Un peu plus de psychologie pour expliquer le désintérêt de certains pour les VE

Avez-vous lu la semaine dernière les résultats de l’enquête AutoHebdo (+AutoTrader) démontrant que les voitures électriques sont moins populaires qu’avant ? Il semble que non seulement il y ait de moins en moins de Canadiens, mais aussi de moins en moins de Québécois qui songent à acheter un véhicule électrique lorsque vient le temps de remplacer leur voiture à essence.

Nous étions à 68 % en 2022 et c’est tombé à 46 % cette année. (Lien) Eh bien, sachez que cela ne m’inquiète pas. Je trouve même que cela s’explique assez facilement et que cela n’a même rien à voir avec le ralentissement que certains constructeurs ont constaté ces derniers mois.

Revenons en 2021-2022 où nous avons lancé de nombreux véhicules électriques avec 400 km d’autonomie :
Mâché,
ID.4,
IONIQ5,
EV6,
Boulon EUV,
XC40,
Modèle Y.

Les délais d’attente explosaient : un an, deux ans. Il n’est pas étonnant qu’à cette époque de nombreuses personnes soient prêtes à affirmer que leur prochain véhicule serait électrique. Il y avait de l’enthousiasme dans l’air, peu d’inflation et des taux d’intérêt bas.

Mais là, quelques années plus tard, quand les gens doivent effectivement remplacer leur voiture, quand les délais d’attente ont fondu, quand les bottes doivent prêcher par l’exemple, c’est une autre histoire ! D’autant qu’entre temps nous avons lancé plusieurs hybrides rechargeables avec de bonnes autonomies, une alternative moins inquiétante. Tout cela a réduit le nombre de personnes se disant prêtes à passer aux voitures 100 % électriques, point barre.

Et pour tous ceux qui veulent encore du thermique, je me dis que tôt ou tard ils se remettront en question et finiront par passer à l’électrique. Je ne m’inquiète pas. Des annonces comme celle de Honda, qui a décidé d’investir 15 milliards de dollars en Ontario pour construire des batteries et des véhicules électriques, font prendre conscience que nous nous dirigeons définitivement vers le 100 % électrique.

Usine Honda, Alliston, Ontario.

Cela étant dit, même si cette légère baisse d’intérêt ne m’inquiète pas, je suis plutôt déconcerté par les réponses apportées aux autres questions du sondage. On est dans le biais cognitif pas loin ! (Les biais cognitifs se produisent lorsque notre cerveau nous joue des tours. (En savoir plus)

Par exemple, 62 % des Québécois qui ne possèdent pas de voiture électrique trouvent que l’interdiction de la vente de voitures à essence en 2035 arrive trop vite. Ah allez ! Sur quoi se basent-ils pour cela ?

Écoutez, il sera possible d’acheter une voiture entièrement alimentée à l’essence jusqu’en 2034 et de la conserver pendant toute sa durée de vie, c’est-à-dire jusqu’en 2046.

Et c’est trop rapide ? Pendant combien d’années voulez-vous vous habituer à l’idée, 50 ANS ?

Ensuite, il a été demandé aux récalcitrants quelles étaient leurs raisons. Écoutez ceci : 76 % disent que l’autonomie n’est pas assez élevée, 61 % disent qu’il n’y a pas assez de bornes de recharge et 50 % disent que les véhicules électriques sont adaptés au froid.

Mal adapté au froid ? C’est totalement faux ! Les voitures électriques sont bien plus à l’aise par temps froid que les voitures à essence. Il suffit d’en posséder un pour s’en rendre compte. L’autonomie est moindre, mais ce n’est pas une faiblesse, ce sont les lois de la physique !

Pas assez de bornes de recharge ? Mais comment ces gens jugent-ils cela lorsqu’ils ne conduisent pas de véhicule électrique ? On voit que les gens disent à peu près n’importe quoi. Encore une fois, dans le jargon psychologique, nous appelons cela des biais cognitifs.

Mais pour la défense de tous, j’avoue qu’il est parfois difficile de se faire une idée précise sur les véhicules électriques. Il existe de nombreuses informations divergentes. Cela peut prêter à confusion.

Un exemple très récent. Le site RPM a publié mardi dernier un article intitulé : « Les voitures électriques perdent de leur popularité au profit des hybrides « . Et le lendemain, le site du Guide de l’auto publiait : « Les ventes de voitures électriques devraient battre des records en 2024 » !

Avouez que pour quelqu’un qui se demande si les voitures 100 % électriques sont vraiment le choix de demain, ce n’est pas évident !

Publié le 23 avril à gauche, le 24 avril à droite !

Mais attention, ces deux articles disent la vérité ! C’est juste que l’article d’Auto Guide rapporte des données publiées par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) tandis que RPM rapporte les résultats de l’enquête pancanadienne AutoHebdo/AutoTrader.

C’est parce que nous pouvons voir les choses de différentes manières et sous différents angles. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de vérité ! Et nous pouvons inventer le nôtre ! Cela signifie simplement que la vérité est complexe. En revanche, il y a une chose qui est sûre, c’est que s’orienter vers les voitures électriques est une bonne chose. Pour nous, pour la société et pour la planète. (Apprendre encore plus)

Ajout
En lisant les réactions à mon précédent article sur FB, je découvre que certains ANTI-EV sont plutôt ANTI-gouvernements. Beaucoup ont une telle méfiance à l’égard du système que le simple fait de voir les gouvernements (ici et ailleurs) préparer, légiférer et encourager la transition vers les voitures électriques les rend convaincus que cela doit être mauvais !

Sources:
L’article d’AutoHebdo
L’article RPM
L’article du Guide de l’auto

 
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