaque volume comprend un carnet de voyage et différentes informations sur la destination. Elle se rend également dans chaque lieu, afin de s’y immerger. «Je stocke des émotions et je remplis mes yeux, je rencontre beaucoup de monde.»

Rose-Line Brasset ne voit pas le jour où elle arrêtera d’écrire. «C’est mon moyen d’expression», dit-elle. Quant à Juliette, qui est un peu la somme de tous les enfants qu’elle aime, ses lecteurs seront heureux de savoir qu’elle non plus n’en voit pas la fin. Nous lui souhaitons longue vie, pour le bonheur des enfants qu’elle aime tant.

À ne pas manquer, mercredi soir à 20 h 30, sur MATV (canal 9 (Hélix et illico), 609HD (Illico)), l’émission Le carnet de Karine à propos de Rose-Line Brasset.

 
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